Oingo Boingo fut pendant longtemps l'occupation principale de Danny Elfman. Ce groupe, que l'on pourrait presque qualifier de collectif vu le nombre de ces membres, apparaît pour la première dans le générique du premier film de Richard Elfman (le frère de Danny), Forbidden Zone en 1980. La musique du film est composée par Danny Elfman et interprété par The Mystic Knights Of The Oingo Boingo. Ces chevaliers mystiques apparaissent aussi directement à l'intérieur de ce film délirant et plus que culte. Mais dès la pochette de la BO, les Mystic Knights ne se font plus appelés que Oingo Boingo tout court. Pour tout savoir de la musique de Forbidden Zone, allez consulter ma page qui lui est dédiée. Mais les Mystic Knights existent avant même le film, ils sont au départ une troupe de théâtre délirante qui signe un disque aujourd'hui totalement introuvable dès 1978.

        De cette première apparition de la formation Oingo Boingo, certains membres demeureront jusqu'à la fin du groupe en 1995. Danny Elfman, bien sûr, compositeur principal et inimitable chanteur. Mais aussi Steve Bartek, guitariste de talent qui suivra même Elfman dans sa carrière de compositeur de musiques de films, en tant que producteur. Kerry Hatch, bassiste sur les premiers albums du groupe sera assez rapidement remplacé par John Avila. John "Vatos" Hernandez, batteur exceptionnel restera fidèle à Oingo Boingo lui aussi du début à la fin, il est en grande partie responsable du son unique du groupe. Sam Phipps sera aussi de tous les albums en tant que saxophoniste. Leon Schneiderman est aussi un Oingo Boingo fidèle et lui aussi en tant que saxophoniste. Dale Turner est (encore !) un Oingo Boingo jusqu'à la fin en tant que trompettiste. La formation de base du groupe est ainsi constituée. Oingo Boingo changera très souvent de clavier et fera appel à un certain nombre de musiciens occasionnels. La cohésion de ce collectif conséquent se fait bien évidemment autour de son charismatique leader qui écrit, compose et chante tout. Natif de la côte Ouest des Etats-Unis, Oingo Boingo acquiert dès le départ un statut de groupe culte, grâce aux textes d'Elfman mais aussi à l'expérimentation permanente des albums (lorsque je dis que le groupe évolue peu c'est surtout au niveau du son pas au niveau des délires des compositions). Malgré tout, Oingo Boingo vendra très peu d'albums durant sa longue carrière, les premiers disque ne dépasseront pas les profondeurs des tops américains (177, 144, etc... très bas donc). Tout ce qu'il faut pour se constituer un noyau de fans hardcore, pour preuve le nombre assez impressionnant de pages webs consacrés à ce groupe quasi inconnu en Europe.

        Oingo Boingo est un groupe post-punk. On l'a souvent qualifié de groupe new wave ce qui est relativement réducteur. Certes on entend les échos de Joy Division sur les premiers albums mais la démarche n'est pas du tout la même. Non, musicalement Oingo Boingo par ses rythmiques frénétiques, ses synthétiseurs sautillants, sa section phénoménale et omniprésente de cuivres, par le talent guitaristique indéniable de Bartek et bien sûr par la voix fabuleuse d'Elfman est un cas assez unique au début des années 80. Par contre une chose est claire lorsque l'on redécouvre aujourd'hui l'œuvre de ce groupe culte aux Etats-Unis mais totalement inconnu en France, Oingo Boingo a été copié, pillé, volé par tout un courant musical qualifié bien souvent de "techno-pop". En 1983 Oingo Boingo avait déjà le son (en mille fois plus inventif) de Frankie Goes To Hollywood ou d'Eurythmics. Et sans la froideur "techno", bien au contraire, Oingo Boingo est un groupe chaleureux, l'un des plus dynamiques qui soient. Certes on remarquera assez pertinemment que les albums d'Oingo Boingo se ressemblent tous beaucoup, c'est toujours un peu la même chose en fait, et on ne peut pas dire que ce groupe ait fait preuve d'une grande originalité une fois les premières base posées. Et une écoute superficielle de l'œuvre d'Oingo Boingo pourrait lasser rapidement l'auditeur. Le son a vieilli, l'ensemble est très ancré dans les années 80, mais ces constatations ne peuvent découler que d'un survol peu sérieux des albums du groupe. Et ce serait passer à côté de Boingo, fabuleux testament en studio indémodable. Non, dans ses oeuvres pour Oingo Boingo, Elfman dévoile déjà son génie de compositeur qui explosera dans son travail pour le cinéma. De plus c'est un chanteur fabuleux. Et ! Ses textes sont bien souvent formidables, pour preuve, Oingo Boingo devient dès le début de sa carrière l'un des groupes favoris de Tim Burton qui y retrouve déjà l'univers qu'il s'apprête à exposer sur pellicule.

        Au long de 15 ans d'activité, de 7 albums, de 2 doubles lives, de 2 compilations et même le temps d'un album "solo" de Danny Elfman, Oingo Boingo a su développer un univers musical d'une grande cohérence et d'une qualité soutenue. Il est important de noter que le système Boingo est le même que celui des films de Burton. Une forme amusante, légère, grand public et un fond sombre, dur, triste ou cynique. L'inspiration de Danny Elfman tourne beaucoup autour de la paranoïa, du macabre (beaucoup de macabre !), des phobies, de l'humour noir voire très noir ("it's a dead man's party..."). L'adéquation entre une musique sautillante et des textes psychotiques. Mais Elfman se permet aussi, en particulier sur le premier album du groupe, des propos politiques ou sociaux. Pour ce qui est des textes je ne peux que vivement vous conseiller de consulter la section discographie du groupe où ils sont tous exposés. Jetez un oeil aux paroles de Only A Lad, Fill The Void ou Cinderella Undercover pour comprendre. Dans le cas de la musique, et mis à part quelques midi files de plus ou moins bonnes qualités (et auxquelles ils manquent le principal : la voix), je ne peux que vous conseiller l'expérience de l'écoute sans préjugés d'un album d'Oingo Boingo. Je vais tenter plus bas de donner un point de vue plus ou moins critique sur la discographie du groupe, mais cela ne remplacera jamais le contact direct avec le son Oingo Boingo. Donc le mieux, si vous en avez l'occasion ou le désir, c'est de tendre l'oreille à un Good For Your Soul, à un Dead Man's Party ou à un Boingo, et ne pas hésiter à y revenir, car c'est au fil des écoutes que les albums du groupe se découvrent et s'apprécient à leur juste valeur. La première fois que j'ai écouté Good For Your Soul, j'ai vraiment eu peur, tous ces synthés datés, tous ces cuivres épileptiques... Et puis très rapidement je me suis mis à adorer cet album qui fait aujourd'hui partie de mes disques favoris, tout artiste confondu.

    Le 2 novembre 1999, sortie d'une double compilation essentielle, Anthology, qui s'avère être le strict minimum pour toutes les discothèques. Les morceaux ont un son gigantesque, la plupart des classiques sont là (manquent cruellement à l'appel No One Lives Forever ou Fill The Void...), bref c'est de l'indispensable.

Il faut par contre éviter la compilation The Best of Oingo Boingo: 20th Century Masters: The Millennium Collection extrêmement courte, aux choix assez douteux et dont la moitié des extraits sont tirés de Boingo Alive et non des albums originaux.

 

   Cliquez sur la pochette pour accéder aux commentaires détaillés et aux paroles des albums

FORBIDDEN ZONE

4 TRACKS EP

ONLY A LAD

NOTHING TO FEAR

GOOD FOR YOUR SOUL

SO-LO

DEAD MAN'S PARTY

BOI-NGO

BOINGO ALIVE

SKELETONS IN THE CLOSET

DARK AT THE END OF THE TUNNEL

BEST O BOINGO

BOINGO

FAREWELL

FAREWELL - la vidéo et le DVD

ANTHOLOGY

 The Best of Oingo Boingo: 20th Century Masters: The Millennium Collection

Paroles de Faces B et de chansons diverses

 
 
 
 
 
 
 
 
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