ALBUMS

1- Grandaddy : The Sophtware Slump

        L'incontestable numéro un de l'année 2000. Piochant un peu du côté de Mercury Rev, un peu du côté des Flaming Lips, mais aussi de Pavement ou de Sparklehorse, et créant aussi beaucoup par eux-mêmes (c'est l'essentiel), Grandaddy nous offre un disque d'une beauté hallucinante. Tout entier à l'image de son ouverture par-delà les étoiles, peut-être LA chanson de l'année, l'incroyable He's Simple, He's Dumb, He's The Pilot. The Sophtware Slump est un Ghost In The Shell rural, un concept-album de SF rustique, les gros barbus en chemises de bûcherons de Grandaddy émeuvent et éveillent. Il y a bien sûr les deux histoires de Jed l'Humanoïde, que j'érigerais comme symboles musicaux de l'année. Mais aussi des merveilles toutes guitares en avant comme on n'ose plus en faire (The Crystal Lake, Chartsengrafs, Broken Household). Et toujours cette mélancolie rêveuse et insondable (Jed, Miner At The Dial-A-View, So You'll Aim Toward The Sky...). Léger et profond, parfois étrangement proche de Ghost In The Shell sans que l'on arrive à bien comprendre pourquoi on éprouve les mêmes sensations à l'écoute de cet album que devant le chef-d'œuvre d'Oshii. Cet album est sublime, vraiment sublime, il fait déjà parti de la discothèque idéale, y rejoignant le Smile des Beach Boys, la poignée de trésors de Nick Drake ou les méconnus songes éveillés de Julee Cruise. Immense.


2- Eels : Daisies Of The Galaxy

        Les habitués de mon site auraent donné cet album gagnant sans hésiter un seul instant. Car j'en ai parlé de ce disque, partout, partout, partout. J'ai exposé à la moindre occasion ma passion pour Eels. Si au final, il n'arrive "que" second, cela s'est joué à rien du tout, mais alors vraiment rien du tout. Car Daisies Of The Galaxy est un chef-d'œuvre, un pur, un dur, un inévitable, un vital. Pas la peine que je reparte dans de longs délires, si vous voulez lire ma folie Eels, allez sur la page que j'ai consacré au beau blues de monsieur E. Je ne peux pas ajouter grand chose, ce disque échappe aux mots. Il reste la musique, les textes, les chocs émotionnels de It's A Motherfucker, Daisies of the Galaxy, Jeannie's Diary, Daisy Through Concrete, Wooden Nickel, Something Is Sacred et le trop beau, trop vrai, trop dur, trop déchirant Selective Memory, la chanson la plus touchante de l'an 2000.


3- Modest Mouse : The Moon & Antarctica


4- Mayhem : A Grand Declaration Of War

        Du Black Métal ? Non ? Non ???? Si ??? Incroyable ! Et bien oui. Du Black Métal parmi les sommets de l'année 2000. Mais pas n'importe quel métal, croyez-moi. Celui-ci ne ressemble à aucun autre. Un vaste fourre-tout qui ose et fait n'importe quoi en écrasant tout sur son passage. Sans nul doute le disque du genre le plus intéressant, le plus motivant et le moins crétin depuis des lustres. On y retrouvera tout aussi bien la rage formidable de De Misteriis Dom Sathanas, que du punk-hardcore, en passant par de l'electro ou du rock progressif (avec hommage à Pink Floyd à la clef). On passe ainsi de la déflagration sonore effroyable à de longues minutes de métal "ambient" étrange et fascinant. On se fout largement de ce que nous raconte ces gens, l'important c'est que leur disque ne ressemble à rien et fait bien plaisir à entendre, zut alors !


5- Faye Wong : Fable

        Je préviens tout de suite, cet album en est en fait deux. Pile en son milieu, Fable devient un tout autre disque dont je parle séparément. On le sait depuis Impatience, Faye Wong est la seule star internationale (?) qui parvient à mélanger expérimentation et pop la plus pop sans se perdre en route. De plus en plus ambitieuse, elle enchaîne les chefs-d'œuvre. Avouons-le tout de suite, un peu comme Kid A auquel on pourrait le comparer (chacun dans son (ses) domaine(s)), Fable aurait pu être un chef-d'œuvre absolu et définitif. La fusion post-apocalyptique de tous les genres, toutes les ambiances, tous les instruments. Le tout dans une super-production hallucinante (Michael Jackson à côté c'est du lo-fi). Et tout est là ! Mais morcelé, brisé, inachevé, on flirte avec le sublime et l'on ne va pas suffisament jusqu'au bout du rêve. Car finalement, après le choc qu'est la première moitié de l'album (qui enfonce Goldfrapp, Massive Attack & co...), on commence à réaliser qu'il manque ce qui a toujours fait le charme de Faye Wong : la légèreté. Car, que tout cela est bien sérieux, que tout cela est bien sombre, que tout cela est bien occidentalisé (horreur !). Et le doute a à peine le temps de s'installer qu'arrive le morceau 6, un délire bubble-canto-pop, plein de sonorités rigolotes et d'échos sautillants. On croit rêver. Mais voilà, la schizo est super à la mode, et Faye Wong vient de délivrer le disque le plus schizo qui soit. Car la seconde moitié de Fable est un album de Faye Wong à l'ancienne, avec des ballades sublimes et toutes simples, légères, gracieuses. C'est à peine si l'on note que la production est vraiment hallucinante. Un coup d'œil à la pochette (toujours aussi conceptuelle et impossible à ranger) et on comprend. Première moitié du disque composée par Faye Wong, deuxième moitié par les bons vieux C.Y. Kong et Adrian Chan. Et à part la piste 9 qui rappelle de façon troublante les chocs que furent Spring's Last Blossom et Century Of Loneliness en 99, cette seconde partie de Fable nous ramène en 1994. Et cette rupture très nette de l'album en fait l'un des disques les plus difficiles de l'année. Plus difficile d'accès que Kid A (qui n'est pas un disque "difficile" d'après moi) ou que Trainer (enfin, là, c'est limite). Solution : programmer ! 1-6-2-7-3-8-4-9-5-10-11-12 et hop ! Reconstituez par vous-mêmes l'un des plus grands disques de l'année. Aller, je vous l'avoue, cet album je n'y suis toujours pas "entré" comme il le faut. Et j'ai bien l'impression, hein, je vous le dis comme ça, que c'est un chef-d'œuvre qui tait son nom, un grand classique qui se cache. Et par instant, à l'écoute de ces cordes torturées, de ce piano léger, de cette voix belle à pleurer, on effleure le mystère de Fable, l'album "universel" de l'année, le trésor enfoui de l'an 2000, prêt à étinceler quand son heure sera venue.


6- Moloko : Things To Make And Do

        Le Chef-d'Œuvre pop, drôle, passionnant, vivant, incroyablement riche et léger de l'an 2000 ! Moloko, Moloko, Moloko ! Things To Make And Do, le disque que TOUT LE MONDE se doit de posséder, d'offrir, de donner, d'acquérir, d'écouter (mais pas de copier !). Plus d'une heure de Bonheur, de beaucoup, de trop de Bonheur ! De Pure Pleasure Seeker à Indigo en passant par Remain The Same, The Time Is Now (single de l'année), Someone Somewhere et autres Sing It Back, que des hymnes, des petites parcelles de pur plaisir. Se jouant du néo-disco, Moloko a aussi créé l'un des disques les plus originaux de l'année, et surtout l'un des plus efficaces. Mais finalement on se moque bien de savoir si la musique révolutionne quoi que ce soit. Chez Moloko on prend le plaisir immédiatement et complètement, sans réfléchir, on se retrouve avec un large sourire au milieu du visage. Entre les paroles poilantes, la musique grandiose et la merveilleuse Roisin Murphy (j'suis fan !), on ne peut pas demander beaucoup plus.


7- Sigur Ros : Agaetis Byrjun

        Et non, heureusement pour nous, l'Islande ce n'est pas que des sorcières hystériques et des gu(s)gusses. Surgit de (presque) nulle part, les rêveurs de Sigur Ros ont conquis tout le monde en un clin d'œil avec leur deuxième album flamboyant. Mystérieux et synthétisants à la perfection toutes les tendances actuelles, ils ont au final coupé l'herbe sous les pieds de toute la concurrence. Tout simplement parce que leur album est parfait et qu'il se passe de commentaires, il s'écoute, là, voilà, on ne comprend rien aux paroles, mais on se doute que c'est splendide, car de toute façon cette musique nous parle le langage universel.


8- The New Pornographers : Mass Romantic 


9- Neil Young : Silver and Gold

        Neil Young ose le disque de country à l'ancienne. Neil Young refait Harvest et Comes A Time. Et on marche comme au bon vieux temps. Après les années 90 enragées (de Ragged Glory (justement) à Mirror Ball en passant par le définitif live Weld), Young annonce et espère un nouveau siècle apaisé. C'est beau, très beau. Très classique aussi. Mais pas moins courageux qu'un Sleeps With Angels. Certes avec cet album Young ne va pas changer une nouvelle fois l'histoire du rock, mais il nous offre une leçon de musique et de sagesse comme seul lui sait les donner. La grâce ne l'a pas quitté, et ce fut l'une des meilleures nouvelles de l'an 2000.


10- The Delgados : The Great Eastern

        Encore de la "dream pop" ? Et oui ! Encore de la dream pop ! Plus encore que 98 (Mercury Rev partout !) et 99 ("Flaming Lips Rule !" (enfin !)), 2000 fut une année de "rêve" pour la dream pop. The Great Eastern est lui aussi un recueil admirable de chansons tout simplement parfaites. Le disque est très court, tout coule de source, il faut le mettre en boucles, puis y revenir des semaines plus tard, pour découvrir que, fichtre, mazette ! Mais c'est un terrible grand disque ! Car, ma foi, il n'y a que des perles là-dedans ! Un coffre aux trésors ? C'est exactement cela !


11- Plaid : Trainer

        Plaid compile en format gargantuesque (deux disques de 70 minutes !) ses premières œuvres et ses raretés. On a connu plus abordable de la part des deux génies qui nous ont offert le plus bel album de musique électronique des années 90 (Not For Threes). On attendait un album au moins du niveau de Rest Proof Clockwork et on se retrouve avec des ébauches, des restes du temps de Black Dog. Pas d'affolement face à ses enchaînements de morceaux tournants tous aux alentours de six minutes. On entre doucement mais sûrement, un disque après l'autre. On fractionne, on programme, on passe, on repasse, on écoute, on entend, on laisse le temps aux mélodies d'apparaître au grand jour. Et puis on aime, bien sûr, voire même on adore. Pas tout, pas trop souvent, mais cette double compilation a suffisamment à nous offrir pour trouver sa place auprès des autres disques de Plaid qui, eux, tournent très très souvent dans la platine. Oui, il faut laisser du temps à Trainer, et nous serons plus qu'amplement récompensés.



Mentions spéciales : Eminem, Godspeed You Black Emperor, Radiohead, PJ Harvey, The Third Eye Foundation, The Smashing Pumpkins, Cure...

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Album de remixes

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Nine Inch Nails : Things Falling Apart

        Ce disque est doublement indispensable. D'une part parce qu'il est excellent (forcément, serais-je tenté d'ajouter, car après le monumental Fixed et le sublime Further Down The Spiral, on a appris à considérer les remixes de NIN comme des chefs-d'œuvre à part entière). Et d'autre part parce qu'il nous permet de nous replonger dans The Fragile, plus d'un an plus tard, une fois l'interminable attente oubliée et le choc initial passé. Pendant des mois The Fragile est resté coincé dans la grande discothèque NIN, là où s'accumule les pochettes pittoresques. Et puis à l'occasion de cet album de remixes, sorti pile en fin d'année 2000, The Fragile est revenu dans la platine, comme on remet un grand classique à l'occasion. Et là... La baffe monumentale, encore plus qu'au moment de la sortie (où j'avais été un tantinet déçu, ce qui ne m'avait pas empêché de classer l'album n°3 dans mon top de fin d'année, mais il aurait pu être encore plus haut). Mais là... là... c'est incroyable. Tous les morceaux sont devenus familiers, tous les morceaux font battre le cœur comme le faisait The Downward Spiral. Le double album devient incroyablement digeste, passionnant, vivant. The Fragile, il faut le dire haut et fort, est sous-estimé ! Ce disque est la quintessence d'un genre, d'un rock torturé, cathartique, romantique, poétique, brutal, aventureux... Sur Things Falling Apart on redécouvre certains morceaux de The Fragile. Il y a des remixes proprement fabuleux. Car il fallait oser s'attaquer à The Wretched, coeur palpitant sur The Fragile, et trouvant ici une intensité différente mais toute aussi puissante, ce qui n'est pas peu dire. Sur The Frail ce n'est ni plus ni moins que l'Aphex Twin et Michael Nyman (celui de la Leçon de Piano !) qui s'associent pour quelques minutes belles à en mourir. On assiste aussi à une folle reprise de Metal, à trois versions excellentes de Starfuckers Inc. En bonus on pourra croiser une face B qui veut tout dire, The New Flesh (et dans ce site je comparais le clip de Into The Void à Videodrome... hum...), et en final un "remix" de La Mer qui est en fait une chanson totalement différente et franchement grandiose. Bon alors voilà c'est simple et clair. Si vous n'avez pas The Fragile, courrez l'acheter immédiatement ! Et prenez Things Falling Apart dans la foulée. Si vous avez The Fragile, vous avez déjà aussi Things Falling Apart, et c'est fort bien ! Nine Inch Nails restera un symbole fort et attachant des années 90, nostalgie, quand tu nous tiens...


Album Live

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Eels : Oh What A Beautiful Morning

        Eels est le plus grand groupe de la planète. Ou peu s'en faut. On pourra raconter ce que l'on veut, mais si l'on est touché par Electro-Shock Blues, la messe est dite, on ne peut que devenir fan de Eels, E ne peut que faire partie de la "famille". Et comme cadeau de fin de siècle aux fans, Eels nous "offre" ce live grandiose. Des inédits de E en solo, des grands classiques reliftés, presque remixés, une heure de plaisir absolu, entre émotion pure et gag. Si je vous dis qu'il y a It's A Motherfucker, Climbing To The Moon, Daisies Of The Galaxy, Grace Kelly Blues, Ant Farm, Susan's House, Something Is Sacred... Je crois que vous avez compris, pas la peine de vous faire un dessin, courrez sur Eels on the ARTISTdirect Network et attrapez au vol une des copies de ce live, indispensable, inévitablement indispensable.

top-emperor-live.jpg (12247 octets)    mention spéciale au Emperial Live Ceremony d'Emperor, le meilleur disque de métal (tous les genres confondus) depuis... hum... IX Equilibrium d'Emperor.


Album virtuel

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The Smashing Pumpkins : Machina II - The Friends and Enemies of Modern Music

        Les pumpkins ne sont plus. Billy Corgan, qui finalement n'a toujours fait que cela, entame une carrière solo décomplexée, que nous suivrons avec intérêt, bien sûr. Car les Smashing ont su arrêter les frais avant de devenir les dinosaures curesques qu'ils se devaient d'être, symboles des années 90, comme Cure fut et reste le symbole des années 80. La séparation des Pumpkins fut donc un instant émouvant, mais prévisibles et quelque part apaisant, pour les gens de ma génération, pour ceux qui ont vibré sur les Siamese Dreams, pour ceux qui ont vécu en direct le choc de Mellon Collie, pour ceux qui ont passé des soirées à rêver sur Adore... Les Smashing ont été un groupe qui nous a parlé, on a aimé Corgan, Iha et surtout d'Arcy (oui, bon, là je parle aux messieurs). Billy le "pleurnicheur égocentrique" savait quoi nous dire quand nous en avions besoin, et malgré tout (le succès, les absences, les lourdeurs, les médias...), les Smashing ont et auront sans doute toujours une place nostalgique dans nos souvenirs musicaux. Après le chef-d'œuvre crépusculaire et émouvant qu'était Adore, Machina montrait des Smashing patinant dans leur propre mythologie. La fin était proche. Et pour tirer leur révérence et en un dérisoire pied de nez aux maisons de disque, l'ultime œuvre des Pumpkins, la seconde moitié de Machina, est distribuée gratuitement sur internet. Machina II est un bel album. Un adieu digne, un grand "best of" de plus de dix ans d'une carrière qui a marqué, avec autant de discrétion que de fracas, son époque. Ou du moins qui a su être le miroir de ces fameuses 90's désenchantées. Très rock, à l'image de Machina, Machina II est une madeleine proustienne. Sur le premier morceau, Glass, on revient 5 ou 6 ans en arrière, quand le gros riff pouvait encore tout transporter sur son passage. Sur Real Love, on se croit en présence d'un inédit de Mellon Collie, une de ces faces B miraculeuses comme Corgan en délivrait des dizaines à l'époque. Et l'album s'avance, déjà obsolète, déjà familier, déjà cher à notre coeur. Ecoutez Let Me Give The World To You, oui, il y a vraiment une impression de "chanson d'adieux". Les Smashing ont tout dit, et c'était beau, vraiment beau. Quand on entend des perles comme Go, Home, White Spyder, If There Is A God... on se dit qu'ils vont nous manquer, on se dit que c'est bien chouette d'avoir pensé à nous une dernière fois, avec cet album et les 3 eps (à télécharger aussi) qui l'accompagnent. Et Atom Bomb conclut ce cadeau aux fans, que tout le monde se devrait au moins d'écouter. Tout est permis, vous pouvez le télécharger, le graver, le copier autour de vous, c'est fait pour. Et c'est peut-être là le plus symbolique, le dernier album des Smashing Pumpkins est libre, totalement libre. 



SINGLES

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1- Moloko : The Time Is Now

        L'année 2000 fut porteuse de beaux singles discrets et de grands succès peu digestes dans l'ensemble, et il me fut bien difficile de créer un top ten de fin d'année, je vous l'avoue. Normalement au top du top, on doit trouver le single splendide qui a eu le plus de succès. Et en descendant, on croise les chansons issues d'albums plus indispensables que le(s) single(s), et on finit rituellement par les singles "phénomènes" de mode et/ou de société qui méritent leur présence plus pour ce qu'ils représentent que pour leurs qualités musicales intrinsèques (même si là encore je me fais de gros plaisirs). Toute cette longue intro pour vous présenter mon choix évident de single de l'année : Moloko. Si Sing It Back fut un bien plus grand succès commercial en 1999, et si c'était aussi un splendide single, The Time Is Now est la plus belle chanson de Things To Make And Do, et un choix (pour une fois) parfait pour représenter l'album. Secondé par un clip sublime, par la voix merveilleuse de la non moins merveilleuse Roisin Murphy et par une musique toute en rêverie gracieuse, The Time Is Now est le plus beau single de l'année 2000, sans l'ombre d'un doute.


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2- Grandaddy : He's Simple, He's Dumb, He's The Pilot

        Bon, bien sûr, le plus grand single de l'année, c'est celui-là. Par contre on peut à peine affirmer qu'il a été édité (juste en Angleterre, et encore...). Je suis sûr que bon nombre d'entre vous, possesseurs de The Sophtware Slump et sans doute aussi de The Crystal Lake, n'était même pas au courant de l'existence de ce single. Et bien si, le merveilleux, le sublime, l'inqualifiable He's Simple... a bien eu droit à une sortie pour lui tout seul. Pas grand chose à ajouter, c'est beau à en mourir. 

Et The Crystal Lake et Hewlett's Daughter sont aussi des singles de l'année, tant que j'y suis, ex-aequo avec celui-ci.        

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3- Eminem : Stan

        Super ! De la polémique ! Partout ! Partout ! D'une part, oui je sais, l'hymne c'est The Real Slim Shady (please stand up ! please stand up !) mais ce single il entre plutôt dans la catégorie des "efficaces mais gavants à la loooongue" (bien vite rejoint par Ooops I Did It Again, There You Go, Never Be The Same Again et autres Music). Stan, c'est autre chose, comme pour le Moloko, c'est la plus belle chanson de l'album. C'est le côté humain de Marshall Matters, et c'est très réussi. Alors après on pourra polémiquer sur l'affreux Eminem, homophobe, misogyne, vulgaire, méchant, manipulateur, etc... Certes, certes, ce n'est pas la première fois qu'une personnalité "too much" cartonne dans les tops. Et cela n'enlève rien à la qualité de son rap (je le rappelle, le rap et moi ça fait quatre). Quant à ses paroles, elles me font rires, mea culpa, je sais que c'est irresponsable, mais ce mec, non, je ne peux pas le prendre au sérieux. Je l'ai déjà dit, c'est le métal débile de Beavis & Butt-Head qui se retrouve dans le rap (surtout le gangsta rap). On achète les disques d'Eminem et de Dr Dre comme on achète la BO de Spinal Tap.


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4- Eels : Flyswatter

        L'une des chansons les plus "faibles" de Daisies Of The Galaxy fait néanmoins un single tout à fait correct, en particulier grâce à une géniale version polka de la chanson titre, qui, ma foi, est supérieure à l'originale. Mais si Eels fut un merveilleux groupe "à single" l'espace de son premier album, dès Electro-Shock Blues il devint impossible de briser la cohérence des disques. Comment essayer d'extraire Climbing To The Moon ou même Jeannie's Diary de leur position forcément calculée et indissociable du reste de l'album ? Impossible ! Problème dont E a bien conscience, lui qui a tenté de le résoudre en sortant un single indépendant de l'album (et qui débarque de nulle part en bonus track), Mr. E's Beautiful Blues. Nulle doute qu'au vu de l'échec commercial de ces deux singles, E ne va plus se compliquer la vie, et à la manière d'un Frank Black ou d'un Grandaddy, il sortira à la sauvette des singles pour la radio et, boah, advienne que pourra ! Achetez l'album ! 


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5- Aqua : Cartoon Heroes

        Le premier contact avec Cartoon Heroes fut une magistrale claque. Dotée d'un clip typiquement Aquaesque (donc très très Lourd), Cartoon Heroes est une mini symphonie de dance-pop comme on n'espérait plus en croiser dans notre univers. Alors, oui, je sais, il y a les voix, que beaucoup jugeront intolérables (mais ces détracteurs n'ont pas été élevés au Rocky Horror Picture Show, alors on les ignore...), oui je sais il y a une boîte à rythme, oui je sais ce n'est pas sérieux tout cela (et qu'est-ce que c'est chouette !). Mais il y a de terribles mélodies, d'incroyables orchestrations, une emphase, un spectaculaire qui ne cessent de surprendre. Pour peu qu'on tende bien l'oreille (voire les deux oreilles), on est cloué. Certaines merveilles cachées sur l'album sont encore plus impressionnantes (ah mes enfants ! Back From Mars ! Back From Mars !!!), mais voilà un single 1000 fois supérieur à Barbie Girl qui s'est vendu 1000 fois moins. Ce qui, finalement, est logique... Personne n'a jamais demandé à Aqua de faire de la bonne musique en plus de leur côté "fun". Résultat : le groupe pop le plus ambitieux de l'année s'est retrouvé abandonné sur le bord de l'autoroute.


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6- Moloko : Pure Pleasure Seeker

        Oui, je sais, je sais, deux fois Moloko, y a de l'abus. Oui, mais non ! Le grand groupe pop de l'année mérite les places qui lui conviennent. Et Moloko mérite ses deux places dans le top 10. Parce que Pure Pleasure Seeker, on n'a pas entendu beaucoup mieux sur MTV ou à la radio cette année.


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7- S Club 7 : Reach

        Ah ! S Club 7... 99 fut l'année Vengaboys. 2000 fut l'heure du triomphe pour S Club 7, qui laissèrent sur place les arthritiques de Steps. Machine huilée à la perfection, S Club 7 a tout pour plaire (chacun y trouvera son idéal féminin ou masculin (ou presque...)). Alors, bon, on va me dire que le cross-over Girls/Boys Bands n'est plus une nouveauté, certes non. Et le fait d'avoir de jolies personnes dans la TV, là aussi c'est pas très original, même si c'est toujours agréable. Je suis d'accord. Alors quoi ? Et bah alors il y a un super single ! Là encore ça sniffe à mort les cendres des Dieux suédois d'Abba, mais ça fonctionne avec luxe et générosité. Là, regardez, sur l'intro vous commencez à taper du pied, ou à bouger la tête en rythme, voire à fredonner, parce que, même lorsque c'est la première écoute, on connaît déjà cette chanson. Sinon vous vous retenez pour ne pas perdre la dignité que de toute façon vous n'avez pas. Et puis hop, les voix arrivent, produites pile poil, ça y est, c'est fini, vous êtes pris au piège. Et quand le refrain explose, vous avez honte d'aimer cela, oh oui, vous avez honte ! Car vous vous dites que vous êtes manipulés par le Grand Capital, les affreuses maisons de disques qui veulent notre peau, etc... Et bien moi je dis : y a pas de quoi ! Les choristes sont bien belles, les mélodies sont bien belles, les paroles sont bien belles, la production est bien belle, tout cela est bien beau. Bienvenu dans le monde merveilleux du "non-réel".


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8- Richard Ashcroft : Song For The Lovers

        Des cordes, des cordes, des cordes, une belle mélodie, une jolie voix, certes c'est un poil trop long, mais il n'en faut pas plus pour faire un grand single. Après de sympathiques choses telles que Karma Police, Coffee and TV ou Wonderwall, voilà le single "à l'ancienne" qui a rappelé des souvenirs à tous ceux qui vécurent de plein fouet le milieu des années 90 musicales.


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9- Sugababes : Overload

        Ce single, post-Spice Girls/All Saints, remporta un mignon succès public et surtout un succès critique assez affolant. Certes c'est bien chouette comme chanson, mais c'est un coup de bol. Parce que personne ne la ramène sur l'album, One Touch, dont tout le monde semble avoir oublié l'existence. Forcément, c'est douze fois la même chanson, et sur la longueur le plagiat sans âme de All Saints devient flagrant. Alors, les enfants, récupérez Overload si vous ne pouvez pas vous retenir, c'est plus qu'amplement suffisant.


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10- Bit-Bit : Lucky

        Impossible d'effectuer un top musique de l'an 2000, quel qu'il soit, sans accorder une place au moins honorable à Bit-Bit. Comme en 99, elle fut partout. On ne parla que d'elle et même si la Ciccone (qui s'est finalement rangée à ses côtés, pas folle la Ciccone) ou Jenny Lopez ont essayé de lui voler la vedette, il n'y en a eu que pour Britney. Bit-Bit se mouche et la Terre entière vacille, Bit-Bit met des chaussettes, et toutes les filles mettent des chaussettes. Bit-Bit nous refait Express Yourself dans une remise de prix quelconque et tous les mecs affichent des posters plus ou moins en cachette. On n'avait pas vu ça depuis les Spice Girls, ou même, on n'avait vraiment pas vu ça depuis la Virgin. La Miss ose même reprendre And The Beat Goes On et Satisfaction... Et son deuxième album, et bien, comment dire ? Il est sympathique (non ? si !), encore plus sympathique que le déjà très sympathique premier opus. Mais l'important c'est le choix du single Spearsien de l'année. Tout le monde attendait soit Ooops, hénaurme carton rigolo, soit Stronger, qui a séduit même les critiques (Bit-Bit goes Gothic). Bah non, moi c'est la ballade qui colle aux dents que j'aime le plus. Parce que c'est là que Bit-Bit est la plus touchante. Car si effectivement son œuvre essentielle est de nous faire avaler du Frankie Goes To Hollywood en petite tenue ou en latex distendu, c'est sur les ptites choses glorieusement niaises qu'elle marque le plus de points. Attention ! Hein je n'ai jamais dit que le fabuleux Crazy ou Stronger c'était de la gnognote ! Mais Sometimes, Born To Make You Happy et ce Lucky, là, j'sais pas, oui, ça évoque pour nous autres "vieux", les grands Live To Tell ou Like A Prayer de qui vous savez (mais si vous savez !). Je vous l'avais dit dès le début, Bit-Bit est la nouvelle Madonna et croyez-moi, forcément, elle est là pour longtemps. Alors apprenez à apprécier ce qui est appréciable, parce que sinon les années à venir vont vous être invivables.


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11- Moloko : Indigo

Quoi ? Hein ? Ah oui... autant pour moi ! (Rameses Colossus ! Rameses Colossus ! Indigo here we go oh ! Indigo here we go oh oh !)

 
 
 
 
 
 
 
 
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