Mario Kart - Double Dash    Mario Kart - Double Dash

        

        Que demande-t-on à un Mario Kart ? Mais de pouvoir se mettre sur la figure avec les concurrents ! Humains ou console, peu importe, du moment que l'on peut nuire à autrui dans le désordre le plus complet ! Certes, la franchise a aussi toujours fait sensation par sa jouabilité toute nintendoesque, qui offre une conduite d'une simplicité absolue mais néanmoins très prenante. Et on peut aussi apprécier la qualité visuelle, même s'il faut, bien sûr, être adepte de ce que Nintendo peut offrir de plus coloré et joyeux. Si la plus grande nouveauté de la version N64 de Mario Kart était le passage à une véritable 3 dimensions parvenant peu à peu à faire oublier le fabuleux Mode 7 de la Super Nintendo, qu'en est-il de la version GameCube ? Certes, au niveau visuel les améliorations sont à nouveau impressionnantes. Certains circuits, tels la Jungle de Donkey Kong ou le Château de Bowser, sont très bien conçus et regorgent de passages grandioses. Mais la 3D a perdu de son effet de surprise. Alors ? Alors le jeu va plus vite, du moins en 150cc, sinon on se traîne assez pathétiquement. Le mode miroir est bien présent. Et l'on débloque toujours plein de bonus et de nouveaux karts. Mais la grande nouveauté du jeu est finalement toute relative.

 

Mario va-t-il jeter un champignon à la tête d'une innocente tortue ?

 

        On se retrouve donc toujours à deux sur le kart. Un qui conduit et un qui s'occupe des bonus. Pour mettre un peu d'intérêt à la chose, un facteur poids joue et chaque personnage possède un bonus qui lui est particulier. Bien sûr, lorsque l'on joue seul, on se charge des deux personnages de la même manière que sur les précédentes versions de Mario Kart lorsqu'il n'y en avait qu'un. Le comparse fait alors plus de la figuration amusante qu'autre chose. Et, à part si vous avez un/une partenaire qui aime rester à l'arrière pour nuire à autrui, le comparse ne fera toujours que de la figuration. Alors, voilà, cela se nomme Double Dash, mais finalement ça ne change pas grand chose. Certes le problème des équipes est intéressant, mais la taille et le poids étaient déjà présents sur Super Nintendo. Alors ? Alors il ne faut pas le cacher, il n'y a rien de véritablement nouveau dans Double Dash.

 

floc, floc, floc, floc, floc....

 

        Mais le facteur innovation, aussi réduit soit-il, n'empêche pas le jeu d'être jouissif. Et l'on prend beaucoup de plaisir à parcourir les circuits, de préférence en compagnie d'au moins un adversaire (voire allier) humain. De tout finir en long, en large et en travers. Car, même si le jeu est difficile lors des derniers challenges, il est tout à fait abordable pour le joueur occasionnel. La facilité de la conduite, les bonus toujours aussi destructeurs (carapaces à foison, bombes, bananes et j'en passe), la bonhomie qui se dégage de l'ensemble, tout cela contribue à faire de Mario Kart - Double Dash un divertissement de grande qualité, même si, bien sûr, une légère déception se faire ressentir. Ce qui est un peu le propre de presque tous les jeux très attendus sur GameCube (Zelda, Metroid Prime, Eternal Darkness, Starfox Adventures, tous plus ou moins décevants à un niveau ou à un autre...). Achat obligatoire si vous pouvez jouer à plusieurs. Si vous êtes seul, à vous de voir si vous aimez le genre, mais franchement vous passeriez à côté de longues heures très jouissives. Même si, bien sûr, dans le genre jeu seul intense et jeu à plusieurs hallucinants et pour tous les publics, Super Smash Bros Melee et Super Monkey Ball demeurent indétrônables.

 

A quatre, c'est le bordel, tant mieux !

 


 

TimeSplitters 2    TimeSplitters 2

       

        Rare s'étant fait la malle vers les territoires prometteurs de la X-Box (et brillant pour l'instant par son absence sur la console de Microsoft), on ne croyait plus trop à l'arrivée d'un excellent FPS sur GameCube. Certes, ce n'est pas une exclusivité, mais TimeSplitters 2 est conçu par le studio qui a bossé pour Rare sur GoldenEye et Perfect Dark. Est-il besoin d'en dire plus ? Derrière ses allures de suite d'un jeu moyen comme tout, TimeSplitters 2 aurait très bien pu se noyer dans la masse. Mais c'était sans compter sur la folie de Free Radical, déjà bien à l'oeuvre dans les aventure de Joanna Dark. Une nouvelle fois, ces messieurs se sont lâchés en proposant un FPS de folie furieuse, entre ultra-violence surréaliste et dessin animé en jeu vidéo. Un FPS où l'on peut aussi bien incarner un singe, un bonhomme en pain d'épices, un homme canard, une bimbo, plein de bimbos, des robots, des cow-boys, des français, des cuisiniers chinois, des gangsters, des monstres divers et variés, des zombies et j'en passe. Bref, un jeu proposant une galerie délirante de personnages tous très typés et avec des caractéristiques très différentes suivant leur taille, leur poids, leur agilité, leur précision, bref, le bonheur du serial-killer polymorphe. Comme toujours l'aventure solo est très prenante et plus ou moins gratifiante suivant le niveau de difficulté choisi (c'est vraiment facile en mode facile, c'est bien exigeant mais tout à fait faisable en normal, et c'est la galère jouissive en hard). Comme on voyage dans le temps cela donne l'occasion de varier totalement de décors, d'armes et d'ennemis suivant les périodes. Tous les niveaux sont extrêmement bien choisis et conçus. On débutera dans une station russe en clin d’œil à GoldenEye, on passera vers une magnifique reconstitution de Notre-Dame, puis vers une planète extra-terrestre en pleine guerre des mondes, on errera dans le Chicago de la prohibition, ou dans une métropole à la Blade Runner (musique imitant Vangelis à l'appui), on se prendra pour James Bond dans une centrale au bord de l'explosion, on s'offrira l'inévitable intermède Far-West, avant de virer plus SF sur les derniers niveaux. Mais le mode aventure principal n'est vraiment que la partie émergée de l'iceberg. Je dirais même qu'il est une partie dérisoire du jeu.

 

L'hommage de Free Radical à leur mythique GoldenEye. Détruisez le radar !

 

        Car à côté il y a des challenges, tous étonnants. Du style tuer le maximum de bonhommes en pain d'épices dans un restaurant chinois ou survivre à des attaques de zombies (à mains nues !). Tous les énumérer est quasiment impossible. On ne cesse d'en débloquer de nouveaux. Et mieux on réussit les challenges (bronze, argent, or et platine), plus on obtient de récompenses géniales (de nouveaux personnages, de nouvelles armes et surtout de nouvelles arènes pour l'Arcade). Car au-delà des challenges solo, il y a l'Arcade. Et là c'est de la folie pure. Déjà que l'on avait passé des centaines d'heures à fighter à coup de grenades les bots de Perfect Dark, avec TimeSplitters 2 on ne sait plus où donner de la tête. On peut relever des challenges préconçus. Seul ou à plusieurs. On peut paramètrer ses propres défis, arènes, tueries à grande échelle. On peut jouer à deux, à trois, à quatre. Et surtout, comme avec Perfect Dark, on peut jouer seul comme un dingue. On choisit son mode de jeu (qui va de la boucherie classique à des variantes du jeu "de chat" en passant par les captures de zones et compagnie), on choisit ses adversaires (ou ses équipiers), ses armes et plein de petits paramètres rigolos. Et puis on choisit son arène (certaines sont du bonheur à l'état pur, tels les ruines amazoniennes et le gouffre). Son personnage (le singe ! le singe !). Et on fonce.

 

Doux, sympas, de bonne compagnie, vos nouveaux amis de TimeSplitters 2

 

        Et là c'est du délire. Pour peu qu'on choisisse le mode rapide, c'est de l'hystérie pure. On ne cesse de mourir sans comprendre ce qui nous arrive. Dans la boîte de nuit des années 20, les couloirs sont si serrés que la plupart du temps on se fait dessouder à peine après avoir ressuscité sans même savoir qui nous a tiré dessus. Ca courre dans tous les sens, ça hurle, ça soupire (jouez tout le temps avec les "jolies demoiselles" !), ça canarde, ça explose au loin. On retrouve, en encore plus affolant, les mêmes plaisirs ultra régressifs mais orgasmiques que dans Perfect Dark. On équipe tout le monde avec des mines de proximités et on se lâche dans l'usine de robots. On offre des lance-flammes aux demoiselles et on terrifie tout l'immeuble par des hurlements atroces qui feraient passer Massacre à la Tronçonneuse pour les aventures de Tigrou. Mieux encore, on choisit le mode "Au feu !", la variante du jeu "de chat", et on se fait des frayeurs, poursuivi par un méchant monsieur qui brûle et qui ne demande qu'à vous refiler ses flammes. Du délire, du grand n'importe quoi, presque autant n'importe quoi que dans Smash Bros Melee (malheureusement, il manque le marteau).

 

Fire ! Fire !

 

        TimeSplitters 2 peut être un jeu très raffiné, si on le souhaite. On ne se donne qu'un seul adversaire, un bien difficile, une arène tortueuse et des armes pas trop destructrices. Et soudain cela devient tactique. Il faut de la discrétion, de la stratégie et tout le tralala. Mais on peut aussi préférer équiper tout le monde de lance-missiles et de mitrailleuses et les lancer dans le restaurant chinois. Le résultat est garanti, pour peu, bien sûr, qu'on aime jouer le jeu, que l'on ne soit pas là pour gagner à tout prix, le défoulement est total. Pour peu, aussi, bien sûr, que l'on aime bien tout faire exploser sur son passage, mais c'est un plaisir partagé par beaucoup de monde. Alors on se refait encore une partie, on peste un peu parce que l'on s'est fait dézinguer d'entrée de jeu par Chaton Céleste (tout un programme) armée de son bazooka. Et l'on ressuscite à côté de Reine de la Jungle qui nous pile à l'arbalète. Mais l'on se venge très rapidemment en faisant goûter les joies du lance-flammes à Venus Starr.

 

Chaton Céleste s'apprête à vous massacre à bout portant

 

        Horrible personne, moi ? Suis-je un être immonde qui ne pense qu'à tout casser et à massacrer son prochain ? Il paraît que c'est le cas. Du moins que potentiellement les jeux vidéos favorisent la violence latente chez les personnes fragiles. Blah-blah-blah, quand vous aurez incarné Zigomar le Singe face aux Hommes-Canards armés de fusils à canon scié, vous comprendrez qu'il faut être vraiment fragile, très fragile, incroyablement fragile, pour devenir violent à cause d'un TimeSplitters. Au contraire, on se sent zen, tellement zen, après avoir joué dans cet univers de délire absolu. Comment prendre tout cela au sérieux ? On ne sait pas, on sait juste que le jeu est déconseillé aux moins de 16 ans. Si ça peut faire plaisir aux mères de familles paranoïaques, qu'il en soit ainsi.

 

"L'Horreur... l'Horreur...." (boum ! paf ! crac ! splash !)

 

        En conclusion, TimeSplitters 2 est facilement le meilleur FPS de la GameCube (car il est certain que nous n'aurons jamais ni Doom 3, ni Halo, ni Half Life 2, mais peut-être une version remaniée de Far Cry et encore...). C'est aussi l'un des jeux les plus divertissants et les plus réussis de la console. Aller, facilement dans le top 10. Un indispensable donc, pour peu que vous aimiez le genre, bien sûr.

Après la casa de choc, voici le duo de choc

 


 

F-Zero Gx    F-Zero GX

        Peut-on aller trop loin dans les jeux vidéos ? Trop loin, je ne sais pas. Trop vite, c'est certain. Plus la technologie progresse, plus les jeux peuvent se permettre d'être rapides, beaux et jouables. Du moins, théoriquement. Car lorsque Nintendo a demandé à Sega (les chantres de la vitesse à tout prix) de développer le F-Zero de la GameCube, il y avait de quoi trembler. Pour sûr, on se doutait que ça irait très vite. Mais si on devait se taper une jouabilité à la Sonic, on était bien mal barré. Nintendo oblige, Sega nous offre un F-Zero très jouable. Mais néanmoins d'une difficulté surréaliste. Alors, oui, le jeu est d'une beauté pas possible (les décors, que l'on n'a pas le temps de regarder de toute façon) sont détaillés et ils tournent dans tous les sens sans le moindre problème. Oui, l'animation est sans défaut, même lorsqu'il y a 30 vaisseaux à l'écran. Oui la jouabilité est très satisfaisante et instinctive. Oui il y a un mode "story" très prenant. Mais non, non, non !

 

"Tou mé fais tournéééé la têteuh !"

 

        Je dis : non. Non, ce jeu n'est pas le plaisir absolu qu'il aurait du être. Car tout cela est ridiculement difficile. Presque de manière absurde. Le mode normal est un mode hard selon des critères tout à fait raisonnables. On bloque de manière frustrante dès le troisième chapitre du mode story. Et si, effectivement, chaque nouvelle victoire, laborieusement remportée, est une satisfaction unique, on finit rapidement par en avoir marre de se retaper le même circuit pour la 50e fois et se bouffer pour la 50e fois le même mur dans le dernier tour (car dans F-Zero, toucher un mur c'est perdre la course et la moindre chute est radicalement fatale). Quand on pense que de nombreux circuits n'ont pas de barrières sur les côtés et que vos concurrents adorent vous pousser, surtout pendant les sauts, vous pouvez imaginer la folie furieuse de F-Zero GX.

 

Ce jeu peut provoquer le mal des transports.

 

        Alors, oui, ce titre est une gageure technique, oui, il est d'une beauté renversante, oui, c'est le jeu de course le plus rapide de l'univers, oui, l'ambiance F-Zero est toujours aussi présente, oui, le challenge plaira à beaucoup. Mais je vous aurais prévenu, c'est du vice, du masochisme caractérisé. Ayez au moins Mario Kart sous la main en cas d'overdose, vous verrez, c'est reposant. Et puis, Captain Falcon est LE beauf intergalactique, plus fort que Fox. Ce qui n'est pas rien. Vous ne pouvez que l'adorer.

 

Captain Falcon, beauf attitude à 2000 km/h