#50

Camera Obscura - Desire Lines

C'est toujours le même disque, en fait, mais toujours aussi charmant, aussi délicat, aussi ciselé. Peut-être un peu moins réussi que les deux précédents, mais craquant, en particulier les jours de pluie. Bon pour le moral.

Troublemaker

 

#49

Runs The Jewels - Run The Jewels

Killer Mike et El-P en duo superhéroïque. A l'image de l'album de Kanye West, le résultat est court, nerveux, avec les sonorités modernes qui cognent droit aux tripes. Dix morceaux, ultra rapides, sans gras, qui envoient l'auditeur dans les cordes. Le rap comme sport de combat.

 

 

#48

Mount Moriah - Miracle Temple

C'est de la folk grand public, qui laisse l'auditeur s'installer dans le confort de ses arrangements et de ses mélodies. Puis on fait attention à la sophistication discrète, aux textes, aux atmosphères, ce qui semblait être un peu anodin se dévoile. Il y a de l'âme chez Mount Moriah, celle d'une Amérique oubliée, qui se consume dans l''indifférence.

 

 

#47

Laurel Halo - Chance of Rain

C'est un choix audacieux de la part de Laurel Halo de faire de la suite de l'excellent Quarantine un disque instrumental. L'usage de la voix était le point fort de l'opus précédent, ici la musique est moins immédiate. C'est de l'électronique intelligente, gorgée d'influences, qui récompense chaque nouvelle écoute.

 

 

#46

Vampire Weekend - Modern Vampires of the City

Le groupe hommage à Paul Simon se transcende en délivrant sa meilleure imitation de Graceland. Faut avouer, c'est pas mal, surtout qu'ils ont enfin étendu leur palette d'influences. Quand la "chamber pop" des 60's fait irruption, on craque. Un recueil de chansons rigolotes taillées pour des dessins animés Disney et traversé par une sorte de joie juvénile où les zones d'ombre sont aussi furtives que les drames enfantins.

 

 

#45

Grouper - The Man who Died in his Boat

Écho, écho, écho... La musique de Grouper semble traverser d'innombrables épaisseurs de réalité avant de nous parvenir. Elle n'est plus qu'un spectre, un vague murmure tremblant au bord de l'effacement. C'est un peu comme si on avait greffé des chansons sur les Disintegration Loops de William Basinski. Un défi pour la perception, riche en trouvailles.

 

 

#44

Death Grips - Goverment Plates

Death Grips a une nouvelle fois fait le ménage avec ce disque plus proche de l'expérimentation technoïde hardcore que du hip-hop. Ceci dit, ils contribuent à défricher le son du futur, avec leur musique aliénante, paranoïaque, à la fois tributaire et en lutte contre la technologie. Pas forcément une écoute plaisante, mais de celles qui électrisent et ouvrent de nouveaux horizons sonores.

 

 

#43

Chelsea Wolfe - Pain is Beauty

C'est un peu la caricature de la chanteuse gothique, en rouge et noir. La souffrance est beauté, n'en jetez plus. Si on s'arrête aux apparences, on peut facilement se moquer. Mais non, la musique est subtile (de la folk étouffée, bruitiste, ensorcelée) et les chansons souvent fantastiques.

 

 

#42

Sissy Wish - Happy Monster

J'étais peut-être le seul à attendre avec impatience la suite du génial Beauties Never Die et j'avoue une certaine déception, surtout après six ans de quasi silence. Il n'y a pas ici la même inventivité, ni la même qualité d'écriture. Il y a des redites et l'album souffre un peu de la "loudness war" qui écrase le son dans la compression à outrance. Dommage, car les bonnes idées sont encore présentes et Sissy Wish bichonne une des pop les plus ludiques de notre époque. Son manque de notoriété n'en est que plus regrettable.

Your Bro

 

#41

Anaïs Mitchell and Jefferson Hamer - Child Ballads

Le gospel de la folk, avec les incontournables Child Ballads dont chaque artiste du genre se doit d'offrir sa version à un moment ou à un autre. Pour Anaïs Mitchell c'est plutôt confortable et on est loin de la grandeur de Hadestown. Mais diantre, que c'est enchanteur.

Tam Lin

 

#40

Waxahatchee - Cereluan Salt

L'album de Scout Niblett étant bon mais pas au niveau de ses précédents, il fallait donc se tourner vers Waxahatchee pour y retrouver un équivalent accessible. Des circonvolutions appréciables, une voix singulière, une écriture irréprochable. Le rock indépendant féminin au meilleur de lui-même.

 

 

#39

Oneohtrix Point Never - R Plus Seven

Pas facile d'entrer dans le dernier album de Oneohtrix Point Never ; cette succession de bribes, de bouts d'harmonies, de petites perceptions éphémères, est un tourbillon. C'est la bande son de la génération internet, celle qui a l'impression d'exister en 140 signes, en une frénésie de clics et dans un flot où chaque information chasse la précédente.

 

 

#38

Darkside - Psychic

Un album ambitieux, varié, cool, contemplatif, taillé pour la radio, tout en même temps. On peut le mettre en fond sonore, ou l'écouter au casque dans le noir. Une sorte de best of de ce qu'on peut faire de mieux en musique électronique grand public en 2013.

 

 

#37

The National - Trouble Will Find Me

The National est un groupe métronomique. Un album de qualité avec une régularité sans faille, c'est leur credo. Des chansons impeccables avec un bon goût omniprésent, c'est plaisant.

Sea of Love

 

#36

Volcano Choir - Repave

A l'écoute de cet album, on pardonne à Justin Vernon les errances du second opus de Bon Iver. On n'est pas dans la folk kitsch et somnolente ici, mais plutôt dans le rock pour stades. Pour sûr, ça réveille. C'est un peu grandiloquent, mais les chansons tiennent leur cap malgré les vagues.

 

 

#35

Chvrches - The Bones of What You Believe

La mignonne synth-pop sait parfois montrer d'adorables petites dents pointues. Moins innocents qu'on pourrait le croire, les démiurges de Chvrches savent piéger leurs tubes. Prometteur.

 

 

#34

James Blake - Overgrown

Écriture plus classique, production plus posée, le deuxième album de James Blake gomme quelque peu ce qui faisait l'originalité et le prix de son premier opus. Il reste donc le chant habité et quelques compositions marquantes, à l'image de la chanson qui donne son titre au disque.

 

 

#33

Julianna Barwick - Nepenthe

The Magic Place demeure l'un des plus beaux disques de ces dernières années. En s'exilant en Islande, Julianna Barwick offre un successeur très similaire mais plus hanté, moins ouvert sur l'infini, moins extatique. Nepenthe est peut-être un peu étriqué, il demeure superbe.

 

 

#32

Matmos - The Marriage of True Minds

Expérimentateurs fous, le duo de Matmos débarque avec un concept rigolo : la musique par télépathie. Je n'invente rien. Et croyez bien que ça marche, vu qu'à quelques bordels trop bordéliques près, ça donne des morceaux très agréables et délirants. Il y a même Dan Deacon de passage, vous dire si c'est ludique.

 

 

#31

Forest Swords - Engravings

L'épure et une certaine perfection du Dubstep. Ce qu'on peut faire de plus accessible dans le genre, sans avoir besoin de paroles. Juste laisser la musique dessiner des pays, des scènes, des histoires.