Quand les génies se prennent les pieds dans le tapis

 

 

 

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Preuves accablantes : Dig a Pony, I Me Mine, One After 909, The Long and Winding Road

Pourquoi ? Parce que ça sent le sapin. On essaie bien d'enregistrer la chose à l'arraché, dans la bonne ambiance d'autrefois. Résultat : les bandes finissent au fond d'un placard et le véritable dernier album sera le digne adieu de Abbey Road. Oui, mais non, ce n'est pas fini. Lennon embarque les ébauches de Let It Be et les donne à tripatouiller au génial mais grandiloquent Phil Spector. Les ballades se mettent à dégouliner et les petits rocks semblent d'un coup bien étriqués. Bref, ça sonne faux. Un disque rapiécé, recousu, maintenu dramatiquement en vie au service des urgences spectoriennes. Les Beatles ne sont plus et ça craint.

Raisons d'espérer : Production bordélique ou pas, remplissage ou pas, Let It Be demeure un grand disque, à l'arraché. Prétendre que le délicat Across The Universe ou le tendu comme un arc Get Back ne sont pas des chefs-d'œuvre serait faire preuve d'une mauvaise foi renversante. Spector se rachètera par la suite une conduite en produisant les merveilles du Lennon solo et encore plus tard un monument des Ramones. Depuis, tout le monde aime Spector et personne n'ose dire grand mal de Let It Be. Oui, mais bon, sur The Long and Winding Road, la voix et la musique ne semblent pas correspondre à la même chanson. Cela sonne comme Elvis à Las Vegas. Une paille, quoi.

Finalement c'est pas si mal : Let It Be, Across The Universe, Get Back

 

 

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Preuves accablantes : Tout

Pourquoi ? Parce que le punk est mort. Parce que virer Topper Headon, c'était une nécessité, mais c'était aussi la fin du son du groupe. Parce que virer Mick Jones, c'était une connerie. Parce que se faire une coupe iroquois en 1985, c'était être un peu largué. Parce que les boîtes à rythmes, non, franchement, non. Parce que s'auto-parodier, c'est bien, mais ça ne fait pas forcément un grand disque. Parce que l'on n'y croit plus. Parce que c'était le plus grand groupe du monde. Parce que c'est la fin des Clash et que c'est triste.

Raisons d'espérer : Peu. On essaiera tant bien que mal d'oublier Cut The Crap et de faire croire que le déjà embarrassant Combat Rock est bien le dernier album du groupe. La véritable raison d'espérer c'est le fait que les Clash ne se reformeront jamais et que Joe Strummer est devenu depuis l'une des figures plus nobles et respectables de l'histoire du rock.

Finalement c'est pas si mal : This Is England

 

 

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Preuves accablantes : Punk Rock City, You Ain't Me, I Don't Want to Hurt You, The Cult of Ray

Pourquoi ? Parce que c'est la fin d'un état de grâce qui durait depuis 10 ans, depuis le premier album des Pixies. Tout ce qu'avait pu faire Frank Black était intouchable, parfait, immense. Il était à lui seul le plus grand groupe du rock de tous les temps. Mais voilà, on le sentait vaguement poindre depuis la séparation des Pixies, Frank Black devient "normal", il veut faire du rock carré, à l'ancienne, "classique". Sur ses deux premiers disques solitaires, la qualité incroyable des compositions permettaient d'y croire encore très fort. The Cult of Ray n'est pas un très mauvais album et il n'est même pas la pire chose que Frank Black ait commise. Mais il venait rompre la magie d'une carrière parmi les plus uniques de l'histoire du rock. Le disque était inégal, plein de remplissage (dont deux instrumentaux pas mauvais, mais bon, quand même), plein de baisses de régime, plein de rock "banal".

Raisons d'espérer : Il y avait de très bonnes choses sur The Cult of Ray, en particulier le morceau d'ouverture, le bizarre The Marsist, et quelques missiles punks affolants comme Jesus Was Right et Dance War. Depuis, on s'est habitué au fait que Frank Black rêve d'une carrière à la Neil Young. Après une épure radicale et très sèche de son écriture (les deux premiers albums avec les Catholics), il reconstruit peu à peu son univers musical idéal. Ainsi Dog In The Sand et Black Letter Days ont trouvé une place de choix dans une grande tradition de rock épique à l'américaine. Sans oublier d'être un peu déjanté sur les bords, quand même. Frank Black est donc passé de la frénésie adolescente à une maturité de grande classe. Cela s'est fait dans la douleur, mais le résultat est palpitant.

Finalement c'est pas si mal : The Marsist, Jesus Was Right, Dance War

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Preuves accablantes : A peu près tout

Pourquoi ? Il faut bien payer les dettes. Richard James, petit rigolo notoire, sait y faire lorsqu'il s'agit de soutirer de l'argent à ses collègues, ses fans ou le moindre passant qui ne faisait que passer. Richard James adore donc racler les fonds de tiroirs ou laisser ses machines en roue libre pour remplir de la bande magnétique. Si au début on disait "amen", parce que les Ambient Works c'était pas de la merde. Aujourd'hui on se permet de faire un peu la fine bouche. N'évoluant pas un poil depuis ses grands classiques (les Classics, les Ambient Works, I Care Because You Do, le Richard James Lp, Come To Daddy et Windowlicker), Aphex Twin remplit un double album avec pas grand chose. Certes, si on prend ça de loin, sans connaître ce qui a précédé, on peut trouver cela génial. Mais voilà, on stagne, on fait ce que l'on attend de vous. Et de la part d'un petit rigolo notoire, c'est à la fois logique et forcément très décevant.

Raisons d'espérer : Tout n'est pas nul sur Drukqs, loin de là, mais il n'y a pas de quoi se jeter contre les murs de bonheur. Depuis, le gentil Richard James persiste à se foutre ouvertement de notre figure en sortant un nouveau disque intitulé "26 mixes for cash". Au moins, ça a le mérite d'être clair. A l'intérieur, que des vieilleries qui ont pour la plupart tout fracassé en leur temps. En particulier les bidules pour NIN qui ont marqué toute une génération. Mais voilà, à force de faire de l'argent avec du vieux, on finit par être laissé loin derrière. On continue d'espérer quand même, parce qu'on le croit toujours capable de mieux. Quel petit rigolo, alors.

Finalement c'est pas si mal : A peu près pas grand chose

 

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Preuves accablantes : Hazey Jane II, One of Theses Things First, Poor Boy

Pourquoi ? Parce qu'après la réussite sublime de Five Leaves Left, il paraissait logique de pousser encore plus loin la magie de l'album. Mais voilà, comme tous les véritables chefs-d'œuvre, Five Leaves Left était une œuvre fragile, en état de grâce. En ajoutant des cordes, des rythmiques presque disco avant l'heure, des arrangements jazz hors de propos, toute la délicatesse de Nick Drake s'est trouvée noyée. La voix semble mal à l'aise, hors de son élément, perdue. Le sortilège est rompu et même si les chansons ne sont pas à remettre en cause, la production et les arrangements de cet album (John Cale ou pas, cela ne change rien) sont catastrophiques.

Raisons d'espérer : Très mécontent du traitement infligé à ses chansons, Nick Drake détesta Bryter Layter avec toute la force de son caractère bien trempé. En réponse il enregistra Pink Moon avec seulement sa guitare et, à la rigueur, un piano, du moment qu'il pouvait tout contrôler au plus près. Le résultat fut un disque admirable. Peu après Nick Drake disparaissait. Et aujourd'hui, coincé entre deux chefs-d'œuvre définitifs, Bryter Layter souffre de la comparaison. Un disque à côté de la plaque, mais ce n'était pas du tout la faute de son auteur.

Finalement c'est pas si mal : Fly

 

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Preuves accablantes : Fever, Bye Bye Baby, Thief of Hearts, Did You Do It ?

Pourquoi ? Parce qu'emportée par son succès basé sur le sexe et la danse, Madonna fait sa psychanalyse en public. En poussant son concept vendeur trop loin, Madonna nous offre ainsi à la fois son album le plus embarrassant et aussi le plus intéressant. Musicalement, cela navigue entre le dancefloor d'un autre temps et les belles chansons introspectives. Erotica se révèle alors comme le pivot entre les deux carrières de la Ciccone. Avant on rigolait, après on va faire de la "musique" et se faire écrire des machins par Bjork. Le résultat est étonnant, flirtant souvent avec le glauque, toujours avec une humanité qui a presque totalement disparu de son œuvre depuis. Le masque tombe, le maquillage coule, les paillettes ternissent, Madonna se retrouve nue comme une star. Erotica pourrait se nommer This Is Hardcore.

Raisons d'espérer : S'il y a de "grands films malades", Erotica est sans doute un "grand disque malade". Si depuis, Madonna se remet doucement de ce grand déballage public, entretenant avec plus ou moins de bonheur sa légende, elle n'a retrouvé ni l'insouciance de son début de carrière, ni la crudité émouvante de cet album. Elle a construit une telle forteresse autour de sa personne que le moindre sentiment semble être définitivement exclut de sa musique. Mais bon, quand on y est arrivé une fois, on n'est jamais à l'abri d'une rechute.

Finalement c'est pas si mal : Bad Girl, Deeper and Deeper, Rain, Secret Garden

 

 

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Preuves accablantes : We're in This Together, No You Don't, Where is Everybody, Starfuckers Inc., Underneath It All

Pourquoi ? Parce que Nine Inch Nails est devenu le Cure des années 90. La bande son d'une époque. Trent Reznor a mis 5 ans pour donner une descendance au définitif Downward Spiral. Le résultat est identique à tous les niveaux. Mêmes textes adolescents, même son, mêmes effets. Mais le tout avec 5 ans de retard et surtout délayé sur un double album fatigant. Des instrumentaux inutiles, du remplissage et surtout le ressassage des mêmes thèmes ennuyeux. La haine de soi, des autres, du monde, l'incompréhension, la violence dans sa chambre, des déclarations d'amour niaises. Bref, quand on n'a pas de message plus original à faire passer, faut se rattraper sur la musique. Et à ce niveau, c'est pas vraiment ça. Les sonorités très datées ne touchent que la corde nostalgique. The Fragile n'invente rien, ne dit rien, ne fait rien, on s'endort ou l'on s'énerve.

Raisons d'espérer : On peut aimer The Fragile pour deux raisons. D'une part parce que c'est finalement un "best of" NIN composé de "nouvelles" chansons. C'est étonnant, c'est appréciable. Et NIN fut l'un des meilleurs groupes du monde pendant une poignée d'année (réécouter Fixed pour le comprendre). Et l'on peut aussi aimer The Fragile parce que c'est une machine à remonter le temps. On a 16 ans à nouveau. On a envie de se scarifier, de pleurer sur la jolie fille du lycée qui ne nous regarde même pas quand on se ramasse la gueule au basket en cours de sport, de maudire ses parents qui ont oublié de donner l'argent de poche du mois, de détester l'humanité entière. Parce qu'elle craint. Une belle idée du bonheur. Quand on a 16 ans.

Finalement c'est pas si mal : Somewhat Damaged, The Wretched, The Great Below

 

 

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Preuves accablantes : Island of the Lost Souls, Dragonfly, The Beast, War Child

Pourquoi ? Parce qu'il faut remplir le contrat avec la maison de disques. Un dernier pour la route. Donc on va refaire tout ce que l'on sait faire et tout ce qui a vendu avant. Bref, on va s'auto-plagier. Mais il n'y a ni joie, ni bonne humeur dans The Hunter. Il n'y a donc rien de Blondie. Il n'y a plus qu'un fantôme. Il n'y a plus que de l'apparence. A la fois triste et grotesque, comme le représente fort bien la pochette dotée d'une très jolie perruque (la pochette). Donc on refait The Tide Is High (Island of the Lost Souls) ou Rapture (The Beast), mais on le fait parce qu'il faut bien le faire. On n'entend que cela. Le dégoût d'un groupe qui n'en a plus rien à foutre et qui aimerait bien que cela se finisse le plus vite possible. Il y a suffisamment de grands disques chez Blondie pour ne pas se punir avec The Hunter.

Raisons d'espérer : Pas. Ou du moins très très tard. 16 ans plus tard avec la sortie de No Exit et du single Maria. Sans être un très bon disque, No Exit est déjà moins honteux que The Hunter et permet ainsi d'effacer cette frustration finale très vexante.

Finalement c'est pas si mal : hum...

 

 

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Preuves accablantes : Tout

Pourquoi ? Parce que Lou Reed se prend pour Dieu et qu'il peut tout se permettre. Donc il branche sa guitare, il la pose contre de gros amplis, enclenche les magnétophones et sort prendre un café. 20 minutes plus tard il avait l'essentiel de Metal Machine Music sur cassettes. Il ajoute quelques effets sonores pour rire (des cris de mouettes ?) et copie les 20 minutes trois fois pour donner au final un double album qui ne ressemble à rien. Un gros larsen. Un très gros larsen.

Raisons d'espérer : Lou Reed vous prétendra, sans rire, qu'avec ce disque il est le père de mille et un courants musicaux actuels. L'industriel, la techno, le hardcore, et plein de choses dans ce genre. Tout ce qui fait du bruit avec une guitare ou des machines, quoi. Certes. Cette parenté était déjà présente, et avec quel talent, dans les deux premiers Velvet Underground. Metal Machine Music est plutôt un hymne pour les gens qui aiment les gags musicaux et les parodies qui dévissent le plombage des dents. Si on écoute la réédition CD (remasterisée, non, on ne rigole pas !), en entier et même en boucles, on peut atteindre un état physique et psychique assez intéressant. Si vous prenez de la drogue en plus, vous jetterez tous vos disques de Pink Floyd et du Grateful Dead pour adopter la seule vraie bande son du monde vu par des amibes.

Finalement c'est pas si mal : Tout

 

 

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Preuves accablantes : And so is Love, Eat the Music, Lily, Why Should I Love You, You're The One

Pourquoi ? Parce que Kate Bush, malheur à elle, n'a jamais quitté le début des années 80. Si The Dreaming était révolutionnaire en 1982, The Red Shoes est mortellement ringard en 1994. Surtout que cet album est loin d'être aussi bizarre, extrême et novateur que ses premières œuvres. Kate Bush fait du Kate Bush en s'offrant un son bien plus dépassé que celui de The Kick Inside (1978 quand même !). L'un des grands paradoxes de la musique pop. Les collaborations autrefois fructueuses deviennent ici franchement embarrassantes : la guitare gluante de Clapton sur And so is Love, la production naze de Prince sur le moche Why Should I Love You, l'orgue Hammond (immonde, oui) de Gary Brooker sur le tristounet You're The One, etc... Cet album ne sonne plus comme du Kate Bush, il sonne comme une mauvaise parodie de Kate Bush.

Raisons d'espérer : Aucune. Depuis Kate Bush a pris sa retraite et est devenue une mère de famille sans histoires. On annonce sans cesse un nouvel album de la dame. Sans plus. Régulièrement citée comme l'une des grandes artistes des années 80, Kate Bush a eu le grand tort de ne pas réussir à franchir le cap toujours si délicat d'une nouvelle décennie. Sur The Red Shoes il demeure quand même la jolie ballade toute simple Moments of Pleasure pour se souvenir du passé glorieux.

Finalement c'est pas si mal : Moments of Pleasure, The Red Shoes

 

 

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Preuves accablantes : Skin, Out of Control, Dream Somehow, Long Breakdown

Pourquoi ? Parce que Danny Elfman a remplacé son rôle de leader au sein de Oingo Boingo par une carrière de compositeur de musiques de films à Hollywood. Le groupe ne l'intéresse plus que vaguement et c'est avec la tête ailleurs qu'il enregistre ce routinier Dark at the End of the Tunnel. Caricaturant le style du groupe, Elfman ne fait qu'une copie sans saveur des premiers succès de Oingo Boingo. L'album sonne comme du rock FM des années 80, sans personnalité aucune. Même pas drôle, même pas peur.

Raisons d'espérer : Après une longue pause, l'ultime album, Boingo, rompra totalement avec le passé du groupe. Elfman offrira alors un son sombre, agressif, profond aux chansons, mettant fin (provisoirement ?) à sa carrière de chanteur avec le meilleur album d'Oingo Boingo. Pas si mal, ma foi. Quant à la carrière de compositeur pour le cinéma de Elfman, inutile de préciser qu'elle mérite tous les éloges. Sur Dark at the End of the Tunnel, c'est le titre "bonus", Try To Believe qui offre les plus beaux frissons pop. Une des plus belles compositions de Elfman, c'est un morceau écrit pour un film (Midnight Runner), comme quoi, il avait vraiment la tête ailleurs le petit...

Finalement c'est pas si mal : When The Lights Go Out, Flesh'n'Blood, Try to Believe

 

 

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Preuves accablantes : Cry, Got to Get Up, Fear of the Unknown, Silly Thing

Pourquoi ? Parce que la seconde moitié des années 80 n'a pas été toujours rose pour les Banshees de la Sioux. Parce qu'ils aimeraient bien séduire le public américain. Parce qu'ils aimeraient ne pas passer pour des ringards. Parce que les Banshees adorent expérimenter et faire un peu n'importe quoi. Le résultat est effectivement n'importe quoi. Le groupe, qui devait quelques uns de ses plus grands moments à la rythmique folle de Budgie, s'abandonne aux boîtes à rythmes. En 1991, cela pouvait paraître normal de se pencher sur le cas de la "house" et du hip-hop. Aujourd'hui, Superstition est plutôt embarrassant, tant il ne ressemble en rien (ou si peu) aux Banshees, et encore moins à quelque chose de chouette. Sur Shadowtime, ils parviennent même à sonner exactement comme Cure, groupe qui, rappelons-le, a énormément "emprunté" aux Banshees. Quant aux morceaux "dance" tels que Fear of the Unknown ou Got to Get Up, ils sont plus qu'embarrassants.

Raisons d'espérer : L'errance ne fut que passagère. Dès l'année suivante avec l'excellente collaboration avec Danny Elfman pour Face To Face, puis en 1995 avec le bien beau The Rapture produit par John Cale, les Banshees reprenaient fermement les choses en main et revenaient à leur meilleur niveau. Mais l'espoir fut aussi de courte durée. Après un dernier et fantastique single, New Skin, pour la BO de Showgirls, le groupe se sépare. Depuis, Siouxsie, Budgie et Steven Severin entretiennent la flamme avec talent, mais ce ne seront plus jamais Siouxsie and the Banshees. Pour en finir avec Superstition, malgré le son très daté de l'album, la plupart des chansons sont très honorables et il y a quelques petites perles comme le joli The Ghost In You, le troublant Drifter et, oui, si si, l'efficace Shadowtime.

Finalement c'est pas si mal : The Ghost In You, Drifter, Shadowtime

 

 

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Preuves accablantes : Tout

Pourquoi ? Parce que les années 80 sont dures pour le Loner. Après un grand chef-d'oeuvre du nom de Rust Never Sleeps, en 1979, Neil Young s'apprête à abandonner sa maison de disques attitrée, Reprise, pour céder aux sirènes du gros Geffen. Le Loner enchaîne au débuts des 80 des albums bizarres, expérimentaux et fort inégaux. Le rock'n'roll se sent trahit et les ventes baissent de manière catastrophiques. Geffen ne trouve pas du tout son beau Neil Young "rentable". En réponse, Young forme les "Shocking Pinks" et livre un album de 24 minutes dans la veine rockabilly. C'est n'importe quoi, c'est une vaste farce. Qui ne sera du goût de personne.

Raisons d'espérer : Toute la carrière de Young chez Geffen et donc durant les années 80 fut un long passage à vide créatif et commercial. C'est seulement avec son retour sur Reprise et avec This Note's For You, que la Rédemption s'accomplira. Les chefs-d'oeuvre seront de nouveau de mise, tels Freedom ou Ragged Glory. Mais ce Everybody's Rockin', reste l'une des plus belles escroqueries du rock'n'roll. C'est un gag, c'est drôle, mais comme souvent avec les disques parodiques, on n'ira pas acheter ça.

Finalement c'est pas si mal : Tout, bien sûr.

 

 

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Preuves accablantes : Tout

Pourquoi ? En 1984, Robert Smith se retrouve le cul entre deux chaises. Il vient d'offrir une trilogie d'albums glauques, sombres, diablement dépressifs et torturés (Seventeen Seconds, Faith et Pornography), mais ce sont ses singles rigolos qui cartonnent (The Walk, Let's Go To Bed, The Lovecats). Pris d'une crise de schizophrénie aiguë, Smith accouche d'un album pouët-pouët, synthèse impossible entre les aspirations romantico-beurk du Cure d'autrefois et les chansons marrantes qui font danser bêtement. Le résultat laisse perplexe tant l'on a rarement entendu plus idiot que The Caterpillar et plus beurk que The Top ou que Shake Dog Shake. The Top est réputé comme étant l'album le plus sous-estimé et le plus difficile d'accès de Cure. C'est surtout l'un des plus indigestes. The Top, ironiquement, il fallait plutôt lire The Flop.

Raisons d'espérer : Devenu avec le temps l'une des œuvres les plus cultes de Robert Smith et sa bande de joyeux drilles, The Top compte parmi ses fans des gens comme Sonic Youth ou Billy Corgan. Un grand disque pour masochistes. Cure allait largement se faire pardonner par la suite avec son beau chef-d'oeuvre Disintegration. Et aussi retomber dans ses pires travers avec un The Top n°2, en la personne d'un Wild Mood Swings de sinistre mémoire.

Finalement c'est pas si mal : euh...

 

 

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Preuves accablantes : Tout

Pourquoi ? Parce que pendant avoir été durant toutes les années 70 des intégristes anti-synthétiseurs, Queen trouve un second souffle et un nouveau public en cédant à la techno-pop sur The Game. L'album fait un carton, Freddie Mercury adopte la moustache, Queen semble s'être adapté, pour le meilleur et surtout pour le pire, aux années 80. Mais la suite est moins glorieuse. La BO du maxi nanar Flash Gordon, puis ce Hot Space, manquent de couler le groupe. En effet, après le rien-synthétique, Queen passe au 100% synthétique. On cherche le rock et d'autant plus le hard rock dans Hot Space. C'est un album vaguement funk (Dancer, Staying Power), vaguement disco, vaguement pop (Las Palabras De Amor, Life Is Real), vaguement reggae (Back Chat, Cool Cat), entièrement tourné vers les pistes de danse. Le morceau bonus est Under Pressure, le fameux single enregistré avec cette vieille tante de David Bowie. Un grand moment de musique drôle. Fichtre, foutre, caramba !

Raisons d'espérer : Queen se rattrapera plus tard avec de biens bons albums tels que The Works ou A Kind of Magic. Mais là, ça n'allait pas vraiment fort chez la bande à Freddie. Malgré tout, il reste une chouette ambiance sur ce Hot Space et le groupe reste sympathique au possible. Et marrant. Il y a aussi une chanson géniale sur ce disque, le fabuleux Body Language, bidule malade, pervers, comique qui rendrait immédiatement gay le plus endurci des hétéros.

Finalement c'est pas si mal : Body Language

 

 

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