The Legend Of Zelda : Ocarina Of Time   

The Legend Of Zelda : Ocarina Of Time

        Il s'agit, encore aujourd'hui, du meilleur jeu du monde ! Bien sûr on pourra se trouver plus "investi" dans un jeu très complexe à la Metal Gear, la Final Fantasy, à la Baldur's Gate, mais Zelda 64, c'est LE jeu dans toute sa gloire, dans tout son idéal. Car ici, pas besoin de s'enfiler des dialogues interminables, pas besoin d'attendre une demie-heure pour appuyer une touche, pas d'attente, pas de contraintes (ou si peu). Zelda 64, c'est le premier univers en trois dimensions du jeu vidéo qui offre une telle liberté, une telle splendeur visuelle, un tel réalisme couplé avec une vraie féerie. Sur les bases d'un scénario plus raffiné qu'il n'y paraît et bien plus sensible qu'on a bien voulu le faire croire, Miyamoto et sa "dream team" font des tours de magie en permanence. Cela va de la petite cinématique de quelques secondes qui peut arracher des frissons ou des larmes, au donjon terriblement complexe mais conçu de manière à ce que le joueur s'amuse en permanence et ne bloque jamais de manière horripilante pendant des heures. La difficulté est si bien dosée que l'on joue vraiment dans un film et que l'on s'amuse vraiment TOUT le temps.

Le fameux couloir tordu !

        Oui, Ocarina Of Time est parfait. On pourra lui préférer la révolution définitive de A Link To The Past, la grâce de Link's Awakening ou l'intensité de Majora's Mask, ce serait oublier que toutes ces qualités sont aussi dans Ocarina Of Time. Un jeu qui ne cesse jamais d'être novateur (ah ! la visée Z ! bénie soit-elle !) tout en respectant ses classiques (les innombrables clins d'œil et emprunts aux précédents Zelda). Un jeu intense comme ce n'est pas permis (voir pour cela les confrontations avec les Boss et surtout le final, l'un des plus sublimes jamais vus sur consoles, si ce n'est le plus sublime !). Et un jeu vraiment touché par la grâce (voir la richesse des rapports entre les personnages, alors que nous ne sommes pas du tout dans un RPG). Car ici, pas de dialogues interminables ou des phases explicatives où l'interactivité se résume à l'appui d'un bouton toutes les 10 minutes. Non, dans un Zelda, on joue tout le temps, les cinématiques sont rares et parfaitement intégré à l'action (pour exemple l'attaque du village Cocorico par le Boss du temple de l'ombre). Autre exemple, lorsque l'on pénètre pour la première fois dans un lieu, un rapide panoramique du plus bel effet nous le fait découvrir. Sans parler des pauses nostalgiques qui ne cessent de nous rappeler que le temps passe. Et bien sûr l'incroyable final, d'une tristesse délicate et d'une mélancolie palpable.

La tour de Ganondorf, Sephiroth et Ultimetia peuvent en prendre de la graine

        Visuellement, le jeu est sans pareil, créant un univers gigantesque bien plus crédible que celui du Seigneur des Anneaux cinématographique. L'alternance entre jour et nuit offre un rythme soutenu au jeu, mais aussi apaisant (ce qui ne sera plus le cas dans la folle course de Majora's Mask). La musique, qui ne reprend pas l'immortel thème du premier jeu, est d'une beauté parfois surprenante. Certes, c'est du midi, mais comme pour les Final Fantasy, le midi fait parfois des merveilles. Il suffit d'un thème parfait (la chanson de Saria et celle du Moulin en sont de jolis exemples), ou d'une simple musique d'ambiance minimale mais envoûtante (avec comme meilleur exemple l'atmosphère angoissante du temple de la Forêt). Et bien sûr, le formidable thème du combat final, qui parvient à nous faire croire que des chœurs en midi peuvent être aussi grandioses que du Wagner.

Sublime, non ? (aaaaah... Eponaaaaa...)

        Le jeu est une parfaite alternance entre tous les genres dramatiques. Il y a beaucoup de comédie, une vraie féerie, mais quand il faut devenir sérieux, cela ne plaisante plus du tout. On passera donc d'une errance burlesque dans le bourg d'Hyrule à une descente bien stressante dans une caverne volcanique. Et du monde joyeux et rassurant de Link enfant, on passera aux visions apocalyptiques du Link adulte (les inoubliables visions du volcan en activité et de la tour de Ganondorf). Et si les ennemis sont plus ou moins effrayants ou dangereux, le jeu soigne son crescendo et l'ont reste toujours tétanisé par la puissance évocatrice des Boss rencontrés. De l'araignée géante au spectre digne du Cavalier Sans Tête, de la méduse empruntée à StarFox à l'incroyable dragon qui vous attend au cœur du volcan. Difficile de ne pas paniquer à chaque fois que l'on se retrouve face à ces monstres jamais ridicules et toujours spectaculaires. D'autres ennemis méritent les louanges, en particulier les guerrières Gerudos qui vous en feront baver si vous souhaiter les affronter "à la loyale".

L'Apocalypse, maintenant, tout de suite

        La quête principale est longue, mais si vous voulez TOUT visiter, récolter tous les fragments de cœurs, toutes les skultutas, toutes les bouteilles (ah ! la chasse au spectre dans la plaine d'Hyrule !), tout voir, tout découvrir, vous n'êtes pas prêt d'en voir le bout. Personnellement je l'ai parcouru entièrement quatre fois en prenant mon temps, et je n'ai jamais TOUT fini. Ce qui fait le charme d'un jeu comme celui-ci, c'est sa finesse, son sens de la nuance, sa délicatesse. Les sentiments sont toujours effleurés, tout réside dans les silences et les mots simples. Le génie des concepteurs est d'avoir réussi à faire passer beaucoup avec rien ou presque, avec une simple phrase sur fond blanc, un regard un peu appuyé, un geste esquissé, quelques notes de musique. Ocarina Of Time est une œuvre d'art, voilà, on le répète, mais il y en a qui n'ont toujours pas compris.

Epique ? Oh que oui !

        Alors, certes, il y a les jeux Square, il y a Final Fantasy 6, 7, 8, 9, 10 & co. Il y a Chrono Trigger et Chrono Cross. Mais ce Zelda là, reprenant les éléments qui ont fait des précédents opus de purs chefs-d'œuvre (oui, oui, même Adventure Of Link !), est suffisamment différent des autres RPG et des autres jeux d'aventure pour voler notre cœur et ne jamais nous le rendre. Rarement un jeu en 3D n'avait été aussi jouable et aussi beau, rarement l'on s'était senti si proche d'un univers aussi faussement simple. On pourra refuser d'employer un terme aussi galvaudé que celui de "magie" pour évoquer ce jeu. Et ce serait un tort. De même, affirmer que Ocarina Of Time est le meilleur jeu vidéo qui soit est aussi dénué de sens que de prétendre que tel film est le meilleur ou que tel disque est sans pareil. Mais on le pensera très très fort quand même.

Le jeu est plus mélancolique que barbare.

Link et Ganondorf, une grande histoire de haine

 
 
 
 
 
 
 
 
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