30

Phoebe Bridgers - I Know The End

Selon les mots de Phoebe, le dernier morceau de son album Punisher est sa "grande chanson métal". Certes, la dernière minute est particulièrement énervée, avec des hurlements qu'on n'a pas l'habitude d'entendre dans l'indie folk. Mais soyons raisonnables, à l'image de l'ensemble du disque, c'est surtout un superbe morceau calme, sincère et drôle, cruel et poétique.

 


 

29

Vile Creature - Glory, Glory! Apathy Took Helm!

Les deux derniers morceaux de l'album de Vile Creature forment une longue fresque qui débute par des chants grégoriens avant de retourner dans les tréfonds du sludge. Les choeurs persistent et ponctuent la deuxième partie, créant un contre-point inattendu et frappant. C'est magnifique.

 


 

28

Haim - The Steps

Du dernier album fourre-tout des soeurs Haim, je retiens ce fantastique single, quintessence de leur pop-rock ultra-référencé et débordant néanmoins de personnalité.

 


 

27

Nadine Shah - Buckfast

L'album de Nadine Shah, Kitchen Sink, est un des meilleurs de 2020 et il préférable de le savourer en entier. Mais je voulais extraire un morceau relativement représentatif, percutant et brillant.

 


 

26

Perfume Genius - On The Floor

Sans surprise, Perfume Genius sait toujours ciseler un pur moment d'electro-pop pour danser. Pour danser, certes, mais danser tourmenté.

 


 

25

Adrianne Lenker - anything

Je vais bien sûr parler des deux albums, songs & instrumentals, d'Adrianne Lenker dans le classement suivant. Difficile d'en extraire un morceau, tant tout est fait pour qu'on s'immerge dans l'intégralité des disques, sans coupe. Mais anything est ce qui se rapproche le plus d'un "single", déjà parce que c'est probablement le morceau le plus "rock" du disque, j'en veux pour preuve le déjà fameux "Wooo!" que laisse échapper la chanteuse qui se laisse, pour la seule fois du disque, emporter par son rythme. Sinon, c'est évidemment un idéal de folk minimale, épurée, déchirante, hantée par l'absence, parsemée des bruits qui entourent une cabane perdue en pleine forêt. Magique.

 


 

24

Creeper - Be My End

La première chanson du deuxième album phénoménal de Creeper. Un bolide sonore, comme un refrain continuel qui dure de la première à la dernière seconde.

 


 

23

Bruce Springsteen - House of a Thousand Guitars

La mélodie est simple, entêtante, probablement déplaisante à certaines oreilles. Il y a beaucoup de pathos dans le très émouvant dernier album du "Boss", ce morceau central est un des plus représentatifs et touchant.

 


 

22

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Black Curse - Charnel Rift

L'ouverture d'une brutalité inouïe du grand disque de violence inouïe de 2020. L'essence du supergroupe Black Curse est là, avec son mélange de death, de black et de doom métal. Il y a bien une dizaine de morceaux qui se percutent dans ces cinq minutes, c'est sublime et intenable.

 


 

21

Poppy - Concrete

Le grand album de pure pop de 2020, on le doit à Poppy et à son hybride fou-fou de sucreries et de métal. Le tube le plus évident, c'est celui-là.

 


 

20

Laura Marling - Alexandra

Toutes les chansons de Songs for our Daughter pourraient figurer dans ce classement. J'ai choisi celle-là, mais je ne vais pas essayer de me justifier, ça pourrait être une autre.

 


 

19

Sufjan Stevens - The Ascension

Plus introspectif que jamais, Sufjan Stevens fait son auto-critique mystique. C'est déchirant.

 


 

18

James Dean Bradfield - The Boy From The Plantation

Non je ne pleure pas, je réserve ça pour la numéro 1 du classement. Je ne pleure pas, mais presque. La gorgé nouée pendant tout l'album de James Dean Bradfield, cet hommage bouleversant à Victor Jara et, plus généralement, à toutes les luttes pour un monde meilleur.

 


 

17

Enslaved - Urjotu

De l'électronique dans le viking métal. Autour d'une base que ne renierait pas John Carpenter, Enslaved insère une dose de métal un peu extrême mais pas trop. Oranssi Pazuzu fait sans doute cela mieux, mais voir des vétérans oser un morceau pareil après plus de 30 ans de bons et loyaux sévices, cela se respecte.

 


 

16

Moses Sumney - Virile

On ne s'attendait pas à ce que le délicat Moses puisse s'énerver à ce point. Spécialiste de la soul qui semble disparaître à chaque nouvelle mesure, le chanteur "aromantique" sort les muscles pour clamer qu'il n'est pas virile. C'est paradoxal et c'est imparable.

 


 

15

Destroyer - Crimson Tide

La quintessence du style actuel de Dan Bejar, un morceau qui semble échappé de l'album Kaputt et qui ne cesse d'y faire référence. C'est ironique, avec un verbe inimitable et une capacité à faire beaucoup avec des sons qu'on connaît par coeur.

 


 

14

Annie - The Bomb

La fin du monde avec le morceau le plus stressé et stressant d'Annie. Une chanson à part dans Dark Hearts, avec son rythme plus costaud et son ambiance angoissée. On y entend un extrait du film Miracle Mile, qui nous rappelle que le danger nucléaire demeure imminent, suspendu comme une épée de Damoclès que nous prenons bien soin d'oublier au quotidien.

 


 

13

Taylor Swift - Mirrorball

Du (trop) long album "folklore", on peut extraire à peu près toutes les chansons. Suivant les jours, on aura une préférence pour l'une ou l'autre. Cela aurait pu être The Last Great American Dynasty ou Exile ou Betty... Le jour où j'écris ces lignes, ce sera donc Mirrorball.

 


 

12

JARV IS... - House Music All Night Long

Tiens, en voilà qui avait aussi prévu le confinement, sans le faire exprès, là, du tout, mais c'est rigolo. Bref, Jarvis est de retour à faire du disco cool, de l'électro rock et surtout du néo-Leonard Cohen des 80s. C'est la quintessence de ce qu'on pouvait attendre du Cocker vieillissant. Il danse encore, le bougre.

 


 

11

Roisin Murphy - Murphy's Law

Roisin ! Une des grandes chouchous de ce site est revenue sur le devant de la scène avec un album fastueux que tout le monde aime. Elle a toujours eu, elle a toujours, et elle aura toujours la classe absolue, Roisin. Et, plus que jamais, elle fait sa loi, avec du rétro-disco à nul autre pareil.

 


 

10

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Charly Bliss & PUP - It's Christmas and I Fucking Miss You

In extremis, l'hymne de cette fin d'année appartient, je dirais sans surprise, à Charly Bliss en duo avec PUP. Charly Bliss, si vous lisez ce site, vous savez déjà que c'était le groupe numéro 1 du top albums en 2019. Le monde a rudement changé depuis, mais il est rassurant que certaines valeurs demeurent inébranlables : Charly Bliss reste le meilleur groupe de pop-rock actuel. La preuve, donc, avec ce qui pourrait ne sembler être qu'un petit divertissement, un gag, un plaisir entre potes. C'est tout cela, et bien plus, car la chanson est parfaite et ce qu'elle dit, avec évidemment beaucoup d'humour, touche droit au coeur.

 


 

9

Paysage d'Hiver - Im Winterwald

Tout Paysage d'Hiver semble être contenu dans ces presque 10 minutes : les samples de vent et de marche dans la neige au début, le bruit blanc qui débarque sans transition, les hurlements lointains et incompréhensibles, la batterie en boîte à rythme qui file à toute vitesse, les guitares qui transpercent et la mélodie, ici portée par un synthétiseur, qui frappe par sa beauté évidente. Il se passe tant de choses, même si tout le monde ne l'entendra pas d'une oreille bienveillante. Je l'ai déjà dit, moi j'en suis gaga.

 


 

8

Laura Veirs - Another Space and Time

Ah, le jour où internet est mort, nous avons trouvé la paix intérieure. Elle nous fait du bien Laura avec sa voix et ses mélodies. L'album est un album "de divorce", certes, mais peuplé de tant de chansons douces qu'on finit par l'oublier. On est juste bien, malgré l'imminence de l'effondrement.

 


 

7

Fleet Foxes - Sundblind

Quelle merveille, quel bonheur. L'album "feel good" de 2020, le rayon de soleil à travers la tempête, c'est celui des Fleet Foxes. Et cette chanson, hommage aux artistes qu'adore Robin Pecknold, en est le plus beau des symboles.

 


 

6

Spectral Lore & Mare Cognitum - Pluto (The Gatekeeper), Pt. 2: The Astral Bridge

Le final des 2h15 de l'Odyssée de l'espace de Spectral Lore et Mare Cognitum. Tout y est : de l'ambient intersidérale au black métal atmosphérique en passant par une accélération death métal pour s'envoler vers l'infini et au-delà.

 


 

5

Sufjan Stevens - Die Happy

Ce pourrait être l'hymne de 2020, juste cette phrase répétée en boucle "I want to die happy", répétée encore en encore, d'abord comme une prière, puis de manière de plus en plus inquiète ; à l'image la musique qui s'accélère, ralentit, se cogne dans des murs invisibles. C'est aussi une chanson qui synthétise parfaitement la splendeur du dernier album de Sufjan, une fresque sur l'angoisse existentielle la plus viscérale.

 


 

4

Austra - Risk It

C'est un peu le même tour de force que l'inégalable single Lose It qui avait révélé Austra à mes oreilles. C'est un numéro d'équilibriste sonore et une réussite exquise, avec un des refrains les plus audacieux de ces dernières années. Quitte à prendre des risques, autant le faire sans hésiter, pour repousser encore les limites de la pop de l'époque.

 


 

3

Poppy - Don't Go Outside

Oui, Poppy avait prédit le Covid et les confinements. Enfin, non, Poppy ne faisait que dresser un bilan de la situation au tout début de 2020 : il ne faut plus sortir, les infos nous disent que tout s'effondre. Mais bon, quand le monde va brûler, on sera quand même en sécurité. Enfin, pas si sûr. On aura au moins de la jolie musique dingue pour nous tenir compagnie.

 


 

2

Creeper - Annabelle

Le monument pop-rock de 2020, non seulement c'est tout l'album de Creeper, mais c'est aussi cette chanson qui ne cherche pas être autre chose qu'un hymne. C'est du fun, pur et simple. Si Dieu ne peut pas nous sauver, autant vivre dans le péché. Rien à ajouter, c'est classique, parfaitement exécuté, à reprendre en choeur à l'approche de l'Apocalypse.

 


 

1

Annie - The Streets Where I Belong

15 ans tout juste après avoir été numéro un sur ce même site avec Heartbeat, revoici Annie. Son album Dark Hearts, je vais bien sûr en reparler dans le classement qui lui correspond. C'est le magnifique come-back, le retour inespéré. Cette chanson, c'est la plus belle de son répertoire. Un récit autobiographique et universel, la nostalgie incarnée en musique. C'est tout simple en apparence, avec le son des années 80, fantasmé par les années 2010 pour parler des années 90. Mais c'est aussi musicalement parfait, avec toutes les notes et les petites variations qui tombent miraculeusement juste. Et chaque mot emporte loin, très loin, sur le chemin du souvenir. Impossible de l'écouter sans verser au moins une larme, c'est le crève-coeur absolu.

 


 

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