The Web's Worst Page a 25 ans.

Voilà, voilà.

The Web's Worst Page a 25 ans.

Je me demande si cela mérite un point d'exclamation à la fin de la phrase.

The Web's Worst Page a 25 ans !

Trop d'enthousiasme ?

Après tout, c'est assez exceptionnel. 25 ans. Un quart de siècle. Sur les internets.

Une page personnelle, voyez-vous, pas un blog, c'était avant les blogs, pas un Myspace, un forum Facebook, un fil Twitter, un groupe Whatsapp, un Tik Tok, un Twitch, un Snapchat.

Non, une page personnelle.

25 ans.

Avec la quantité d'écrits produits, sur la durée, ce qui n'était qu'un test, puis un amusement, un vague hobby, un passe-temps, est devenu l'œuvre de ma vie.

On en est là.

Un quart de siècle.

Quand on l'écrit ça ne veut pas dire grand-chose au final.

Mais on aime célébrer ce qui résiste au temps.

Chères lectrices, chers lecteurs, nous sommes réunis à cet instant pour célébrer mes noces d'argent avec Edwood. Lui, il a 25 ans, moi, j'en ai un peu plus. Enfin lui c'est moi, donc s'il a 25 ans, j'en ai 25 aussi. C'est pratique.

25 ans, ça se fête, ça se prépare, ça se planifie, sonnez smartphone, résonnez casseroles !

 

J'ai rien préparé.

Enfin, dans ma tête, ça fait des mois que je tergiverse. Je suis passé par toutes les possibilités, ou presque. Limite je vous aurais fait le coup de sortir un podcast. Ou, attendez, vous allez vous marrer, une vidéo.

Il y aurait eu des crises cardiaques dans mon lectorat (plus tout jeune lui aussi).

Ou une réunion IRL, un meet and greet, une séance de dédicaces. J'aurais signé vos écrans, avec de l'encre indélébile.

Une rencontre, vous savez, un Edwood-Con (soyez polis).

Vous auriez été tellement déçus, ça m'a presque motivé.

Mais pas le temps, oh, on a beau avoir 25 ans et la vie devant-derrière soi, le plus rare c'est le temps.

Obligations partout, du temps nulle part.

Alors quoi ?

Mais faire ce que je fais depuis le premier jour, évidemment ! (point d'exclamation, pour la peine)

C'est quoi l'ADN de The Web's Worst Page ?

La mise en page dégoûtante ?

Oui, pas faux.

Les avis à l'emporte-moi l'nœud ?

Tout à fait.

L'espacement des mises à jour qui te donnent l'impression de vivre dans une temporalité parallèle ?

Bien sûr.

Mais sinon ?

Oui, là-bas, au fond, je vois qu'on lève la main ?

Le texte ?

Le texte, oui, les mots, les phrases, les paragraphes, la logorrhée.

Le texte, oui, mais écrit.

Depuis longtemps, avec l'amélioration de la technologie, j'aurais pu vous infliger mes mots comme autant de paroles qui s'envolent, hop, blah blah blah.

Mais ce n'est pas pareil.

Tellement plus facile de créer un univers avec un texte auquel vous donnez voix.

D'accord, le contact "humain" est moindre, cela peut vous manquer, parfois, cela me manque aussi, souvent.

C'est plus simple, aussi, d'écrire comme ça, sur un clavier, avec des interruptions, du bruit autour, dans une bulle imaginaire qui crée un pont, tout aussi volage et volatile, avec autrui.

Qui sait quand, comment, d'où je vous écris en ce moment ?

Même pour moi, ce n'est pas forcément très clair (l'âge, voyez-vous, 25 ans, ça commence à taper).

Donc, que disais-je ? (là, vous voyez, l'âge)

Que j'ai eu plein d'idées pour célébrer (bien grand mot) ce quart de siècle (bien petit laps de temps à l'échelle des univers possibles).

 

The Web's Worst Page est née en avril 1998, de mon union tumultueuse avec Frontpage et Infonie (si vous ne savez pas ce que c'est, vous êtes super jeunes, comment êtes-vous arrivés ici ? Vous devriez être sur Tuk Tuk ou Twitch, avec le reste des gens normaux).

Pour essayer de conserver le contrôle, l'indépendance, une forme d'intemporalité, j'ai fait le maximum tout seul. D'où un côté rustre, bricolé et, certains le diront, un peu punk. Mais bon, un punk de 25 ans, ça commence à être louche.

Mais je m'égare, on n'est pas là pour un cours d'Histoire (avec un grand ashes to ashes, dust to dust).

Comme j'ai raté, plus ou moins sciemment, de commencer les festivités (je glousse à l'utilisation de ce terme qui vous mènera forcément à d'amères déceptions) à la juste date (que dalle en avril 2023), j'ai décidé de les faire durer jusqu'en avril 2024.

Ah on fait moins les malins, là.

Pas une journée des 25 ans, pas une semaine, pas un mois, mais bien un an des 25 ans.

Ne vous inquiétez pas, je n'ai rigoureusement rien planifié.

Depuis le départ, advienne que pourra, vogue la galère, qui m'aime me suive (ou pas).

Alors, à quoi s'attendre durant cette année de joie, de souvenirs, de nouveautés et de surprises ?

Et bien justement à des surprises, vu que je n'en sais pas grand-chose moi-même.

Il y a des choses que j'ai prévues, allons, soyons fous.

Et d'autres que je vais inventer au fur et à mesure. Comme toujours.

Il y aura aussi, et c'est vos préférées, je le sais, sinon vous ne seriez pas là, des choses qui vont commencer et qui n'auront pas de suite(s), ni de fin(s).

The Web's Worst Page, c'est comme la vraie vie de devant-derrière l'écran. Le début est flou, le milieu imprévisible, la fin certaine, mais niée jusqu'à l'échéance.

 

Donc, quoi ?

Tout d'abord, un truc super classique, attendu, confortable : des inédits, des archives, des inachevés.

Vous allez voir, franchement, ça va être rigolo (je divulgâche pas trop).

Ensuite, le retour de vieilles rubriques, pour le fun, pour la nostalgie, pour le crash test des années qui sont passées.

Parmi les retours qui vont réjouir et révolter dans le même mouvement, il y aura le mythique Edwood vs La Musique, une rubrique absolument plus adaptée à l'époque.

C'est dans ces moments-là que je me souviens pourquoi je suis resté soigneusement éloigné des feux de la rampe des réseaux sociaux. Edwood vs la Musique, passé ou futur, c'est un coup à se faire annuler pour l'éternité. On va bien rigoler.

Les pur(e)s, les dur(e)s, les vrai(e)s, les tatoué(e)s, les têtu(e)s attendent et espèrent le retour du meilleur des contenus qualitatifs. Oui, Edwood Vous Parle va revenir, en particulier grâce aux inédits inachevés, nombreux et embarrassants.

Alors, c'est la pire scie des anniversaires, la gadoue qui colle, il y aura aussi des rétrospectives. Franchement, j'ai honte, ça va être fastidieux, vous allez adorer (ou pas).

En parallèle, je vais poursuivre (dans le sens "courir après") les rubriques habituelles : le voyage dans les tops, les cahiers critique et les inénarrables classements de fin d'année qui ont progressivement transformé The Web's Worst Page en un événement annuel, au même titre que le tour de France et la galette des rois.

Le tour de France et la galette des rois... Hum... Un Edwood Vous Parle potentiel ?

Ils en disent quoi les lecteurs ?

Ils sont évidemment pour, je les connais, dès qu'il s'agit de gaudriole, y a du monde.

 

Enfin, du "monde".

En 25 ans d'existence, on pourrait croire que la courbe de fréquentation du site aurait progressé.

En tout cas, elle n'a pas baissé, vu d'où elle est partie (hi hi hi).

En fait, je n'en sais rien, cela fait bien des années que je n'ai pas regardé les statistiques du site.

C'est bien connu, j'écris pour le plus grand nombre, un texte c'est d'abord une rencontre avec l'Autre et... non, je plaisante.

J'écris pour moi.

Et pour toi, là, rien que pour toi, tu te reconnaîtras.

(ha ha ha, c'est hyper perturbant quand on lit ça, non ?)

Taratata, j'écris au petit bonheur la chance.

Et oui, ah misère, quel aveu, j'ai rédigé 25 ans de Web's Worst Page dans l'espoir, mince, totalement irrationnel, rare, précieux, d'être lu.

J'ai parfois fait des efforts pour tendre des mains, pour jeter les bouteilles un peu plus près du rivage.

Et parfois pas du tout.

 

Mais il n'empêche, 25 ans, c'est pas rien, quand on y pense.

Contre vents, marées, misères et tragédies.

Un quart de siècle, dans les marges. La minuscule histoire, celle promise à la fosse commune du temps, comme dirait Brassens.

Bien sûr, vous vous en doutez, je signe déjà pour 25 ans de plus.

 

Le sommaire des articles 25 ans

 

Edward D. Wood Jr.

("In the meantime we try Try to forget that nothing lasts forever")

 

 
 
 
 
 
 
 
 
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