Je vais radoter : l'année musicale 2015 restera dans les mémoires, par sa diversité, par sa qualité, par l'abondance d'artistes au sommet de leur art. Il y en a eu pour tous les goûts, presque tous les genres se trouvant représentés par un ou plusieurs jalons. Le top 50 se transforme donc en top 70 et j'aurais pu probablement allonger la liste jusqu'à la centaine. Mais il est important de savoir s'arrêter et de faire quelques choix symboliques ; en particulier lorsqu'il s'agit d'évincer du classement de bons disques, célébrés ailleurs, mais dont vous noterez peut-être l'absence ici. Prenez votre temps, écoutez les extraits musicaux, découvrez, aimez ou pas, revenez et écoutez d'autres extraits, ne vous limitez pas à vos genres habituels, essayez et profitez dans tous les cas.

Retrouvez le top des chansons ici


 

70

Courtney Barnett - Sometimes I Sit and Think and Sometimes I Just Sit

Courtney Barnett offre une bonne imitation de Liz Phair, sans jamais atteindre la cheville de Exile in Guyville. Sinon la recette est en partie la même : du rock indépendant efficace doublé de textes malins et incisifs.

 


 

69

Ghost Culture - Ghost Culture

De la house music plus proche de l'electronica que de la tapisserie sonore pour boîtes de nuit. L'humanité qui se dégage de la musique de Ghost Culture fait probablement toute la différence.

 


 

68

John Grant - Grey Tickles, Black Pressure

La pop un peu kitsch de John Grant est continuellement transcendé par la personnalité acerbe de son auteur. Humour noir, éléments autobiographiques sans fard, fulgurances en tout genre viennent ponctuer des chansons peu avares en mélodies mémorables.

 


 

67

Anna von Hausswolff - The Miraculous

Au sein de l'univers musical oppressant de Anna von Hausswolff planent les ombres de démons politiques et métaphysiques. Abondance d'orgues liturgiques et de montées rythmique martiales offrent une écoute relativement exigeante, car étouffante, mais dont les ténèbres peuvent se révéler éclairantes.

 


 

66

Unknown Mortal Orchestra - Multi-Love

Les ménages à trois ça ne marche pas. Il fallait bien tout un album de synthpop lo-fi pour le démontrer. On regrette le psychédélisme brumeux des albums précédents, mais les compositions de haute volée rappellent pourquoi on aime Unknown Mortal Orchestra, quels que soient les oripeaux du moment.

 


 

65

Built to Spill - Untethered Moon

Toujours le même problème avec un (très) bon album d'un (très) grand groupe : ils ont fait mieux par le passé, mais malgré tout on est ici bien au-dessus du tout-venant. Pour Built to Spill il s'agit d'une œuvre mineure, mais pour les amateurs de rock à guitares virtuose, c'est un incontournable.

 


 

64

Father John Misty - I Love You, Honeybear

Il a beau être le symbole vivant du mouvement hipster, difficile de ne pas reconnaître à Josh Tillman un immense talent pour se mettre en scène musicalement. S'il n'y a rien de révolutionnaire au niveau sonore, les textes sont des tranches d'autofiction particulièrement savoureuses.

 


 

63

Lower Dens - Escape from Evil

La dream pop de Lower Dens demeure d'une classe indiscutable, à tel point qu'on y entend parfois le fantôme de Siouxsie et des traces de new wave tout à fait séduisantes. Rien de bien original mais parfois le familier s'avère rassurant.

 


 

62

Shamir - Ratchet

L'exemple du premier album qui essaie de tout faire parfaitement du premier coup : le fun, la noirceur, les ballades et les tubes bondissants. Shamir tente de définir un personnage sincère, touchant, drôle, tourmenté. La réussite n'est pas complète, malgré une production monstrueuse, mais c'est un des albums les plus attachants de l'année.

 


 

61

Torres - Sprinter

Grâce au producteur de PJ Harvey, Torres réussit à donner corps à sa vision d'un folk-rock extrêmement dense et oppressant. Adhérer à ces chansons difficiles peut demander plusieurs écoutes attentives, mais il s'agit d'un album cathartique remarquable.

 


 

#70-61 / #60-51 / #50-41 / #40-31 / #30-21 / #20-11 / #10-1

 

 
 
 
 
 
 
 
 
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