Il serait facile de tenir les Kinks dans l'ombre de leurs illustres inspirateurs. Oui, Ray Davies lorgnait sur la copie des Beatles, des Beach Boys et des Rolling Stones. Mais les originaux avaient tant de talents qu'on ne peut pas lui en vouloir de les avoir admirés. Ray Davies s'engouffrait dans les territoires défrichés par Revolver, Sergent Pepper et autres Pet Sounds. Mais c'est totalement réducteur de présenter le chef-d'oeuvre des Kinks ainsi. Car ce qui fait de Ray Davies un génie, c'est son talent incroyable pour écrire des pop-songs absolument parfaites. The Village Green Preservation Society est ainsi une collection de 15 chansons d'une beauté affolante. Le disque est nostalgique, mais jamais véritablement déprimé. Toutes les chansons sont légères sans être stupides. Et elles possèdent une personnalité très affirmées et très attachante. Une personnalité si universelle et particulière toute à la fois que l'on a l'impression de connaître toutes les chansons dès la première écoute. Ce qui est un peu logique, vu qu'elles ont été copiées ou reprises par la moitié des groupes de pop-rock qui ont suivi les Kinks.

     Outre l'excellente chanson titre, qui rappelle le Sergent Pepper de qui vous savez, on notera des perles telles que le parfait Do You Remember Walter, Picture Book, Last of the Steam-Powered Train, Sitting by the Riverside, le magiquement triste Village Green, le brutal Wicked Annabella (plagié plus tard par Frank Black) ou bien encore le sautillant People Take Pictures of Each Others. En fait, tous les morceaux ont leur charme et il est immense. Des Kinks on peut aussi fortement conseiller toute la production qui va de 1964 à 1971. En particulier les tout aussi excellents (voire parfois supérieurs) The Kink Kontroversy (avec Delicated Follower of Fashion), Face To Face (avec Sunny Afternoon), Something Else by the Kinks (avec David Watts, Death of a Clown et Waterloo Sunset), et Arthur or the Decline and Fall of the British Empire (avec Victoria et Shangri-La).

 
 
 
 
 
 
 
 
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