
Bon, on en est de nouveau là, aux classements de fin d'année. Et voilà, une fois encore, The Web's Worst Page est un événement annuel. Malgré tous mes espoirs et mes désirs, impossible d'alimenter mon petit site passion. Juste le maintenir en ligne le plus longtemps possible. Et avoir plein, plein, plein d'idées de trucs à écrire et à raconter. Une accumulation, sur des décennies, de sujets, d'articles, de textes qui restent lettres mortes.
Bref, les événements bons et mauvais s'enchaînent, les tuiles et les dettes s'accumulent, vous connaissez la chanson, vous la chantez probablement autant que moi, si ce n'est davantage. Les jours sont flous, les semaines se confondent, les années passent. Et nous revoilà, un peu miraculeusement, à la fin de 2025. Qui l'eût cru ?
On va donc penser un peu à autre chose, en musique. Parce qu'il nous reste quand-même tout ça. On commence, fort traditionnellement, par une petite sélection de chansons. C'est le prélude pour le gros morceau : le top albums (il sera évidemment copieux, c'est encore une excellente année). Un peu de tout, pour toutes les oreilles, pour toutes les humeurs, pour danser, pour pleurer, pour réfléchir, pour se révolter, pour se sentir tout simplement bien. On en a de la chance, non ?
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Folk et chamber pop brinquebalantes et trop mignonnes. Bizarre, joli et pinçant. Une réinvention réussie.
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Hexed! n'est pas un disque "à single" pour le moins. Tu te prends tout dans la gueule, tu ne discutes pas. Mais pour ceux que la proposition effraie, il est possible de tenter une "chanson" comme celle-ci. Juste pour goûter à cette production inoubliable (la plus spectaculaire de 2025) et plonger un peu dans les ténèbres insondables en ayant encore une (faible) chance de ne pas s'y abandonner totalement.
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Sur son nouvel album, la musicienne a voulu laisser aller ses penchants les plus rock. C'est même du rock indé à l'ancienne, qui te replonge dans les meilleures heures des années 90. Avec la touche arty propre à SPELLING, bien sûr.
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Du meilleur album de metal de 2025, il est un peu délicat de choisir un seul extrait. La force de The Spin est sa diversité. Messa essaie plein de choses et réussit tout. Un bon exemple, ce sont les huit minutes de The Dress où on passe du rock gothique au doom, avec même un écart vers le jazz nocturne.
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Ne pas se fier au clip rigolo, c'est, comme tout l'album, une chanson de cœur brisé. Mais, il faut tout autant se fier au clip rigolo : derrière la peine, il y a la volonté de dépasser la tristesse, de balayer la détresse.
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La chanteuse rend hommage aux slows R'n'B de l'âge d'or et signe dans le même temps un néo-classique à la hauteur des originaux. Tour de force.
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Un des meilleurs singles de 2025, cette chanson pleine... d'écho est une merveille de construction à la fois simple et subtile. Rien que l'utilisation des cordes en fond sonore, à la fois prégnantes et distantes, c'est superbe.
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Pour représenter un disque de vieux qui s'adresse à des vieux (hein, ça va, si étiez là pour l'explosion de Pulp, vous avez plus de 40 ans et probablement pas loin de 50), quoi de mieux qu'une petite balade toute mélancolique. Une petite balade d'une indicible beauté. C'est chouette, hein, il y a aussi des morceaux qui dansent et des chansons marrantes sur le nouvel album, mais le meilleur ce sont les chansons "douces", celles qui donnent l'impression d'approcher au plus près l'âme actuelle de ce qui fut, et demeure, un des plus essentiels groupes de notre époque.
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"J'adorais pouvoir te sauver, mais je dois me sauver d'abord." Avec Ela Minus, le dancefloor se fait introspectif, la danse est avant tout une auto-analyse, un retour sur soi.
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Neko Case, toujours au sommet de son folk rock qui s'affine année après année, tout en restant instantanément reconnaissable. Il y a la voix (la Voix, hein), bien sûr, de celles qui nous bouleverse dès qu'on l'entend. Mais il ne faut jamais croire que la musique viendrait en second dans notre affection pour Neko Case. Écoutez donc cette chanson qui s'envole arrivée à mi-chemin pour devenir le rock le plus pur et dur jamais enregistré en solo par l'artiste.
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Un orchestre philarmonique ! Rosalia qui chante de l'opéra ! Bjork qui débarque comme un chien dans un jeu de quille ! Yves Tumor qui fait peur ! Dieu ! L'amour ! La mort ! Le single de LUX est à l'image de l'album, absolument too much, grandiloquent, fou-fou et unique.
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Une perle pop avec le double effet de la mélodie légère et des paroles qui te plantent un couteau dans l'âme : "Do you remember when you were nine or ten
when everything shattered? ... And I was never any good at being young ... The dictators are dictating.
We’ll keep dancing on volcanoes..."
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Chacune des 18 chansons du dernier album d'Hayley Williams aurait sa place dans ce top. Paruchute incarne ce qui fait toute la force de la pop de la chanteuse : le sujet ultra personnel qui fait mal au cœur, magnifié par un refrain dévastateur.
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La reine du maximalisme pop t'explique qu'elle est très amoureuse avec une chanson tellement monumentale qu'elle menace à tout moment d'exploser en mille morceaux. Mais la chanteuse tient bon la barre en voguant sur des mélodies de dingue. La perfection Gaga.
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Ce n'est pas une surprise, Suede sait toujours entamer ses albums sur les chapeaux de roue. C'est une nouvelle fois le cas avec Disintegrate, un énorme rock lyrique conquérant qui emporte l'auditeur dès les premières mesures.
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Bon, on ne va pas se mentir, j'aurais pu faire un top chansons avec uniquement les morceaux de Sincerely,. D'accord, il n'y a pas eu que Kali Uchis en 2025, mais il y a eu énormément Kali Uchis en 2025, en tout cas dans mes oreilles. Alors, là, voilà, c'est Territorial, et je n'ai pas les mots à cet instant pour vous dire à quel point j'adore cette musique.
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Improbable single qui incarne parfaitement l'improbable musique de caroline. Les chansons du groupe ne devraient pas tenir debout, elles chancèlent en permanence, au bord du gouffre. Pendant les premiers instants de Total Euphoria, on peut avoir le sentiment que chacun des huit musiciens interprètent une partition qui n'a rien à voir avec celles des autres. Et, peu à peu, le morceau déploie ses ailes. Imprévisible, chaotique, d'une beauté unique, à l'image de l'album.
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C'est un single, mais en même temps il est bien compliqué d'extraire un morceau en particulier du dernier album d'Ethel Cain. C'est un film musical, où chaque chanson et chaque instrumental est une séquence qui raconte l'histoire tragique des personnages principaux. C'est mystérieux, mélancolique, poétique.
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Le musicien britannique n'a pas son pareil pour tracer des portraits inoubliables avec quelques anecdotes et quelques aveux bouleversants. Gondola est à la fois un de ses récits les plus simples, les plus proches du quotidien, et, assez logiquement, un des plus forts. Une vie résumée, une vie simple, "banale", avec ses petits rêves et ses grandes résignations. A l'image de l'ensemble de l'album, classique instantané, la musique de 2025 n'a rien offert de plus fort.
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La quintessence du style de David Andrew Balfe. Une mini fresque existentielle de 6 minutes dans lequel le narrateur se débat avec un déterminisme qui finira par avoir sa peau. Il ne peut pas échapper à sa ville, à son destin tout tracé. Autour de lui, les morts s'accumulent, la pauvreté galope, les souffrances sont quotidiennes. "Je bosse, je reste investi, je paye mon loyer, je prie un dieu qui guérira ma douleur...", une litanie qui culmine sur un final qui laisse tétanisé : "j’ai passé toute ma vie dans cette ville, je prie pour mourir dans cette ville.
Je n’ai pas le choix.
Je suis enchaîné, et attaché à cette ville. Et quand je passerai de l’autre côté.
Porte-moi le long de la route où je jouais enfant.
Et souviens-toi de moi arborant le sourire de Sisyphe."
10

On pourrait prendre CMAT à la légère. Après tout, sa première et principale arme c'est l'humour. Ses paroles (et parfois aussi sa musique) sont drôles, hilarantes même. Mais, comme tout bon humour, elle en fait l'usage pour faire passer quelques vérités (sur elle-même, sur le monde actuel) qui font mouche. Ici, elle s'en prend à Jamie Oliver, cuisinier médiatique auquel elle a envie de coller des baffes. Et, en même temps comme dirait l'autre, elle interroge cette colère, ses propres angoisses, ses échecs. La chanson piquante et rigolote se transforme en introspection épique.
9

L'orientation plus directement dansante du nouvel album d'Austra a pu décontenancer certains fans. Pourtant, elle s'inscrit fort bien dans la discographie de Katie Stelmanis. Si le sujet est déchirant (les peines de cœur, pour ne pas changer), la musique souhaite faire relever la tête. Il y a un désir d'évasion, une volonté de renouveau, un rêve de transcendance. Fallen Cloud en est une incarnation idéale, avec sa mélodie qui t'emmène très haut dans le ciel.
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On a souvent répété que ce single c'était un peu la caricature du style Gaga. Une déclinaison, une variation, un best of de ce qu'on attend d'elle. C'est vrai. C'est la descendance directe de Bad Romance. Et qui s'en plaindra ? A part ceux qui sont allergiques à la reine de la pop actuelle, bien sûr, mais ils n'ont pas droit au chapitre.
7

La ballade de conclusion, c'est une des marques de fabrique de Garbage, depuis le tout premier album. La dernière en date est à la hauteur, représentative d'un disque qui tutoie les meilleurs moments du groupe. On y retrouve la langueur mélodique qui fait de Milk et You Look So Fine des classiques. Et il y a ici une portée mystique inédite, une vulnérabilité nouvelle qui rend Shirley Manson encore plus humaine. Une splendeur.
6

Confessions sur la piste de danse, c'est un peu le résumé du nouvel album d'Ela Minus. La chanteuse colombienne ne fait pas de détour et expose ses tourments dans un langage direct, où presque chaque phrase est un slogan qui marque au fer rouge. Et pour essayer de se hisser vers la lumière, quoi de mieux qu'une musique électronique transcendante ?
5

La sensation française de 2025, surgit presque de nulle part et qui a (presque) conquis toute la planète. L'album est remarquable dans sa retenue, à deux doigts d'être de la "pop ambient". Le morceau le plus ostentatoire, le tube imparable, c'est Harvest Sky.
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Le retour de Jens Lekman avec un morceau de 10 minutes qui semble résumer tout ce qui fait le génie de sa musique. Derrière le côté kitsch de la musique se déroule un véritable petit film qui te cueille aux détours d'une poignée d'anecdotes toujours plus drôles et émouvantes.
3

Le dernier album de Gwenno est également son premier en solo où elle chante très majoritairement en anglais. Mais le point d'orgue c'est "Le Chat", en gallois. Avec le concours de Cate Le Bon, parce que les meilleures reconnaissent forcément les meilleures ; c'est un petit chef-d'œuvre mélodique, juste assez étrange pour rappeler que ce sont là deux des plus merveilleuses équilibristes du monde de la pop.
2

La conclusion/résolution du dernier album de Richard Dawson résume tous les espoirs que chacun peut placer dans sa capacité à changer sa propre vie et échapper au déterminisme. Le père se jure de ne pas reproduire les erreurs de ses aïeux, en espérant pouvoir enfin guérir. La seconde partie du morceau, avec le point de vue de sa fille, au moment où l'échéance ultime approche, laisse une ouverture pour un rayon de lumière : "now do we begin to heal." Pour composer More Than Real, Dawson s'est inspiré d'Angelo Badalamenti et des musiques de documentaires larmoyantes "mais en proposant une version bizarre". Il a aussi cherché à recréer le passage du noir et blanc à la couleur à la fin d'Andréi Roublev. Il en résulte la plus belle chanson d'un musicien au sommet de son art.
1

Je vais y revenir plus longuement dans le top albums, mais le dernier disque de Kali Uchis est le réconfort absolu. C'est l'album dans lequel on voudrait vivre. C'est en particulier vrai avec cette chanson "2 en 1" qui enveloppe l'auditeur dans un petit paradis sonore. Cela dure six minutes, mais on rêve que cela ne s'achève jamais. Au point de l'écouter en boucle, encore, et encore, toute l'année 2025 et au-delà.
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