Premier avis

        La polémique fut courte mais cruelle. Le consensus a fait place au débat. La Planète des Singes version Tim Burton est un mauvais film. Et même un très mauvais film. Que lui reproche-t-on au juste ? Une multitude de travers, exposés dans la page : The Planet Deconstruction.

        Blockbuster d'auteur comme Batman Returns ? Auto-biographie détournée comme Edward Aux Mains d'Argent et Ed Wood ? Film "somme" comme The Nightmare Before Christmas et Sleepy Hollow ? Comédie noire comme Beetlejuice et Mars Attacks ? La Planète des Singes serait-elle en fait un nouveau Batman ? Ou un nouveau Pee Wee ?? Inclassable, impossible à appréhender en quelques visions, pouvant aussi bien ouvrir la voie au mépris le plus profond ou aux interprétations les plus biscornues, La Planète des Singes serait tout simplement et avant tout un bon sang de grand film de divertissement.

        Il se passe parfois des choses merveilleuses. Là, tenez, un exemple très banal. Sur ce site je me plaignais à de nombreuses reprises de la "mode Tim Burton". D'un coup, monsieur Tim était érigé en "auteur intouchable", en icône populaire, il se retrouvait à faire la couverture des magazines branchés, les étudiants pondaient des maîtrises et des thèses à foison sur son œuvre, des sites internet (ah ? ah ?) fleurissaient tout partout, etc... Et là, bah, voilà, monsieur Tim refait la une, mais sa dernière production est quasi unanimement conspuée. Jusque dans les pages de Mad Movies où l'on se retrouve dix ans en arrière avec l'accueil franchement négatif offert au premier Batman et l'accueil plus que perplexe et pas du tout convaincu d'un Edward Aux Mains d'Argent trop beau pour être vrai. Et bien l'histoire se répète. Et au moment où sort le meilleur film de Tim Burton depuis au moins Ed Wood, je peux l'affirmer, il se passe parfois des choses amusantes et merveilleuses. 

        Parlons peu, parlons bien, parlons de moi. 1988 : Beetlejuice. Le nom de Tim Burton m'est encore inconnu. Je découvre ce film avec un rare plaisir, le trouvant fort original, délicieusement méchant et intelligent et surtout effroyablement drôle. 1989 : Batman. Qui devient du jour au lendemain mon film fétiche, mon bonheur absolu, à la sortie de la vidéo ce sera une fois par semaine pendant un trimestre. 1990 : Edward. Qui devient du jour au lendemain mon film favori, l'air que je respire, les songes de mes nuits, j'aime ce film. 1992 : Batman Returns. Qui devient aussitôt mon film essentiel, le sang dans mes veines, mon idéal artistique, le pourquoi du comment. 1994 : The Nightmare Before Christmas. Et je me retrouve émerveillé comme le gamin que je ne suis déjà plus. 1995 : Ed Wood. Et je sais désormais que Tim Burton me comprend mieux que n'importe quelle autre personne en cet univers. Ce monsieur me sauve la vie et change mon monde. L'Idéal avec un big I. J'atteins le sommet de mon fanatisme. 1997 : Mars Attacks ! Déception. Le film est merveilleux, drôle à mourir, méchant comme au bon vieux temps, mais... mais... il manque quelque chose. Burton n'est pas allé plus loin. Burton s'est arrêté en chemin. 1999 : Sleepy Hollow. Je l'ai attendu comme la révolution qui allait une nouvelle fois me sauver la mise. Il le fait. De justesse. Déçu, je le suis encore. Il manque décidément quelque chose. A part quelques instants, c'est un désagréable sentiment de vide qui domine à la première vision. Burton est toujours là, mais la magie s'envole peu à peu. Solitude.

        2001 : La Planète des Singes. J'ai eu peur de ce film dès l'annonce de sa mise en chantier. J'ai voulu, à l'inverse de Sleepy Hollow, en savoir le moins possible. Ne pas y prêter attention. J'ai tremblé, j'ai peut-être été déçu par avance. Je ne suis pas allé le voir le jour de sa sortie (pour la première fois pour un Burton depuis 1992). Je n'y ai pas vraiment fait attention. Et puis voilà. La magie était revenu. Le grand blockbuster malade, le film hollywoodien piraté, le Burton qui dissimule ses trésors aux yeux du plus grand nombre et qui les offre aux plus sensibles. Ils étaient là, presque aussi brillants qu'au premier jour. Et surtout, surtout, Burton avait changé. Changé sans se perdre, il avait fait ce dont je rêvais sans oser l'espérer. Il ne s'était pas laissé enfermer. Et même si, comme toujours ou presque, la "production" (nom que l'on donne généralement au Grand Méchant du cinéma) avait tenté de mutiler son œuvre. Il avait néanmoins réussi, tout en finesse, à préserver l'essentiel. Certes, ce n'est pas Edward, ce n'est pas Ed Wood, la grande émotion qui change une vie n'était pas là. Et pourtant... Pourtant il y avait bien cette petite flamme, cette étincelle au milieu du chaos du divertissement pour tous. Une étincelle ? Non ! Un feu immense, un feu immense qui donne l'impression d'aller au cinéma pour la première fois.  

 

        Dans le désordre ? Un générique de début à mourir sur place (comme toujours), des hommages à 2001, une vraie romance drôle et touchante entre l'homme et la singe, une approche bestiale et impressionnante de ces fameux singes, beaucoup d'humour qui fait toujours mouche, Tim Roth phénoménal, une émotion contenue comme on n'en voit jamais dans un blockbuster, du spectacle, une vraie histoire "à l'ancienne", une ambiance, une ambiance et une ambiance. Et une fin excellente qui enthousiasme bien après la fin de la projection. Alors ? Ce n'est pas Batman Returns, hein, je le précise, mais on n'est pas passé loin. Pour tout vous avouer, hum... des visions supplémentaires, un peu beaucoup de temps qui passe... Et je pourrais vous affirmer sans retenue (car je me retiens), que La Planète des Singes de Tim Burton est UN BON SANG DE FICHTREGRIS DE CHEF-D'OEUVRE !!!

        Ah bah voilà, vous voyez, je ne me refais pas, même avec l'âge (surtout avec l'âge). Mais là, c'est tellement merveilleux (MERVEILLEUX !), je répète, c'est tellement merveilleux de retrouver le Burton que l'on a aimé, que l'on aime, que l'on aimera toujours. Certes La Planète des Singes n'est pas un film "parfait". Cela va toujours trop vite, il se passe des choses et parfois on s'en fiche un peu, on aimerait être plus touché, niveau "film épique", Peter Jackson a désormais une autoroute devant lui. Mais voilà, avec ses imperfections, son rythme bizarre, son ambiance étrange, ses instants de malaise et ses images fulgurantes, La Planète des Singes est en fait l'essence même du génie de Tim Burton. Revoyez les Batman, revoyez Ed Wood, revoyez Beetlejuice. Tout Burton est là, comme il est dans La Planète des Singes. Mars Attacks ! était une vaste blague, Sleepy Hollow une auto-parodie, La Planète des Singes est un retour aux sources, un nouveau bras de fer entre Burton et Hollywood.

        Rule The Planet. Voilà le slogan du film. Et c'est une profession de fois. On me dira que le renouveau de Burton n'est que son entrée définitive dans le rang des faiseurs de divertissement à la chaîne. Oui, bien sûr, je rappelle que cela a déjà été amplement dit, écrit et répété à la sortie du premier Batman, ça, et on en rigole encore. On me dira que la romance sublime entre Helena Bonham Carter (magistrale) et Mark Wahlberg est mutilée (les plans d'Estella Warren sont tout simplement hilarants, où est le problème ?), ah bon ? Ah tiens ? Il vous faudrait quoi de plus pour que vous soyez heureux ?? Une grande scène de sexe sauvage zoophile ? Avons-nous vu le même film ? La romance est là, et bien là. Et elle sonne moins faux que dans Sleepy Hollow. Et depuis quand Burton n'est-il pas un génie du film de pur "entertainment" ? Même si certaines de ses œuvres flirtent avec l'inclassable et, sans doute, avec ce que beaucoup de personnes qualifient de "films d'auteur" (Edward et Ed Wood en particulier), l'ensemble de son travail a pour but de faire plaisir au spectateur (et à Burton en premier lieu, évidement).

        Mais voilà, on voulait que Burton fasse du Burton. Du Burton avec des néons clignotants : "voilà MON univers, je suis un Auteur, voilà DU Tim Burton comme VOUS le voulez". Et il ne le fait pas ! Na ! Et toc ! Et retoc ! Et na na nèreu ! A quelques exceptions près, La Planète des Singes n'est pas du Burton tel qu'on a voulu le définir (horreur !), le conceptualiser (beurk !), le théoriser (arrrgh !), l'enfermer (Rule The Planet !!).  

        Tiens, bah mon courrier remarche à cet instant même et j'ai reçu environ 48 demandes d'explications de la fin du film. J'en rigole encore. Voyons les enfants c'est tout simple, c'est mé-ta-pho-ri-que ! Après s'être "humanisé" sur la Planète des Singes, Wahlberg revient sur Terre et se rend compte que les humains en sont encore au stade bestial, il les "voit" sous leur vrai visage. Et faire de Lincoln un Thade en puissance est le pied de nez burtonien le plus grandiose qui soit (aussi fort que Mars Attacks ! et d'autant plus imprévisible). Si vous n'aimez pas mes métaphores, la solution est toute simple. Thade a réussi à accéder à la 3e navette du vaisseau et à tripoter le retour automatique vers la Terre, il est juste arrivé quelques siècles avant notre Marko. Non ? Ca paraît trop plat et pas assez poétique. Et si ça vous embête, dites-vous simplement que Burton a signé cette fin juste pour faire parler, pour s'amuser, pour nous amuser et pour achever son blockbuster absolument génial sur une note sombre qui lui sied si bien. Le "Nightmare Before Christmas", quoi, non ? Mais si ! Mon avis à moi ? Cette fin m'a mis un sourire jusqu'aux oreilles, le reste n'est que bien vaine littérature.

        Vite, un mot sur la musique de Danny Elfman ! Aussi puissant que Batman, aussi original que Beetlejuice, aussi formidable que Sleepy Hollow, le thème de La Planète des Singes va faire date. Bien sûr on connaît la lente montée qui culmine sur une intensité qui cloue l'auditeur (et le spectateur), on connaît les rythmes terrifiants et les montagnes russes au sein des thèmes qui s'enchevêtrent. Mais force est de reconnaître que voilà LA musique idéale et rêvée pour la planète des singes. Angoissante, agressive, menaçante, sauvage, tribale. Si vous trouvez ce thème plus froid qu'à l'accoutumée, ne cherchez pas la raison bien loin, c'est l'absence de choeurs qui produit cet effet si tranchant. Elfman en remontre tout simplement au Silvestri de Predator, au Goldenthal de Robocop et, oui, bien sûr, à Jerry Goldsmith (auteur de la BO du premier film, et de quelques centaines d'autres chefs-d'oeuvre épiques dont le plus récent se nomme Le 13e Guerrier). Brutal, fascinant, grandiose, entre sonorités primitives, empreint technoïdes et orchestre symphonique, Elfman s'est tout simplement une nouvelle fois transcendé. Comme Tim Burton, en fait. Gigantesque. Genou à terre, on s'incline.

        J'en étais où ? Ah bah j'en étais au point où j'allais dire que Burton a offert un film digne de La Mort Aux Trousses ou de Abyss, mais j'allais abuser, car ce n'est pas vrai. Quoique... Enfin, ce n'est que mon avis à chaud, et d'ailleurs je vais abréger. Ruez-vous sur la BO qui contient l'un des plus formidables thèmes de la carrière de Elfman, qui n'est jamais aussi bon et novateur qu'avec Tim, mais ça c'est un lieu commun. Et précipitez-vous pour voir et revoir ce film. Après deux déceptions (qui se sont quand même atténuées avec le temps), Burton vient de retrouver la magie et ce, comme du temps de Batman, dans le plus contraignant des contextes. Avec handicap, avec passion, avec doutes, avec plaisirs, quand on ne l'attendait (presque ?) plus, Burton triomphe, et au lieu de faire ce qu'on voulait qu'il fasse, il fait ce qu'il voulait faire et il va plus loin que toutes nos (mes ?) espérances. Nul doute que devant ce film aussi divertissant qu'intelligent, aussi abordable que bourré de perles cachées, des centaines et des centaines de personnes vont (re)trouver la magie du Cinéma. Tim Burton est un géant, cette planète est la sienne, cette planète est pour nous.


Nouvel avis après multiples visions

        Un trimestre s'est écoulé. La polémique est retombée. Le film est sorti en DVD. Il est temps d'y revenir à tête reposée. Pour voir que comme toujours, les films de Tim Burton se bonifie avec le temps. Comme j'avais relativisé les déceptions de Mars Attacks ! et de Sleepy Hollow, comme j'avais encore plus apprécié les déjà inestimables Batman Returns et Ed Wood, La Planète des Singes ne déroge finalement pas à la (quasi) règle. En le revoyant j'ai enfin pu saisir un peu mieux ce qui m'avait tant emballé lors de la première vision. Je vais développer un peu, mais j'espère pouvoir y revenir un de ces jours avec encore plus de recul.

        Le singe est supérieur à l'homme. Tout le monde a tiré cette leçon du film, et c'est logique. Tous les humains sont transparents, inexistants, laissés à l'état de silhouettes. Ils parlent, mais finalement, ça ne change pas grand chose. Qui se souvient d'une seule réplique d'un humain ?? Peut-être de quelques remarques trisomiques de Leo, et encore. Pour le reste, hum... Tous les clichés et toutes les faiblesses de caractères s'accumulent du côté des humains. Estella Warren est la potiche. Kris Kristofferson est le bon papa qui se sacrifie. On a aussi droit à un noir second-rôle-prêt-à-passer-à-la-casserole-dans-le-combat-final. Un gamin dont on ne souvient même plus de la présence une fois le film achevé (ah ? il y avait un gamin héroïque ? Zut alors ! Et il faisait des barres parallèles pour casser du raptor ??). Un humain "collabo", juste pour appuyer le gag des "humains domestiques". Et puis une bande de zombies qui surgit des canyons à la fin. Et ça fait peur, je l'avoue.

        Il y a bien aussi Mark Wahlberg, celui de New Kids On The Block (oui, non, sérieusement, c'est vrai !), celui qui avait un zizi truqué dans Boogie Nights (si si, aussi !). Et qui n'a jamais aussi mal joué. Ou peut-être que c'est fait exprès ? Sans aucun doute même. Tim Burton lui a demandé d'être là, las ou las, là. Comme vous voulez. Et il le fait bien l'animal. C'est un héros étrange, il n'est pas du tout du type "incrédule", et c'est à son avantage. Il accepte tout ce qui lui arrive sans se poser de questions. Tout lui semble normal, il n'y a pas de mystères pour lui, tout fonctionne tout seul. Le héros Leo a lu le script avant de débuter son aventure. On dirait du Groucho Marx, il semble toujours savoir ce qui va se passer à la scène suivante avant même que cela arrive. Tout en ayant toujours l'air profondément stupide. Et cette assurance stupide le rend très antipathique. Ce qui est essentiel au film. Pour que l'on en vienne à préférer les singes aux humains et à applaudir des deux mains quand Thade met une raclée monumentale à ce pantin trop fier de sa condition d'espèce "évoluée". Et s'il n'y avait pas la très drôle pirouette finale (le retour du chimpanzé dans les flammes du ciel, ça me rappelle quelque chose), on verrait très vite que le film prouve que la force brutale, la bestialité, est plus forte que tout. Thade gagne à la fin, inévitablement. Car nous sommes des animaux. Et il est le plus fort. Quoi qu'il arrive. Au sommet de la chaîne alimentaire il y a le Tim Roth. Un point, c'est tout.

        Tim Roth. Bien parti pour les oscars. On croise les doigts. Le méchant le plus mémorable, le plus animal, le plus fascinant depuis des lustres, même Big Daddy Mars en écrase face à Thade. Car Thade est le triomphe de l'instinct basique, mais avec juste ce qu'il faut d'intelligence et de vice pour ne pas être un Jason de plus. Non, Thade est la parfaite incarnation de ces méchants qui nous effraient tant, ceux qui sont à la fois humains et inhumains, qui nous touchent par leur anthropomorphisme et nous dégoûtent par leur animalité. Thade c'est le requin de Jaws, c'est l'Alien, c'est The Thing, c'est le Predator (qui serait peut-être le méchant de cinéma le plus proche), c'est le raptor. Mais voilà, c'est le méchant-animal, doué de parole, qui va encore plus loin. Sans être aussi terrifiant que les créatures sans pitié qu'il peut rappeler, Thade nous touche encore plus, car l'identification est encore plus aisée (difficile de se reconnaître dans le requin ou dans la Chose, ou alors vous avez un petit problème de personnalité). Et c'est toute notre bestialité contenue qu'il nous renvoie au visage. Toute cette animalité omniprésente qui ne demande parfois qu'à resurgir. Qui n'a jamais voulu se comporter au moins une fois comme Thade ou comme Ari ? Laisser tomber tout le verni de la culture pour pouvoir se lâcher et faire des "singeries". Les singes hurlent, grognent, agitent les bras, se reniflent, se menacent, sautent dans tous les sens. Et grâce à la Planète des Singes (rendons vraiment hommage à Pierre Boulle, chez qui c'est encore plus flagrant), nous voilà (très) proches parents de cette animalité refoulée et enfin exprimée.  

Thade et le mystère de la puissance humaine

        En cela La Planète des Singes flirte avec le Starship Troopers de Paul Verhoeven. Objectivement, le Verhoeven est un film mille fois plus engagé et risqué que le Burton. Mais ce qu'il nous dit de la nature humaine est très similaire (l'horrible cynique Verhoeven est-il l'autre face du gentil rêveur Burton ? Sans aucun doute. Il y a de la perversité chez Burton et il y a de l'innocence chez Verhoeven). Et dans les deux films, difficile de choisir son camp. Qui voulez-vous voir gagner ? Les arachnides/singes ou les humains ? Chez Burton, il y a des personnages auxquels on peut s'attacher sans trop d'hésitations. Chez Verhoeven, tout le monde est beurk. Et au final, on finit par aimer le gluant Cerveau qui vient juste de pomper le cerveau (justement) de l'intolérable concurrent du "héros". Je sais, je sais, la comparaison est assez difficile. Parce que la démarche de Verhoeven est beaucoup plus extrême que celle de Burton. Il a mis en scène un film vraiment "limite", où tout le monde est antipathique et pourtant cela reste foncièrement jouissif, quitte à flatter les "instincts fascistes" du spectateur.

        La Planète des Singes fait de même. Si vous choisissez le camp de Thade, vous vous noyez dans une bestialité sans limite. Si vous choisissez le camp de Leo, vous flirtez avec un fascisme bon teint. Burton, contrairement à Verhoeven, nous offre une troisième voie. Celle des singes "plus humains que les humains", c'est la voie de Ari, mais surtout celle de Krull et de Attar. Et le plus gros reproche que je pourrais lancer au film est de ne pas avoir choisi la voie de Krull et de Attar qui aurait transformé le magnifique blockbuster en authentique chef-d'œuvre. Qui n'a pas été déçu par la confrontation entre le maître et son élève ? Elle est expédiée en une poignée de secondes, alors que tout le film, TOUT le film ne tendait que vers cet instant. Même le maladroit George Lucas n'a pas hésité à faire durer la confrontation Luke/Dark Vador pendant un bon quart de son Retour du Jedi. Là, que dalle ! On a juste droit à un face à face inutile entre Thade et Leo dans lequel l'humain n'a aucune chance (sauf si le scénariste lui file un coup de main). Le combat sublime et mythique entre Krull et Attar va devenir un rêve mouillé de cinéphile, un fantasme de scène inachevée, un nouveau graal à la manière du 13e Guerrier (dont le duel final est méchamment tronqué aussi, mais quand même moins, et le Krull/Attar du film (Bullywif) est bien plus sacralisé). Voilà, zut, crotte, Burton et/ou le studio a préféré nous balancer 3 minutes de "suspens" nul autour d'un gamin héroïque qui se rêche à cheval. La scène n'est pas totalement nulle, cependant, vu que la charge des singes sur la très flippante musique de Elfman, vaut son pesant de visions apocalyptiques. Mais crotte quand même !!! 

         En revoyant le film on réalise encore plus à quel point la romance entre Leo et Ari est omniprésente, voire presque TROP présente. Ari regarde le play boy avec de grands yeux enamourés. Elle le tripote, le renifle, le contemple sans cesse, l'écoute, l'aime d'un amour passionnel. Et tout cela devant le regard vide et consterné d'une Estella Warren qui n'arrive à exprimer son désarroi que par une bouche entrouverte propre à exciter le libido des mâles qui auront choisit de s'identifier à Thade. Ari hésite, tergiverse, minaude, elle est bien la femme-enfant, fragile et dure. Du Burton en branches. Et c'est la performance franchement remarquable d'Helena Bonham Carter (trop burtonienne pour être honnête, d'ailleurs elle a volé Tim) qui transcende ce personnage par trop prévisible. Un mot pour vous rappeler que Paul Giamati (que certaines mauvaises langues ont qualifié de Jar Jar du film) n'est pas le premier venu et ceux qui l'ont vu tenir tête au génie pur de Jim Carrey dans Man On The Moon en savent quelque chose. Et puis d'abord ! 

        La fin ? Bon bah c'est réglé la fin. La solution est dans le DVD. Un petit schéma vous explique que le temps fait n'importe quoi dans les orages magnétiques et qu'il est fort possible que quelqu'un soit parti de la planète après Leo et soit arrivé bien avant lui. Résultat ? Thade a eu le temps de farfouiller dans l'Oberon. Il a peut-être trouvé des infos assez intéressantes sur la Terre. Puis il a réussit à activer le troisième module (en tripotant au hasard ? Euh... oui... je sais c'est tiré par les cheveux, mais c'est ça !). Il a enclenché le programme automatique de retour sur Terre (sans doute prévu pour le rapatriement facile des singes perdus en mission). Et hop ! Enfin ce n'est pas si facile, car il a dû mener une armée de chimpanzé au combat et on se demande encore comment il a pu prendre le contrôle de la Terre aussi vite. Sauf si l'on ne sous-estime pas le pouvoir du côté obscur... euh... non... le pouvoir de la violence animale. Car tout est là.

        Au final ? Un excellent film ? Mieux que cela ! Un grand film qui nous renvoie notre image bestiale en plein dans la figure et nous remet brutalement droit à notre place de petits animaux prétentieux bouffés par nos instincts et nos principes pathétiques. Ce n'est pas parce que l'on a un flingue que l'on a plus de "valeur(s)" qu'un gorille. Alors, oui, il n'est pas surprenant de voir les humains remplacés par des singes au final. Les humains sont des singes. Et les singes, si on leur en donnait la possibilité, et bien, peut-être, deviendraient-ils des humains. La boucle se boucle. Et la clef du film n'est pas une spirale comme certains ont pu le dire, non, la clef c'est l'éternel retour. Pas tout à fait identique, mais quelle que soit l'espèce qui domine, elle n'échappera jamais totalement à son déterminisme. Quoique...

        Et lorsque la sublime musique de Elfman nous cueille sur le générique de fin, on reste dans l'expectative. Veut-on véritablement une suite ? Non. Est-ce mieux que le film de 1968 ? Non, c'est différent, complémentaire. Les défauts vont-ils être bouffés par les qualités au point d'en devenir eux aussi (des qualités), comme ce fut le cas pour Batman Returns ? On ne sait pas. Tout ce que l'on sait c'est que l'on vient de vivre deux heures de très grand cinéma. Un cinéma de divertissement pas bête, avec une personnalité, des idées, du plaisir. Le cinéma que l'on aime chez Burton, chez Verhoeven, chez McTiernan, parfois chez Cameron. Alors La Planète des Singes n'est pas un film "d'auteur" au sens où ont pu l'être Edward ou Ed Wood, non, c'est un blockbuster. Mais aussi assurément un blockbuster "à part", une œuvre étrange, une œuvre limite. Une nouvelle fois Burton a flirté avec le thème le plus fascinant de sa filmographie : la limite. La limite entre le normal et l'anormal, le vivant et le mort, le bien et le mal, le génial et le nul, l'amour et la haine, la science et la magie, le rêve et la réalité. Comme Batman Returns, La Planète des Singes parle essentiellement des limites entre le bien et le mal et entre l'homme et l'animal. Une nouvelle fois, le mal triomphe, une nouvelle fois, l'animal l'emporte. La Planète des Singes version Tim Burton est peut-être un chef-d'œuvre qui crève les yeux, c'est pour cela que personne ne le voit. Ou alors je me trompe. Ce qui est possible, avouons-le. Mais il fallait le dire. Merci de votre attention.

Poppy c'est fini, et dire que c'était le chihuahua de mon premier amour...


Daube infâme ou chef-d'œuvre incompris ?

Film "nauséabond" ou culte en devenir ? 

un film sur Tim Burton           ou          un film de Tim Burton ?

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La Planète des Singes version Tim Burton n'est pas loin d'avoir fait l'unanimité contre elle. Voyons brièvement quels sont les principaux points qui causent tant de tort au film. La liste se poursuit.

Des extraits trouvés chez Allociné :

- "Pas d'imprévu, pas d'excentricité, même pas d'excitation. Avec pour seule substance une morale consensuelle qui prêche la tolérance, La Planète des singes est un film gentil, impersonnel et anodin." (Gérard Delorme / Première)

        Ces remarques, venant de nos amis de chez Première (chantres de Matrix et autres Speed) sont assez savoureuses. Mais n'attaquons pas le magazine, mais plutôt les propos du gars Delorme.

        "Pas d'imprévu", certes, La Planète des Singes, on connaît déjà, n'est-ce pas ? Mais, hum, si je ne m'abuse, si on n'avait pas fait des tonnes sur internet autour de la relation Leo/Ari, il y aurait eu là une belle histoire d'amour surprise. Et cette fin. Le méchant qui ne meurt pas, et qui revient, dans un paradoxe que l'on n'a pas fini de discuter, dans une coda clouante. C'était si prévisible ? Certes, pourquoi pas ? Mais non.

        "Pas d'excentricité". Dans le cadre d'un tel Blockbuster, Burton se permet quand même de mettre en avant un héros égoïste qui embrasse la femme-singe plutôt que la blondasse top-model (dont il se fout du début à la fin). Burton se permet aussi une représentation des singes particulièrement bestiale. Et même une scène coquine avec Lisa Marie et Glenn Shadix. Et je persiste à dire que la figure messianique du chimpanzé descendant du ciel pour impressionner aussi bien les humains que les "bêtes", c'est une jolie provocation. Sans parler du Lincoln/Thade final, aussi fort que le massacre présidentiel de Mars Attacks !

        "Pas d'excitation". Encore une fois, pour des gens qui osent dire du bien de Matrix, on rigole doucement. Rythmé à la perfection, brutal même dans ses instants les plus calmes, La Planète des Singes possède une des ambiances les plus prenantes, les plus "dangereuses", les plus palpitantes de ces dernières années. Mais bon, peut-être que je me trompe.

        "morale consensuelle qui prêche la tolérance". Bien sûr. Et la morale d'Edward Aux Mains d'Argent c'était quoi ? Et celle de Beetlejuice ? Et la morale du Nightmare Before Christmas ? Et celle de Sleepy Hollow ? Et celle de tous les films de Burton (plus ou moins explicite, mais il n'y a pas à se questionner longtemps pour découvrir que tous les Burton "prêchent" la tolérance). Et puis c'est bien connu, la tolérance c'est stupide, vive l'intolérance !

        "un film gentil, impersonnel et anodin". Pour une œuvre aussi violente, qui n'hésite pas à mettre le spectateur mal à l'aise et à ne pas lui laisser le temps de souffler, c'est charmant de dire que c'est "gentil". Mais bon, c'est une citation de Besson, ça : "un film c'est un objet gentil" ("objet" et "gentil", il est mignon le petit père Besson). Impersonnel ? Bah, déjà il y a le message de tolérance, que l'on retrouve toujours au cœur des œuvres de Burton. Ensuite il y a toujours cette fascination pour le "point limite". La limite entre l'homme et l'animal (cf Batman Returns), la limite entre ce qui est bien et ce qui mal, la frontière entre le jour et la nuit, entre la liberté et l'esclavage, entre la norme et l'anormal. Tout cela est dans La Planète des Singes. Anodin ? Bah si vous le dites ! 


- "C’est simplet. Dommage car le style de Tim Burton est identifiable à chaque image. (...) on sent bien que l’aventure de ce cosmonaute américain (...) n’intéresse pas tellement le cinéaste. Si bien que le film retombe dans son travers le plus évident : le manque de rythme et la faiblesse du scénario." (Nouvel Observateur)

        "C'est simplet". Charmant. Où est la différence entre un film léger dans sa forme et la manière de présenter son fond et un film simplet ? Alors bien sûr ce n'est pas Stalker, mais que serait un monde où il n'y aurait que des Stalker ? Ce serait sublime, cérébral, touchant, mais on ne rigolerait pas des masses.

        "Le style Burton est identifiable à chaque image". Courageuse affirmation, le Nouvel Obs est le seul à défendre ce point de vue qui sort de l'enfer. Car même moi, qui suis fan au dernier degré de Burton et de sa Planète, je peux vous le dire, le style Burton n'est pas du tout omniprésent. Au contraire. Et c'est l'un des points que j'apprécie le plus dans le film. En tout cas, voilà une remarque des plus étranges, tant le style Burton a été défini par quelques universitaires de la critique comme étant à l'opposé de ce que la Planète des Singes propose. 


- "La réalisation est sage, sans audace ni fantaisie, l’humour est démago, les dialogues bâclés. On baigne dans une esthétique indécise, vaguement kitsch, dans laquelle le cinéaste ne semble pas trouver ses repères, ni cette distance subtilement ironique à laquelle il nous avait habitués." (Grégoire Bénabent / Chronic'art)

        "La réalisation est sage". Tous les films de Burton sont sages au niveau de la mise en scène. Burton n'a jamais été et ne sera jamais ni Fincher ni Scorsese. C'est un réalisateur tout ce qu'il y a de plus académique. Plus plasticien, plus "peintre" que technicien du 7e art.

        "L'humour est démago". Alors, bon, si l'humour de la Planète des Singes est démago, Mars Attacks ! est le film le plus démago du monde. Ce qui semble paradoxal mais qui pourrait être vrai. D'un certain point de vue.

        "Les dialogues bâclés". Là encore, les films de Burton ne brille pas par des dialogues franchement brillants (sauf quand quelqu'un comme Daniel Waters s'y colle). Et alors ? Non, attendez, est-ce que vous avez déjà fait attention aux dialogues d'un Cronenberg ? Non ? Bah c'est poilade garantie.

        "Esthétique indécise, vaguement kitsch". Tout ce que l'on aime chez Tim Burton est là.

        "(pas de) distance subtilement ironique à laquelle il nous avait habitué". Au contraire, la Planète des Singes est monstrueusement ironique dans bons nombres de ces moments. Sauf que ce n'est pas aussi évident que chez Mars Attacks ou Beetlejuice. Mais ce film est aussi délicatement sérieux, et c'est une force par ces temps de cynisme.


- "On pourrait multiplier (...) les griefs à l'encontre des options du film et ce ne serait encore rien dire de la faiblesse inouïe du scénario, de la prestation falote de Mark Whalberg (...) . Un flou total pèse sur le(s) discours du film (...)." (Didier Péron / Libération)

        "la prestation falote de Mark Whalberg". Le "héros" burtonien tel qu'en lui-même. Transparent, bouffé par les méchants, absent du film. Les Maitland dans Beetlejuice, Bruce Wayne dans les Batman, tous les "gentils" de Mars Attacks !, tous ces personnages ne sont que des silhouettes. Et le très mauvais Mark Whalberg vient s'ajouter à la liste des "héros absents" burtoniens.

        "Un flou total pèse sur le(s) discours du film". Alors quoi ? Une morale niaise ou des relents "nauséabonds" ? Il faudrait savoir. On va reprocher quoi à Burton ? De prôner l'américanisme ? Non ! De prôner la supériorité d'une culture sur une autre ? Trois fois non. Alors quoi ? Il n'y a pas dans la Planète des Singes le même consensus mou uniformisant qui dégouline d'Amélie Poulain, par exemple. Le monde burtonien garde ses vices et ses doutes, ses ténèbres et ses pièges. Le malaise est là et culmine dans ce fameux final. Non, La Planète des Singes n'est décidément pas un film "gentil". Et c'est tant mieux.


- "Nettement inférieur à la première version de Schaffner, qui filait la parabole de la guerre froide tout en conservant une certaine âpreté (...) , La Planète des singes façon Burton sent la routine de fabrication et le complet manque de conviction." (Frédéric "vive Catherine Breillat" Bonnaud / Les Inrockuptibles)

        "Nettement inférieur à la version de Schaffner". L'argument qui revient en masse. Avant même que le film ait été tourné. Et je l'ai moi-même utilisé. Avant de voir le résultat final. Et bien je peux vous l'avouer, j'avais tort. La Planète des Singes de Burton est différente de celle de 1968, elle est aussi différente du livre génial de Boulle. Elle vit par elle-même, avec des choix infiniment discutables (faire parler les humains, on perd une approche philosophique pour gagner en efficacité. Réussite ? Oui !). Le film de Burton n'était pas là pour remplacer l'original et encore moins le livre. C'est une "relecture", un complément, une nouvelle vision. Burton est un lecteur de la Planète des Singes, il nous en donne sa version. On peut préférer celle que l'on veut, bien sûr. Mais je persiste à dire que cette version 2001 a autant de valeur que les autres. Mais voilà, encore un remake "de trop", comme le The Thing de Carpenter, par exemple, que personne n'a aimé en son temps. Et que tout le monde adore maintenant. Le temps joue pour nous. Et puis qui se soucie de la guerre froide aujourd'hui ?


- "Voici donc Burton flanqué d'une intrigue linéaire" (Rafik Djoumi / Mad Movies)

        Pas linéaire, mon cher Rafik, mais en spirale !


- "Le remix de Paul Machinfold c'est affreux, non ?"

        Oui, certes, c'est affreux, mais on a connu pire. En plus il n'est pas sorti en single. On ne l'a pas vu sur MTV. Il n'est pas dans le film. Il est en dernière plage du sublime disque composé par Danny Elfman. Et comme le Tom Jones sur la BO d'Edward, on peut très bien le zapper sans que cela se voit.


DVD

J'évoque ici le Zone 1.

        Une édition double DVD. Jaquette bleu-argenté du plus bel effet et qui ne reprend pas l'assez moche affiche française (avec tous les acteurs ou presque). Vive le luxe ! A l'intérieur, un boîtier à double volets, très classique des éditions collector sobres mais solides (rien à voir avec la VF d'Abyss, quoi). Un livret fort bien présenté nous met en bouche. Mais le plaisir absolu provient de l'encart qui nous explique la fin du film. Juste des paradoxes temporels, en fait. Rien de bien poétique. Dommage et finalement tant mieux, on peut parler d'autre chose.

        Le film est présenté en Widescreen, la VO nous offre le 5.1 en DTS ou en Dolby Surround (Surround ? Digital ? Etrange...), ainsi qu'une VF surround sur la version québécoise. Pas de sous-titres français cependant. Juste des sous-titres anglais. La copie est sublime, le son est ébouriffant. Les conditions de vision sont optimales.

        La jaquette annonce 13 heures de bonus, et nous ne sommes pas bien loin du compte. Sur le premier disque deux commentaires audio. Un de Burton et un de Elfman. Indispensables. Un système d'informations interactives pendant le film façon White Rabbit de Matrix. Et des bidules pour DVD-Rom (script, site, etc...).

        Sur le second disque. Six documentaires passionnants qui montrent dans le détail divers aspects de la création du film. L'interractivité est parfois grande (les essais maquillages, costumes...). Sinon c'est le contenu qui impressionne. Les images de tournage "on location" permettent d'admirer un Burton au travail. A la fois gamin et hyper professionnel. Fascinant. Ma préférence (outre les entraînements des cascadeurs) va bien sûr pour le docu dédié à Danny Elfman. Jamais on n'avait vu autant de Elfman en plein processus créatif. On peut même apercevoir Steve Bartek derrière les consoles (avec un café à la main). Elfman est décidément indissociable de Burton et on ne sait plus lequel influence le plus l'autre. Même si, on ne le dira jamais assez, Elfman était là AVANT Burton, avec un univers quasi identique. Rien que pour ce quart d'heure avec l'immense Danny, il FAUT acheter ce DVD.

        Des scènes allongées, mais rien de bien transcendants au niveau inédits. Une featurette HBO sans grand intérêt. De grandioses et très pointues études de scènes en multi-angle. Changer d'angles, comparer, ajouter la musique, etc... Palpitant. Beaucoup de photos et surtout de dessins de pré-production. Des bandes annonces et des spots TV. Et enfin l'affreux clip accompagnant le très lourdaud remix de Paul Oakenfold. Enfin, tout cela est déjà amplement suffisant pour se ruer sur ce DVD. Car après tout, ce qui compte le plus c'est le film, et le film est un joyau. Et en bonus on a droit à plus de Burton et de Elfman qu'on n'en a jamais eu. Alors ! 

Spécifications techniques :

DVD Zone 1

- Piste Anglaise DTS et Dolby Digital 5.1
- Piste Française 4.0
- Sous-titres anglais
- 5 scènes coupées
- possibilité d’accéder à de nombreux making-of pendant le déroulement du film
- 6 documentaires
- 8 séquences multi-angle « comme si vous étiez dans le fauteuil du réalisateur »
- Essais de réflexes des singes
- Essais des cascadeurs et doublures
- Making-of HBO


Vos Avis

10/05/03

Lors de sa sortie au Ciné, je voulais voir ce film, mais j'ai eu des empêchements plus tard, mon cousin me disait qu'il était nul à ch...  . Alors que je n'avais pas vu La Planète Des Singes je décidais de l' acheter en DVD (parce que c'est de Tim et la musique de Danny ).Dès l' intro, je voyais l'esprit de Tim et pendant tout le film je médisais "c'est hyper bien fait !!! "( surtout que je n'avais jamais vu l'original ). Même mes parents et mon frère ont adoré le fabuleux film.Tout heureux de l' avoir en DVD, je le dis, un copain me repond que l'ancien film est mieux. Car au film de Burton, il ne comprend pas la fin et me demande "pourquoi le héro repart sur la Terre sans sa combinaison ? ", moi , cherchant très vite une solution pour "sauver" Tim, je lui réponds que la combinaison ne sert à rien s'il ne sort pas de sa capsule.
JE TROUVE QUE CE FILM EST EXTRAORDINNAIRE ET QU' IL FAUT LE POSSEDER A TOUT PRIX. Je connais Tim que depuis près de deux ans et je suis déjà un grand fan ( je possède L' étrange Noel de Mr Jack depuis 5 ans environ et je l'ai vu 20 fois ( à l' époque , je ne me demandais pas qui était Burton mais aujourd'hui.. ) ), je suis aussi un très grand fan de Danny et je trouve qu'il à toujours de sublimes musiques.

Votre site est très très très très... très bien. merci


05/12/01

Yo!

Bon il est utile de répéter que le roman de Pierre Boulle est génial et que la première adaptation était déjà décevante et la deuxième encore plus.

Je précise que je ne me considère pas fan de Burton mais que j'aime beaucoup le bonhomme et ses films.

Quand à cette fameuse planète, on se demande encore comment en toute bonne fois on peut trouver que ce film n'est pas raté! Certes certaines idées sont bonnes (la bestialité poussée des singes, Tim roth as Thade et la fin fidèle au roman).
Bon mais ça fait pas lourd tout ça et le film lui l'est (lourd!).
Les humains qui parlent: n'importe quoi! (bah oui des humains qui parlent pas dans un film de studio hollywoodiens ça passerait pas)

Résumé: le moins bon Burton! (qui certes n'est pas une merde non plus mais sans aucun doutes une grosse déception).

Imbécile Jones a parlé.


02/12/01

Comment commencer?
Commencer par dire que La Planète des Singes, roman de Pierre Boulle comme on le sait tous mais ça fait bien de le rappeler pour faire genre intello, n'est PAS un roman adaptable au cinéma. Je suis catégorique. J'ai vu la première version. Gros bof. La statue de la liberté, quoi, la statue de la liberté? Ça ne vaut pas le double choc de la fin du roman. De toute façon, ce n'est plus à l'ordre du jour et tout le monde s'en fout depuis que les tours jumelles ont été pulvérisées.
De plus, le livre en question donne assez d'images pour constituer un film à lui seul. Aucune des deux versions n'a retenu la scène où Ulysse Mérou et Zira s'embrassent, puis elle le repousse en lui disant qu'il est "vraiment trop moche". Quoi de plus cynique, sulfureux, philosophique? Toute la problématique du roman est résumée dans cette scène.
Mais les Ricains étant les Ricains et fiers de l'être, Ulysse Mérou se nomme soit George Taylor, soit Léo Davidson et on trouve soit la statue de la liberté en morceaux, soit un méchant chimpanzé en Abraham Lincoln.
Je m'adresse à Hollywood tout entier : FOUTEZ LA PAIX AUX ROMANS EUROPÉENS QUI NE GAGNENT RIEN A ETRE ADAPTÉS AU CINÉ!!! Je n'arrête pas de pleurer sur Harry Potter. Je suis en deuil. Une perte terrible et traumatisante.

Bon. Trêve de pleurs et de grincements de dents, parlons peu, parlons bien, parlons du film qui nous intéresse. Esthétiquement parlant, magnifique. Tout bonnement. Mais bon, on finirait par être blasé. De ce point de vue-là, Tim Burton, c'est le bon élève dont on sait que la copie est impeccable, qu'on attend au tournant avec un désespoir résigné et qui transforme facilement la boue en or.
Je pense que même les critiques les plus sévères ont été soufflés par la perfection des maquillages. Bien entendu, je ne parle pas du gloss et du brushing "saut du lit"/glam-rock d'Estella Warren. On est loin des masques en latex de la première version. Ce ne sont plus des effets spéciaux, c'est du réel! C'est bluffant, du début jusqu'à la fin.
D'ailleurs, Helena Bonham Carter et Tim Roth utilisent au mieux ces avantages. Quoique. Tim Roth, mon petit Tim, pour avoir l'air méchant, il ne suffit pas de baisser un peu la tête, montrer des dents et regarder les ennemis par en bas. Même les singes ils font pas ça. Ça n'impressionne per-sonne. Quant à toi, Helena Bonham-Carter, tu as beau très très bien jouer, je tiens absolument à te dire que TU N'ES QU'UNE SALOPE DE BRISEUSE DE COUPLES!!! Broum. C'était une petite parenthèse pour exprimer ma haine. Ad rem. Donc, à ces deux-là s'opposent Mark "je laisse tomber le H" Walberg et Estella "c'est cool moi j'ai pas de H chiant à placer dans mon nom" Warren. Mark Wal... Leo Davidson est troublant de non-expressivité. C'est même effrayant. Un masque lui aurait peut-être donné une expression quelconque mais rien n'est moins sûr. Vous cherchiez le personnage zarbi et monstrueux? En voilà
un pas piqué des hannetons. Il me fait vraiment peur à moi, surtout que dans le film il utilise toute sa palette d'expressions : mâchoire contractée quand embêté, avec supplément de sourcils froncés quand très embêté. Et puis alors, Estella Warren. PfffrrrrrttttwhouaHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ESTELLA WARREN HAHAHAHAHA!!!! Houhouhou... C'est dans des moments comme ça qu'on se dit que c'est tout de même vachement expressif, les poissons rouges.

En définitive, résumons-nous parce que ça commence à faire long, les enfants : des personnages hyper-expressifs cachés derrière des masques de singes, d'autres personnages lisses comme des galets cachés derrière des masques d'humains : c'est magnifique! Quels sont les plus évolués, en fin de compte? Qui mérite le plus d'être traité comme un animal?
Bon, la fin est stupide. Je la trouve tirée par les cheveux, et la surprise de trouver des singes à la place des humains n'en est pas une : Pierre Boulle l'expliquait mieux.


Mais ce film vaut définitivement la peine d'être vu. Résistez à ceux qui vous disent que c'est de la merde, tel est le commandement de Tim Burton. Opposez à leur venin une froide indifférence, un sourcil haussé, un coin lèvre légèrement tordu et faites-leur bien comprendre que vous résisterez encore et toujours à l'envahisseur blasé.


P.S. : HELENA BONHAM CARTER, JE TE HAIS, JE T'ABHORRE, JE TE CONSPUE!!!

Maëva


01/12/01

Tout d'abord, "Le planète des singes" est un film fantastique, génial, qui m'a rendue encore plus dingue de Tim Burton, que j'ai découvert grâce à "Mars Attacks!" (autre film génial, mais tous ses films sont géniaux!). Je sais qu'il faut faire court, mais j'ai ressenti le besoin de donner mon avis.

Passons vite sur LE défaut du film: Estella Waren, même si on ne la remarque pas trop (en tout cas j'étais concentrée sur Ari et Léo), est assez superficielle et ses interruptions plutôt comiques ! (ce qui finalement n'est pas un défaut, mais je ne pense pas que c'était dans l'intention des studios..., de Burton par contre certainement!)

Mais à part ça, rien à dire! Si non que c'est merveilleux!

1ère vision: J'ai été prise dans l'histoire et d'autant plus enchantée que les critiques que j'avais lues (dont Mad Movies) étaient mauvaises, prédisant même la chute de Burton! Selon moi, elles n'ont pas compris le film! J'ai apprécié le clin d'œil à "2001, l'odyssée de l'espace" avec ce grand vaisseau arrondi et lisse, ces cosmonautes en blanc... Et soudain on passe dans la jungle sauvage et violente!

J'ai adoré tout ce qui a rapport aux singes (plus qu'aux humains, rendus insignifiants, ce qui n'est pas un mal car cela permet de s'attacher aux vrais protagonistes de cette planète, à savoir les singes): Ari est charmante (et non pas laide comme il a été dit, et puis quelle importance) et j'ai trouvé excellent de la voir écrire avec ses "pieds"!; Thade est sensationnel (vite un oscar!), ses crises sont extraordinaires, et c'était excellent (encore!) de le voir prostré de peur à la fin, quel merveilleux jeu d'acteur!; Attar est magnifiquement interprété, troublé et trahi dans ses convictions; Limbo est certes le comique de service, mais son comique fait mouche à chaque fois et son personnage est plus étoffé qu'aurait pu le croire sa position de fanfaron; quant à Lisa Marie, sa dance lassive est tordante! La relation entre Ari et Léo est romantique (!) à souhait, franchement plus existante que les regards effarouchés d'Estella (mais c'est tellement drôle de la voir se faire doubler par une guenon, Elena Boham Carter qui était déjà excellente dans "Frankenstein" et "Merlin")!

Léo semble ne pas s'étonner de voir des singes parler. Mais peut-être que se sachant sur une autre planète, passé la terreur de voir voler des singes partout dès son arrivée, il s'en tient aux faits et cherche tout simplement à filer! Cette impression d'être sûr de soi ne fait que renforcer la fin superbe du film, où face aux singes terriens il n'est plus sûr de rien et anéanti par ce qu'il voit: la Terre est devenue est une planète étrangère, plus dangereuse que l'autre en cela qu'elle était le point de chute, la terre promise, le refuge que c'était fixé Léo.

La fin, justement, est jubilatoire! Ceux qui ne l'ont pas comprise, se sont torturés l'esprit pour trouver du sens là où il n'avait pas lieu d'être! C'est tout simplement génial, noir...! Et en passant, elle est fidèle à la fin du livre de Boulle, où le héro atterrit sur Terre et est accueilli par des singes!

Un mot sur la musique: elle prend aux tripes! (toutes les musiques de Danny Elfman sont grandioses!)

Un autre mot sur la relation entre Ari et Thade: on ne sait si Thade est simplement attiré par elle parce qu'elle est la fille du sénateur, mais je préfère penser qu'il ressent sincèrement quelque chose pour elle! Et son tempérament intempestif le fait réagir de manière intempestive quand Ari lui rend visite dans son tente: trahi au fond de lui-même, il la marque au fer, comme les humains qu'il déteste et qu'elle défend. La scène est magnifique!

Je crois avoir tout dit et je me rend compte que je me suis emballé! Tant pis, c'est dit! Un dernier mot sur votre site: c'est la première fois que je tombais sur quelqu'un aussi fan de Tim Burton que je pense l'être! Lors de vos réserves après l'annonce d'une "planète" version Burton, j'ai cru perdre un ami cher, mais j'ai été tellement soulagée après avoir lu dernièrement votre avis sur le film! Ne changez rien et continuez d'avoir d'aussi bonnes critiques sur les films (bravo pour "Batman le défi"!)!

J'ai fini!

Emilie


30/11/01

Pour commencer, je dirai que je n'ai pas fait la même erreur qu'avec sleepy hollow cad ne pas magnifier le film avant de l'avoir vu. Je m'étais un peu renseigné et ce film ne faisait pas l'unanimité surtout chez les fans de Tim Burton. C'est donc sans préjugé que je suis allé voir ce film.

Parlons du film maintenant. Je dois dire que j'ai aimé ce film pour plusieurs raisons. Tout d'abord l'aspect visuel du film, c'est beau voir très beau, surtout les scènes de nuit (ah quand l'armée de Thade part au combat la nuit tombée). Les gags visuels sont le plus souvent réussi (le dentier, la perruque, le déo...).

Concernant l'histoire, on doit quand même dire que les scénaristes ont joué sur la facilité. Je m'explique : le héros atterrit sur une planète dirigée par des singes parlants et monsieur le héros n'essaie pas de comprendre (ou si peu) mais essaie plutôt de retrouver sa navette sans se poser de questions. Bon ça passe sans trop de dégâts. De toute façon, c'est du divertissement, hein. En revanche les grandes lignes de l'histoire sont bien trouvées avec des rebondissements assez inattendus (ah j'aime bien les paradoxes temporels). Et puis j'ai particulièrement apprécié l'histoire entre Ari et Léo. C'était plutôt intéressant et bien filmé.

Parlons maintenant des personnages. Bon c'est dommage que les personnages humains soient si peu traités (le black ne sert à rien) alors que les singes sont très bien travaillés. Les comédiens ont su donner pleins d'émotions en étant complètement méconnaissables et là je dois dire un grand chapeau à Tim Roth et Héléna Boham Carter qui ont été parfaits. Quand je vois qu'André Dussolier n'aurait jamais tourné dans ce film car il n'aime pas qu'on ne voit son visage, je me dis que ce n'est pas un vrai comédien. Fin de parenthèse.

Les points négatifs maintenant. Bon ce sont des défauts de blockbuster. Tout d'abord, pourquoi avoir mis une scène avec le gamin qui n'en fait qu'a sa tête. Je parle de la scène où le petit tombe comme par hasard de son cheval alors que deux minutes plus tôt, Léo lui demande de ne pas bouger. Perso, ça m'énerve les enfants héroïques dans les films. Si des personnes ont vu Jurrassic Park 3, ils me comprendront sûrement. Second défaut,

l'orang-outan comique. Ca c'est typique des blockbuster, foutre un personnage comique . D'habitude ces personnages sont joués par des noirs. Et je dois dire que je ne suis pas fana de ces rôles. Pour terminer, je dirai à quoi sert Estella Warren à part montrer son joli corps épilé et casser le coup entre Léo et Ari. Soit c'est pour éviter que les studios trouvent la romance entre Ari et Léo trop torride soit c'est pour rappeler ces vieilles séries B.

Pour conclure, je dirai que j'ai passé un très bon moment lors de la projection.

On est obligé de parler de cette fin et pour cette raison, Tim a gagné son pari car ça fait parler de son film. Beaucoup cherche à trouver une logique dans cette fin mais c'est juste métaphorique. En effet, Tim avoue qu'il préfère la métaphore et les non-dits.

On peut quand même s'amuser à trouver une logique. Voici plusieurs hypothèses qui reviennent le plus :

La première consiste à dire qu'il s'agit d'un monde parallèle dans lequel la planète Terre serait peuplée par des singes évolués. Cette hypothèse, même si elle répond à toutes questions, ne me convient guère car il s'agit de paradoxes temporels dans le film et non de mondes parallèles.

La deuxième dit que thade a reconstruit l'Oberon grâce à la game boy laissée à l'orang-outan, et avec une armée de singes non content de la paix instaurée sur leur planète entre les humains et les singes décide de partir avec. Il arrive sur la planète Terre et détruit les hommes. Victorieux, il fait remplacer toutes les statues par des statuts représentant de grands singes. Pour que cette hypothèse tienne la route, il faut que thade et son armée arrive à une époque pendant laquelle les humains ne sont pas développés militairement sinon je ne vois pas comment les singes auraient pu vaincre tous les humains. Après les singes ont mené une vie comme les humains et on a une belle ironie du sort.

La troisième consiste à dire que cette fin n'est là que pour annoncer une suite. Je trouve stupide de dire ça même s'il risque d'avoir une suite (Tim Burton refuse de la tourner), Tim Burton fait un film dans son ensemble et non pas comme des petits bouts.Et puis, je le vois mal faire une fin pour faire plaisir aux studios. En revanche, les studios sont toujours prêts à faire une suite si ça marche. Mais là, je ne sais pas ce qu'ils vont nous sortir si suite il y a.

.|. (c'est mon pseudo)


30/11/01

Bonjour!

Moi tout simplement je vois la planète des singes comme un film très ludique! Je me suis très bien amusé du début à la  fin. J'ai même pu noter des petites touches de poésie. Donc, pour moi la planète des singes de tim burton est une vraie petite merveilles de divertissement. Et encore! Qu'entend-je? On me dit que c'est plus qu'un divertissement! Je le crois . Je suis un peu bête (Tiens, un jeu de mot!) alors moi partir dans des discours philosophique, disons que c'est pas mon fort...Je vis pour le cinéma, j'aime l'intelligence au cinéma, mais plus que tout, j'aime les surprises, les dingueries, la poésie...la magie! Et je crois que sur ce plan, Burton est roi! Sa jolie planète est bourré de surprise fascinante!

C'est une bien belle aventures de singes, ce film. On se fout un peu pas mal beaucoup des humains...Leo peut bien mourir n'importe quand ça ne me ferait pas un pli. Je n'ai d'yeux que pour Thade et Ari!!! Je les adore! Thade grogne et saute partout quand il est en colère, Ari écrit avec ses pieds, elle est douce et crédible jamais une chimpanzée ne fut plus belle (Merci à la merveilleuse Helena Boham Carter de lui avoir prêter la voix à défaut de lui avoir prêté un visage), comme dans presque tout les burtons, j'adore les "méchants" de ce film. Et comme dans tous les burton, on se demande qui sont les méchants!

Sur ce je termine. Ma "critique" n'a probablement touché personne, rien à foutre, ce n'est pas pour les autres de je révèle mes pensées, c'est pour moi! J'ai écrit tout ça pour dire que la planète des singes est un film bestial et cinglé avec une  musique absolument délicieuse de Danny Elfman, avec des percussions qui nous font trembler et sursauter (...et sauter tout court, quand j'entends le thème du film je n'ai que le goût de sauter aux lustres et de me balancer en poussant des grognements comme Thade le fait si bien!!!). La fin est presque incompréhensible et j'adore ça!

Une belle surprise!

The End


28/11/01

Tout d'abord j'ai beaucoup de mal à me lancer dans une critique du film, Ed Wood ayant déjà pratiquement résumé tout le fond de ma pensée (même pour Amélie).

Oui, ça faisait depuis longtemps que Burton n'avait plus été en telle forme.
Tant de choses à dire...
Allez, je vais le dire sec, là, quitte à me faire conspuer : POTA me redonne des sensations que je n'avais plus eue pour un film de science-fiction (je limite le champ et la casse...) depuis...2001 !!! Dieu sait que j'adore Kubrick et que je ne m'aventurerais pas dans une comparaison par simple intuition. Bien sûr, les analogies sont limitées mais elles sont bien là...

Et puis, tant pis, je me limiterais à cette scène qui est pour moi symbolique et pourtant d'une fluidité épatante : Suite à la séquence de plongée avec Daena (ah Estella....où comment Burton arrive à utiliser avec génie une Jar Jar Binks!), Davidson confond le nom des espèces (pour lui singe ou primate, c'est la même chose, tant qu'il parte de là...). Krull le met alors à terre et l'écrase sous son corps :  il est, lui le singe, sur Davidson, l'homme, et veut lui faire comprendre que telle classe est au-dessus de celle-là. Un brouillage de piste exemplaire, d'autant plus qu'on éprouve aucune compassion pour Leo, préférant nous rattacher au discours compréhensible de Krull...

Limbo entre alors en piste. Quelques répliques drôles et un tout tout petit peu d'action plus tard, ce dernier se retrouve à terre, implorant les humains de le laisser en vie. C'est là, c'est magnifique, c'est marquant : voici les hommes et leur bestialité, prêts à tuer pour leur intérêt (ça semble peut-être difficile à concevoir dans un blockbuster mais c'est très clair dans l'esprit de Burton). Il n'y a presque pas de mots pour définir cette merveille. Cette image là, trois humains, dont l'un vise avec son arme (aaah, on pourrait en parler des heures de l'arme dans ce film...) un être hybride, inédit mais qui obtient tout de suite notre compassion. En face de lui, des êtres, qui dès que mis dans une position de supériorité ne pense qu'à une chose : l 'asseoir par l'élimination d'ennemis potentiels.

Et c'est là que Burton m'achève. Car qui vient régler la situation ? Ari bien sûr. Qui d'autre que cette guenon rendue sexuellement attirante par Burton ? L'humanité, qui a le visage sensible de l'animal, empêche la bestialité, aux traits féroces d'humains par le dialogue. Les mots, sans saveurs dans la bouche de notre "héros", sans concessions dans la gueule de Thade, méchant sans nuances, car uniquement allégorie de la face cachée de l'esprit humain., ces mots sont les sauveurs. Ari est la seule à pratiquer un vrai langage dans le film. Elle NOUS parle. On peut s'y rattacher sans peur pour mieux comprendre ce monde qu'on ne comprendra pas du début à la fin.

Ah, la fin. quel bonheur. Bien plus ouverte que celle de Schaffner en 1968. Et qui, quoi que vous pensiez du film, satisfera votre argumentation...C'est cette fin qui nous oblige à remettre en question tout ce à quoi nous avons assisté. Comme le "Jupiter and beyond the infinite" dans le 2001 de Kubrick....

Voilà, ce ne sont que les prémisses de mon approche du film que j'espère radicalement opposée à la vôtre !!!

Daniel

 
 
 
 
 
 
 
 
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