Ed-ito n°1 - septembre 2014

C'est la rentrée. Depuis longtemps, en fait. Vous êtes rentrés, même que pour beaucoup d'entre vous, vous n'êtes jamais partis. De mon côté, je suis toujours là aussi, comme vous avez pu le remarquer. Le site a changé de peau, j'en ai déjà parlé. La cadence d'actualisation s'accélère et aura bientôt atteint son rythme de croisière, même si je ne promets rien à ce sujet, car cela dépend du temps que je peux consacrer au site, temps qui aura probablement tendance à se réduire. Car, après tout, il faut bien gagner sa vie et c'est une drôle d'expression quand on y pense. Ce n'est évidemment pas avec vos dons que je vais y parvenir et ce n'est pas un reproche, ne vous inquiétez pas. J'en profite pour remercier ceux qui font un geste, en particulier celui qui a inventé, à lui tout seul, un concept d'avenir : l'abonnement payant pour lire un contenu gratuit. Dans un monde idéal ce serait le vrai modèle de la presse en ligne : se reposer sur la générosité des inconnus. Tout offrir sans limite et faire confiance à ses lecteurs pour vous récompenser à la hauteur du plaisir, de l'intérêt, du travail fournis. De la pure utopie, croyez-en mon expérience, mais qui sait ?

Bref, assez parlé business et faisons le point sur les dernières mises à jour de The Web's Worst Page. Depuis ma précédente intervention j'ai évoqué (envoyez le générique) : La Charrette Fantôme, Skyrim, Under the Skin, les Manic Street Preachers, Kuroneko, tUnE-yArDs, Godzilla, The New Pornographers, Le Vent se lève et les Carpenters. Et ce n'est pas fini, comme vous vous en doutez. Donc pas la peine de vous alarmer si la critique du film dont tout le monde parlait en mars n'est toujours pas publiée. Cela viendra. Peut-être en mars de l'année prochaine ? Ceci dit, plus les années passent plus je prends plaisir à laisser du temps au temps. Ecouter et réécouter les albums avant de les évoquer, voir les films sans pression et leur laisser la possibilité d'évoluer dans mon esprit ; ce sont des choses qu'on a tendance à oublier dans le métier.

Et Edwood vous parle, alors ? C'est probablement ce que réclame la dizaine de fans indécrottables. Pour l'instant ce n'est pas à l'ordre du jour, en particulier après le dernier opus qui essayait de faire table rase et d'envisager de nouveaux horizons. Surtout que la tentation est grande de retomber dans les vieux travers. J'avais sous le coude une nouvelle diatribe contre les petits fascistes de Tweeter, à l'exemple de la "fashion police", héritée des magazines de mode et autres torchons people, qui sévit désormais un peu partout par la grâce des smartphones. Ayez le malheur de vous vêtir d'une manière qui ne correspond pas à la norme ou simplement d'avoir un physique un peu différent et vous voilà instantanément la risée des réseaux sociaux (pour quelques heures, grand maximum, rassurez-vous). L'humiliation publique par de courageux anonymes, c'est beau. Une "sanction sociale" qui aurait laissé Bergson pantois mais qui en dit long sur les divertissements et les liens humains d'une partie de la population qui, quand elle n'est pas occupée à raconter en live ce qu'elle regarde à la télé ou ce qu'elle bouffe, ne perd jamais une occasion de stigmatiser son prochain. Une époque formidable qui mériterait un livre entier, qui serait certainement qualifié, avant même sa sortie, de prodigieusement réactionnaire. N'ayant pas envie de repartir dans des polémiques sans fin, je m'en tiendrais à ce paragraphe de bon aloi. Soit dit en passant, je n'ai jamais été victime, à ma connaissance, de ladite "police de la mode", croyez bien que j'aurais été nettement plus remonté si cela avait été le cas.

Bref, vous voyez, je ne voulais plus partir dans mes scrogneugneus habituels et voilà ! Ceci dit, pour ceux et celles qui aiment bien quand je n'aime pas, un Edwood VS La Musique arrivera avant la fin de l'année. Quel bonheur. En attendant, l'événement du moment sur le site c'est la critique d'un des meilleurs films de 2014 : God Help the Girl. Un classique instantané du film musical, à ne pas rater lors de sa sortie en salles le 6 décembre prochain. Ah, vous voyez que je peux aussi être en avance sur l'actualité ! Prochain Ed-ito quelque part au cours du mois d'octobre, si tout va bien. Pendant ce temps, soyez heureux ; et comme le disait Pierre Desproges : ne marchez pas dans la mode, ça porte malheur.

 
 
 
 
 
 
 
 
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