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 Monstres & ciede Pete Docter, David Silverman et Lee Unkrich        Le film de 
                          l'année 2002 dont je n'ai pas parlé et qui va sans doute créer la grosse 
                          surprise de mon top de fin d'année (ou qui l'a déjà créé, cela dépend du moment 
                          où vous lisez ces lignes). Ah mais zut alors ! De surprise il n'y a plus. Car 
                          vous l'avez déjà compris. Si l'on place Le Voyage de Chihiro au-dessus de toute 
                          la concurrence et si, comme à mon habitude, on accepte un top qui choisit un 
                          meilleur film de l'année (asiatique en général, je suis désolé, mais c'est 
                          ainsi), le meilleur film occidental de l'année 2002 risque bien d'être Monsters 
                          Inc. En toute simplicité, donc. Car ce pur chef-d'œuvre est le film d'animation 
                          le plus réussi jamais issu des studios Pixar. Assez largement de surcroît. Ce 
                          qui n'enlève rien à la grande qualité de leurs œuvres précédentes, qui sont 
                          d'ailleurs toutes des chefs-d'œuvre aussi. Mais là, Monstres & co. va plus loin 
                          à tous les niveaux. Plus beau, mieux mis en scène, plus drôle, plus émouvant, 
                          plus intelligent, plus riche, définitivement plus hilarant (un tour de force 
                          quand on pense à la poilade insoutenable de Toy Story 2), Monsters Inc. est bien 
                          plus qu'une perle, c'est le meilleur divertissement de l'année.                         A propos de l'édition DVD :         Le DVD, mon 
                          conseil, pour un tel film, l'édition collector s'impose. Numérique oblige, le 
                          son et l'image sont d'une splendeur sans égale. Question suppléments, c'est 
                          l'apocalypse, l'orgasme, le bonheur enfantin. Mes coups de cœur personnels vont 
                          au synopsis original qui propose une histoire sensiblement différente mais dotée 
                          d'une fin toute aussi géniale, au commentaire audio fantastique, aux 
                          courts-métrages, au programme de la comédie musicale la plus drôle depuis 
                          Jesus-Christ Superstar ("Put that thing back from where it came, or so help me 
                          !", non arrêtez, je ne m'en remettrais jamais de celui-là). Quoi d'autre ? Des 
                          tonnes de documentaires plus ou moins drôles ou intéressants, mais dans 
                          l'ensemble, tout est agréable et bienvenu. Si vous n'avez qu'un seul DVD 
                          collector d'un film récent à acheter pour la rentrée, faites, oh oui, faites que 
                          ce soit celui-ci. En résumé : Une 
                          édition DVD monstrueuse pour un véritable chef-d'œuvre aussi drôle et émouvant à 
                          la première vision qu'à la 25e. Déjà un classique de la comédie intelligente des 
                          années 2000 et qui vient remplacer Toy Story 2 et 1001 Pattes au panthéon des 
                          meilleurs divertissements de ces dernières années.  |  
 
                  
                    
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 Baise-Moide Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi        On devrait 
                          trouver cela bien, non ? Un film de filles avec des burnes et tout et tout. Du 
                          sang, du sexe, de la crudité, du réalisme, tout cela filmé façon Dogme danois. 
                          On y voit même Eudeline et Costes, c'est vous dire si ça sent le projet crado. 
                          Comme c'est Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi qui sont derrière la caméra, 
                          c'est sûr cela va chier. Et ça ne loupe pas. Ca chie. Le film incarne 
                          parfaitement le genre de choses qui nous éclatent quand on a entre 14 et 18 ans. 
                          On adore se raconter ce genre d'histoires. Les situations, on les connaît par 
                          cœur, ça sent le fantasme d'ado frustré. On croyait que ce genre de choses 
                          étaient essentiellement masculines. Et bien non. C'est sans doute en cela que 
                          Baise-Moi est un film féministe. Il nous prouve que les filles s'éclatent aussi 
                          à se fantasmer en train de baiser, de flinguer, de boire, de fumer, de baiser 
                          encore, et même de se faire violer (dans une séquence aussi beurk que 
                          grotesque). Avouons-le, ça swingue comme un flan, et niveau féminisme mieux vaut 
                          se réécouter un vieux Pattie Smith. Tout dans ce film est maladroit, déplacé, 
                          souvent ridicule. C'est un monde de caricatures et de situations obligées. On 
                          résiste à l'envie de faire des avances rapides. On les fait. Même sur les 
                          passages pornos. Je l'ai lu à l'époque de la sortie du film, mais c'est mille 
                          fois vrai, Baise-Moi est une série Z. Une bonne vieille série Z façon Californie 
                          ou Italie triomphante. On essaiera d'oublier qu'il y a de la prétention derrière 
                          tout cela pour se réjouir de voir le gros Z crado français s'enrichir d'un titre 
                          aussi branque. A mater en vitesse un soir de déprime. Si vous prenez le parti 
                          d'en rire, c'est parfait. Par contre ça risque aussi de vous fatiguer, de vous 
                          emmerder ou/et de vous consterner. Dans ce cas-là, repassez-vous Kuzco.         Le DVD est 
                          tout pourri, mais on le trouve à 30 balles sur le web, alors, ça tombe bien. 
                          Vous pouvez vous l'acheter, il coûte le prix d'une location. Par contre, si vous 
                          cherchez un porno, passez votre chemin, il y a bien des plans pornos, mais cela 
                          tient plus du clip qu'autre chose. Plus j'y pense plus je me dis que ce film est 
                          nul. C'est sans doute vrai, là, il est nul. Et si on se revoyait Sailor et Lula 
                          ou Heavenly Creatures ? Oui, mais plus simplement, sur le même thème et avec un 
                          tout autre talent, pourquoi ne pas se faire une intégrale Russ Meyer ? Enchaînez 
                          Faster Pussycat Kill Kill et MegaVixens, ah, c'est sûr, c'est une différente 
                          classe ! En résumé : vous pouvez le voir sans problème. 
                          Baise-Moi ne choquera que ceux ou celles qui n'ont jamais vu de films X. Pour le 
                          reste, c'est aussi rock'n'roll et provocant qu'un best of d'AC/DC ou que 
                          Thunderdome XXXV. Vite vu (en avances rapides), vite oublié (en avance rapide 
                          aussi). |  
 
                  
                    
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 Kuzcode Mark DindalSouvenez-vous, je ne vous en avez pas parlé l'année dernière. Si, si, vous vous 
                          en souvenez ! Du moins, non, mais en même temps, si ! Mais il n'est jamais trop 
                          tard pour bien faire, alors nous allons nous attarder sur Kuzco (l'Empereur 
                          Mégalo, un peu comme moi, quoi) et son DVD (en édition simple, pour ne pas trop 
                          dépenser auprès de la maison Disney (parce qu'il faut garder son argent pour 
                          l'édition double de Monstres & co)). Kuzco est un excellent produit Disney. Cela 
                          commence un peu trop "cool", avec une chanson générique assez énervante (mais 
                          c'est fait exprès). Et cela finit en apothéose par un combat final à se rouler 
                          par terre de rire. Au milieu, il y a des hauts et des bas, mais il y a surtout 
                          une hénaurme dose de gags géniaux. Oui, oui, vous avez bien lu ! Des gags 
                          géniaux ! Dans un Disney ! Pas un Pixar, hein ! Un Disney "maison" ! Tous les 
                          personnages sont réussis (en particulier les deux méchants, ah et puis surtout 
                          Kronk, peut-être le simplet le plus drôle de toute l'histoire du studio Disney). 
                          Les situations sont incroyablement brillantes et imprévisibles. Le film est bête 
                          et méchant (sauf à la toute fin) et certains moments sont dignes des Monty 
                          Python (le gag avec la carte est sublime). C'est du solide, de la comédie 
                          ciselée, pleine de références tout en restant très abordables. Certes, ce n'est 
                          pas aussi fin que du Pixar, ici il n'y aucun message ni aucune sensibilité 
                          derrière les rires. Mais alors, qu'est-ce que c'est poilant !! C'est un long Tex 
                          Avery de la meilleure période (un peu moins "adulte" certes, mais ce n'est pas 
                          bien grave).          De toute 
                          façon, pour comprendre ce que je veux dire, il faut voir le film. Si je vous 
                          raconte les gags, c'est foutu ! Pourtant ce n'est pas l'envie qui m'en manque. 
                          Rien que de penser à Kronk en train de chanter son propre thème, rhaaa, ça donne 
                          envie de revoir le bidule. Le DVD est très bien. La VO n'est pas super bien 
                          sous-titrée, mais si vous ne maîtrisez pas trop bien l'anglais, la VF est de 
                          très bonne tenue. Je vous permettrais de zapper le clip de l'affreux Sting 
                          (seule fausse note du film, d'ailleurs cette chanson correspondait à Kuzco du 
                          temps où il s'appelait People Of The Sun et qu'il était un projet "sérieux). 
                          Vous pourrez jeter un oeil sur la très brutale scène coupée. Mais vous pourrez 
                          écouter attentivement le commentaire audio et regarder les coulisses du film. 
                          C'est amusant. Par contre, ne loupez pas le jeu interactif, qui prolonge la 
                          débilité du film au fil de votre télécommande. Bref, c'est du tout bon et cela 
                          ne coûte plus très cher en magasin. En résumé : sans doute le film Disney (hors 
                          Pixar) le plus drôle depuis un bon bout de temps. Bête, méchant, brutal, et  hilarant à s'en étouffer. Ah il vous le faut, il est du niveau des 12 
                          Travaux d'Astérix ! |  
 
                  
                    
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 Dark Cityde Alex Proyas        Il y a des 
                          films comme ça... qui sont bien embarrassants. On pourrait glorifier Dark City 
                          pour la bonne raison que les frangins Machinski l'ont plagié tant et plus pour 
                          leur Matrix (décidément le film le moins original du monde). On pourrait 
                          descendre Dark City parce qu'il plagie plein de monde aussi (et pas seulement 
                          Blade Runner). On pourrait aimer Dark City pour son ambition philosophique et 
                          grâce à deux personnages forts qui portent le film tant bien que mal (le docteur 
                          et le flic). On pourrait allumer Dark City pour ne jamais savoir prendre son 
                          temps et pour sacrifier ses deux personnages forts au point de les rendre 
                          inexistants. On pourrait adorer Dark City grâce à Jennifer Connelly. On pourrait 
                          détester Dark City à cause du jeu plombé (digne de Keanu) de Rufus Sewell qui 
                          parvient, presque à lui seul, à enterrer le film. On pourrait trouver Dark City 
                          génial pour son mélange de genres. On pourrait être consterné par le résultat 
                          qui donne la clef du film dès le pré-générique (c'est nul !) et qui mélange tout 
                          dans un rythme fatigant sans jamais réussir à raconter une histoire. Dark City 
                          est filmé comme un clip, certes. Comme Blade Runner. Mais Dark City n'atteint 
                          pas la cheville de Blade Runner. Il n'en a ni le foisonnement, ni l'intensité, 
                          ni la grâce, tout simplement. Alors, ça fait du mal à dire, parce que c'est un 
                          film plein de bonnes intentions et de bonnes idées (à part le final Dragon Ball 
                          Z, vraiment ridicule), mais Dark City n'est pas un bon film.         Le DVD est 
                          sublime. Seven 7 oblige ! Une édition collector au poil, dotée de menus 
                          renversants et de bonus sympathiques en diable. Certes on compare Dark City avec 
                          Metropolis dans un documentaire. Et Blade Runner alors ? (oui je sais, je 
                          radote) Bref, un écrin superbe pour un petit film qui aura toujours son noyau de 
                          fans (sans doute charmé par le visuel et le rythme). Mais, hum... Les enfants... 
                          Revoyez : Brazil, Blade Runner, Blue Velvet (que des B !) et La Cité des Enfants 
                          Perdus.... Hum... Hum.... Curieux cette impression de "déjà-vu".... En résumé : un film 
                          culte pas très réussi. Plein de bonnes intentions pour un résultat pas vraiment 
                          à la hauteur. Dark City vieillit très mal et souffre de ses ambitions. Mais 
                          aussi de ses "empreints" franchement trop voyants. Quand on pense que Matrix 
                          s'est inspiré de ce film qui est déjà un "remake" d'autres œuvres. Cela donne 
                          une idée du niveau culturel des Wachowski... |  
 
                  
                    
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 Twin Peaks : 
                          The First Seasonde David Lynch et Mark Frost La meilleure série télévisée de tous 
                          les temps de partout de toujours et à jamais, surgit en DVD dans un 
                          coffret hallucinant. Deux points majeurs à préciser avant de 
                          commencer : c'est en Zone 1 et cela ne comporte pas la moindre trace 
                          de sous-titrage français. Voilà, une fois cela dit, je peux hurler 
                          tout le bien que je pense du boulot incroyable fournit par l'éditeur 
                          Artisan. Bravo les gars, c'est SU-BLI-ME ! L'emballage est à tomber 
                          par terre (fourreau transparent, digipak bleu-vert énorme, livret 
                          avec une interview de Sheryl Lee...). Deux épisodes par DVD (mais le 
                          pilote est absent ! Ah oui, j'ai aussi oublié de vous le dire, on ne 
                          le trouve pour l'instant qu'en import Zone 0, la faute à Warner, 
                          comme toujours !). Mais là où vous allez avaler votre queue de 
                          cerise c'est quand vous allez voir et entendre la remasterisation ! 
                          Oubliées les VHS usées jusqu'à la corde ! Twin Peaks est désormais 
                          dépoussiéré, repeint, compressé sans le moindre défaut. Et au niveau 
                          son, accrochez vous à votre dentier, il y a un mixage stéréo, un 
                          mixage 5.1 ET un mixage DTS. Mieux que pour bon nombre de 
                          blockbusters cinéma récents ! Et il y a des bonus ! Des interviews, 
                          des notes de script disponibles en cours d'épisode, les 
                          introductions originales par la Dame à la Buche, plein d'autres 
                          petites choses (notament un docu sur le vrai Double R)....          Et puis il y 
                          a l'essentiel : les sept premiers épisodes de Twin Peaks, la série qui a changé 
                          ma vie. Tout est là, enfin presque, vu que c'est dans la seconde saison que 
                          Lynch mettra en place les éléments définitifs du culte. Alors il faudra 
                          patienter pour découvrir la restauration des mythiques épisodes 8, 15 et 29, 
                          mais on en a déjà pour son argent. Pour preuve ! Il y a l'épisode 2, avec la 
                          première apparition de la Black Lodge, du nain, des rideaux rouges et de la 
                          musique jazz dans les cauchemars. Twin Peaks ne ressemble à rien d'autre, et 
                          c'est dans cette série que David Lynch a 
                          expérimenté tout ce que l'on retrouve au cinéma chez lui depuis, des excès de 
                          Fire Walk With Me à l'apaisement d'Une Histoire Vraie et des labyrinthes mentaux 
                          de Mulholland Drive et de Lost Highway. Tout est déjà là, dans les épisodes 
                          qu'il a mis en scène. Les autres épisodes, bien que forcément moins 
                          impressionnants (à part celui de Diane Keaton, mais on n'en est pas encore là), 
                          fonctionnent à la force des scripts made in Lynch & Frost.          Twin Peaks 
                          est la synthèse entre tous les genres phares de la série TV. Il y a du soap, du 
                          pollar, de la SF, du fantastique, du sitcom, du burlesque, de la chronique et 
                          même plus. On peut passer de la terreur pure des apparitions de Bob à la comédie 
                          débile avec Lucy et Andy. On ira de l'enquête policière avec le duo de choc 
                          Cooper-Truman au soap le plus soap avec les tribulations de Benjamin Horne ou 
                          des insupportables Donna et James. Inutile d'ajouter que X-Files a tout volé à 
                          Twin Peaks (et pas seulement une grande partie de ses acteurs, hein, David 
                          Duchovny en agent du FBI, c'est pas très original (sauf que dans Twin Peaks, il 
                          n'est pas ce qu'il semble être...)). En parlant d'acteurs, ils sont tous (ou 
                          presque) magnifiques. Bien sûr il y a celui qui domine tous les autres, Kyle 
                          McLachlan, en agent Cooper trop parfait pour ne pas émouvoir en permanence. Mais 
                          c'est sans compter sur la force de seconds rôles tels que Ray Wise (Leland 
                          Palmer) ou Miguel Ferrer (le génial Albert Rosenfeld). Et puis il y a quelques 
                          unes des plus belles femmes du monde dans Twin Peaks.  Sherilyn Fenn, bien sûr, mais aussi Joan Chen, Peggy Lipton, Madchen Amick,  Sheryl Lee, Heather Graham... On ne s'en remettra jamais. Du moins, je ne me 
                          remettrais jamais du passage de Audrey Horne au One Eyed Jack. Twin Peaks est la 
                          MEILLEURE série TV du monde.         En résumé 
                          : un coffret collector absolument fabuleux digne de la MEILLEURE série 
                          télévisée de l'histoire de l'humanité. C'est bon ? Vous avez compris ? Vous le 
                          saviez déjà ? Pas de sortie Zone 2 prévue pour l'instant. Mais vous pourrez, non 
                          anglicistes que vous êtes, vous consoler bientôt avec une édition fastueuse (ou 
                          pas ?) de Fire Walk With Me, le meilleur 
                          film du monde... |  
 
                  
                    
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 Ringde Hideo Nakata        On a de moins 
                          en moins peur au cinéma. Du moins, on a de moins en moins de vrais bons films de 
                          trouille à l'ancienne, ou même à la moderne, peu importe. J'évoque quelques 
                          oeuvres qui collent la frousse dans mes scènes 
                            cultes de pétoche sur pellicule. Ces dernières années, on en est réduit à 
                          avoir peur devant la comédie parodique Scream (??), devant le vilain 
                          manipulateur Blair Witch Project, devant le sensible mais grossier Sixième Sens, 
                          devant le remake inavoué des Innocents qu'est les Autres.... Qui peut encore 
                          nous faire dormir avec la lumière allumée ? Le roi du genre, mister Carpenter ? 
                          Non, son Vampires est génial mais pas par la terreur qu'il génère et son Ghosts 
                          Of Mars n'angoisse pas une seule seconde. Alors qui ? McTiernan ? Ah c'est sûr 
                          Rollerball, c'est terrifiant ! Argento ? Ne parlons pas des morts, ça rend 
                          triste... On pourra classer à part le joli doublé du gros wonderboy Guillermo 
                          Del Toro : un film d'horreur à l'ancienne, l'Echine du Diable et un film 
                          d'horreur à la moderne, Blade 2. Ainsi que le bancal mais fascinant Jeepers 
                          Creepers de ce grand détraqué de Victor Salva. Ouf, merci, il fallait bien cela 
                          ! Et puis il y a Ring.         Ring, c'est 
                          tout un poème. Lorsqu'on regarde le film, au début, on se dit que c'est 
                          efficace, que certaines scènes fichent gentiment la trouille, que la réalisation 
                          est soignée et même tout à fait efficace. Sans dévoiler trop l'histoire, on se 
                          laisse prendre au sentiment d'urgence contemplative (si, si) qui fait avancer le 
                          récit. On ne s'ennuie pas, ça passe trop vite même. On arrive dans le dernier 
                          quart d'heure. On est impressionné par la maîtrise du metteur en scène qui ne 
                          filme et ne sous-entend que le strict essentiel. Le malaise est présent, mais on 
                          voudrait plus, même si on sait combien les films d'horreur peu démonstratifs 
                          peuvent être géniaux (cf les films de Tourneur sans démon ajouté). Et puis 
                          arrive le final, et là, c'est tout le film qui vous assome, toute l'histoire qui 
                          atteint le point qu'elle voulait atteindre, la perfection de l'inéluctable, 
                          comme dans Simetierre. Alors, là, oui, on panique, on s'affole, mais il est déjà 
                          trop tard, après une ultime pirouette, Ring s'achève (sur un morceau douteux du 
                          grand Kenji Kawaï). Et on se retrouve seul dans le noir et le silence, avec la 
                          malédiction. Le DVD est sympa, car il vous propose de regarder la "cassette 
                          maudite" à part du métrage. Allez-y, faites-vous plaisir juste après avoir vu le 
                          film. On ne s'en lasse pas, non ?         Oui, Ring est 
                          un film minimaliste, qui flirte parfois avec le téléfilm. Oui, c'est un film 
                          malin, plein de trucs et d'effets usités mais terriblement effiaces (les effets 
                          sonores insoutenables, les images retouchées ou filmées à l'envers comme dans 
                          Twin Peaks). Oui, c'est une histoire courte où il se passe peu de choses mais en 
                          même temps tout ne tend que vers le final. Et cette ultime révélation empruntée 
                          à... Rendez-Vous Avec la Peur de Jacques Tourneur, le film le plus effrayant de 
                          l'histoire du cinéma (avec les Innocents et la Maison du Diable). 
                          L'interprétation est parfaite et c'est déjà beaucoup. Mais l'essentiel, ce qui 
                          fait de Ring un quasi chef-d'oeuvre, c'est sa capacité à créer du mythique avec 
                          des lieux très communs (l'objet maudit, la sorcière, les drames indicibles du 
                          passé...). Sadako (on frémit rien qu'en écrivant son nom) est un bonheur de 
                          méchante charismatique. On apprend à la fois beaucoup et très peu de choses sur 
                          elle. Elle est là de la première à la dernière image, mais on ne la voit 
                          pratiquement pas. Comme si elle apparaissait sans cesse sous forme d'images 
                          subliminales (ce qui arrive parfois, d'ailleurs). Ring n'est pas une histoire de 
                          téléphones qui sonnent, c'est un conte sur le pouvoir de la vue. L'oeil est la 
                          source et le point d'arrivée de tout ce qui se déroule à l'écran. Traumatisant.         En résumé 
                          : A part si l'on est insensible aux films qui font peur ou que l'on ne jure 
                          que par les merdouilles à l'américaine (Urban Legend, Blair Bitch & co), Ring 
                          risque de vous scotcher au fond de votre fauteuil. A éviter pour une soirée 
                          entre potes, mais idéale seul ou à deux. Vous assumez par contre l'entière 
                          responsabilité de le montrer à votre copain ou copine un peu impressionnable 
                          (même si il ou elle prétend le contraire !). Quant à ceux qui font les malins 
                          (parce qu'ils ont trop peur d'avoir peur, sinon on ne voit pas comment on peut 
                          s'ennuyer devant ce film), on leur passera la cassette maudite en boucles. Qui 
                          sait ? Ca finira peut-être par marcher... |  |  |