#20

Future of the Left - How to Stop your Brain in an Accident

Ceux qui aiment Fugazi et Black Flag savent déjà de quoi nous allons parler ici. Du hardcore, du bon vieux hardcore des familles, avec les grosses guitares, la grosse basse, la grosse batterie, la voix goguenarde, l'humour bien cinglant et les piques politico-sociologiques. Dévastateur.

 

 

#19

Savages - Silence Yourself

C'est un album qui ne prétend pas réinventer le rock, juste d'en donner une version épurée, concise, presque une image d'Épinal. On ne fera donc pas la liste des influences qui sautent aux oreilles à chaque morceau. Silence Yourself nous demande de dépasser nos références pour revenir à une sorte de pulsion rock primitive. Comme si tout était nouveau, intense, érotique, violent, vital.

Shut up

 

#18

Neko Case - The Worse Things Get, The Harder I Fight...

Neko Case (n°1 en 2009), même convalescente, demeure LA Voix. Tout ce qu'elle touche se transforme en or. C'est probablement son album le plus personnel, mais aussi l'un des plus musicalement classiques, à quelques percées près. On est en terrain connu et ça demeure bouleversant.

 

 

#17

Marnie Stern - The Chronicles of Marnia

Un disque fou, fou, fou. Marnie Stern compose des chansons qui vont aussi vite que son jeu de guitare. C'est frénétique et euphorique. C'est de la bubble pop pour techniciens. Et en plus c'est drôle.

Immortals

 

#16

Kanye West - Yeezus

Kanye West est épuisant. Personnage un peu fou et très malin, souvent détestable, parfois désolant, mais aussi brillant, il crée une musique à son image. Un mélange de textes ridicules et percutants, posés sur une musique monstrueuse, créature de Frankenstein cousue à partir d'influences opposées. Yeezus n'a pas le côté accessible de l'album précédent qui tentait de séduire tous les publics en même temps. C'est un disque agressif, cinglant, contradictoire, miroir de son époque.

 

 

#15

Pharmakon - Abandon

Tu te crois blindé, gamin ? Tu penses avoir tout écouté, gamine ? T'as peur de rien, tu te dis que tu peux tout encaisser sans broncher. Les quatre pistes (et un bonus) d'Abandon te tendent leur doigts griffus et vont te plonger dans des abîmes hurlants dont il est difficile de revenir indemne. Une mise en musique des pires horreurs qui grouillent dans les inconscients tourmentés, forcément tourmentés. La pochette annonce la couleur (oui, ce sont des asticots). Bienvenue dans le cauchemar de Pharmakon : cathartique, hypnotique, et d'une pure splendeur de l'atroce.

 

 

#14

65daysofstatic - Wild Light

Du post-rock qu'on imagine déjà accompagner des dizaines de bandes-annonces et de génériques de fin de films. Grandiose, épique, complexe, l'écriture déployée par 65daysofstatic donne des ailes.

 

 

#13

The Haxan Cloak - Excavation

En faisant visiter la maison hantée au dubstep, The Haxan Cloak propulse les infrabasses dans l'ambient des ténèbres. A écouter très fort et dans le noir complet pour goûter une expérience sensorielle unique en son genre. Si vous n'aimez pas les films d'horreur atmosphériques, passez votre chemin.

 

 

#12

The Julie Ruin - Run Fast

Run Fast marque le retour d'une survivante, Kathleen Hanna (Bikini Kill, Le Tigre). A 44 ans, après trois années de lutte contre la maladie de Lyme, elle donne une leçon de punk-rock au monde entier. Pas de place pour le pathos ici, c'est un tsunami de vie, de refrains conquérants, de cris stridents mais aussi de vraie tendresse. Une tendresse électrique et vindicative, mais une immense tendresse quand même.

 

 

#11

Deafheaven - Sunbather

Un disque de post-Black Métal, ça vous dit quelque chose ? Pour l'oreille non habituée, le principal écueil sera le chant, enfin, le hurlement, le cri, l'égosillement de damné qui domine une musique magnifiquement ouvragée. Tout le monde vous le dira, il faut du temps pour apprécier Sunbather, beaucoup de temps. Les puristes se sentiront trahis (cela ne rentre dans aucune case bien établie) et les néophytes vont s'enfuir en courant. Pourtant, Deafheaven fait presque l'unanimité critique et a fini par conquérir le coeur de bien de auditeurs. Preuve, s'il en est, qu'il ne faut pas juger sur les apparences. Lorsque le déclic se produit, tout semble évident : les innombrables variations, l'émotion et même, je vous l'assure et vous ne me croirez pas tout de suite, la beauté. Le chaudron magique de 2013.