Edwood VS La Musique

Les singles populaires (ou non) en avance-rapide

mai 2002

 

 

le monde serait triste sans lui    Eminem : Without Me

        En voilà un qui ne veut pas lâcher la rampe. Là où Marilyn Manson avait tout dit au bout de 2 albums et demi, et que la plupart des gugusses provocateurs à la mode finissent dans les toilettes de l'histoire après un, ou au plus, deux albums ; l'affreux jojo Marshall Mathers revient avec, oh, crotte alors, un excellent single et un excellent clip (Eminem et Dr Dre en Batman et Robin, c'est con comme du Beavis & Butt-Head, mais qu'est-ce que c'est bon). Alors, la polémique va faire son retour en force. Peut-on tout pardonner à une tête à claques aussi talentueuse ? Son homophobie, sa misogynie, son racisme (si, si), sa mégalomanie, sa vulgarité, j'en passe et des pas meilleurs ?? Il en fait, encore une fois, le thème de sa chanson. "On a besoin d'un peu de controverse, ce serait si vide sans moi". C'est roublard jusqu'à l'overdose. Mais ça sonne bien. Britney et Eminem, même combat, du moment que ça sonne bien, que ça accroche l'esprit, avec ce qu'il faut d'humour, on signe, comme les bons moutons que nous sommes. Avec lui on rigole d'Elvis, d'Oussama Ben Laden, de Limp Bizkit et surtout de Moby. Ah zut, deuxième écoute de la chanson et c'est un monstre addictif. Et à la troisième écoute, on est prêt à précommander l'album. Mission accomplie, monsieur Mathers, merci. Maintenant monsieur Reznor, les lettres.

 

Moby : We Are All Made Of Stars

        Mis en scène, comme le clip d'Eminem, par l'inévitable Joseph Kahn, le retour de Moby, après le carton incompréhensible de son odieux Play, va encore me donner des ulcères. Entièrement repompé sur un Bowie ou un Pet Shop Boys quelconque, We Are All Made Of Stars est le sommet du manque d'inventivité. Le grand triomphe du rien, le nouveau produit niais du Robin Williams de la pop. Le clip recycle (oh surprise !) tous les poncifs du genre, cela va des couleurs basiques de tous les clips (verts, bleus et rouges très marqués) et des mouvements de caméra post-Fincher (tournoiements, petits travellings avant-arrière hyper énervants...). Ca se voudrait du Beck avec le budget de Terminator 2. Ce n'est qu'une bouse parmi les autres.

 

belle pochette pour single moche    Garbage : Cherry Lips

        Après avoir retourné ma veste 2500 fois à propos du groupe de Butch Vig, une fois n'est pas coutume, je vais la reretourner. Donc pour la 2501e fois je change d'avis et je vous dis que c'est de la merde. Un clip totalement hors de propos (en gros un clip de Nine Inch Nails de 1989, ce genre de choses...), avec des effets spéciaux à la mode (disparition, tout ça, tout ça, façon Hollow Man). Shirley Manson, toujours dans son trip Debbie Harry, ne ressemble plus à rien (elle est quand même plus mignonne que la chanteuse de No Doubt, mais faut pas abuser non plus), on dirait Annie Lennox, en fait. Quant à la musique, malgré le désir, toujours affiché avec prestance, de construire de bons gros refrains pop à l'ancienne avec les moyens d'aujourd'hui, c'est très beurk. En clair : attention sur le refrain on met les guitares en avant et on accélère le rythme, c'est d'enfer, ça, baby, yeah ! Autant je m'étais laissé prendre au jeu sur I Think I'm Paranoid ou Temptation Waits. Autant là, non, faudrait tout de même pas me prendre pour une poire. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, ça se laisse voir et écouter d'un œil et d'une oreille distraits, sans trop de rancœur. Mais le présent d'un ex-possible bon groupe fait peine à voir.

 

Pink : Get The Party Started

        Ca sonne comme un tube 35 tonnes après à peine 20 secondes. Bref, ça fait peur. Le R'n'B MTV dans sa faction la plus commerciale. Ca aussi, ça fait peur. C'est laid, vous ne pouvez pas imaginer à quel point. C'est du "djeun" par intraveineuse. La musique est d'une efficacité douteuse (en gros : on a déjà entendu ça quelque part). Le clip est une Horreur. Avec une majuscule, SVP. Pink ne ressemble à rien. Ou alors à n'importe quoi. Pink, c'est un truc qui sort des Montagnes Hallucinées ou de la Recherche de Kadath de Lovecraft. Indescriptible. Il ne faut PAS regarder le clip de Pink.

 

Miss concept a toujours quelque chose à vous montrer.    Bjork : Cocoon

        Forte d'un album, comme toujours, bon mais sans plus (à part le SelmaSongs, vraiment trop pas beau), Bjork poursuit sa veine des "clips à concept". Mais, déception, le concept est quasiment le même que celui de Hidden Place. En clair : elle se montre à nue. Bjork est donc un petit mannequin immaculé révélant un vrai corps de femme, ce qui change agréablement des bimbos habituelles. La nudité chez Bjork paraît tout à fait naturelle, sans érotisme, une nudité de mère-enfant. Des câbles rouges surgissent alors de ses tétons (toujours des concepts percutés de la cafetière, hein) et débutent un ballet autour de la chanteuse. Avant de commencer à l'entourer pour former le cocon du titre. A l'image de la musique, le clip est à la fois rassurant et provoque un malaise délicat. Excellent. Si, si, vous avez bien lu. J'ai dit : Excellent. Achetez l'album. Si, si, achetez l'album. Il est très bien. Bjork, je l'aime, d'un vrai amour qui ne pardonne rien. La dame pourrait tellement MIEUX faire, que je ne lui laisserais pas la moindre seconde de repos tant qu'elle ne nous aura pas offert LE chef-d'œuvre absolu dont elle est capable. Bjork, espèce de complaisante, t'es foutue, Edwood est dans la rue !

 

Sheryl Crow : Soak Up In The Sun

        Détruisant d'un coup, d'un seul, tout le maigre capital sympathie qu'on pouvait lui accorder (à la rigueur, à la limite) après On The Outside et If It Makes You Happy, Sheryl Crow se prend pour Jennifer Lopez et nous inflige ce qui est peut-être le clip le plus laid de ce début d'année 2002. C'est le My Love Don't Cost Pas Grand Chose de J-Lo, mais à la place de la bimbo suprême, une sorte de country-girl sur le retour, engluée dans de l'auto-bronzant et qui nous fait croire que le blues est un truc de surfers. Ou quelque chose comme ça. Non seulement c'est horrible, mais en plus c'est révoltant. Aie, mon ulcère se réveille.

 

Le nouveau (joli) visage de la pop anglaise    Sophie Ellis-Bextor : Murder On The Dancefloor    Sophie Ellis Bextor, c'est marqué dessus, oui, je sais

        La très jolie chanteuse-mannequin repérée dans le tube de Spiller, Groovejet ("and if this ain't love, why does it feel, why does it feel, why does it feel so good ?", on en a bouffé de celui-là !), se lance en solo avec un énorme succès. Certes sa pop est efficace (mais sans le moindre coup de génie) et ses clips sont rigolos, mais c'est bien entendu du côté de la plastique de la demoiselle qu'il faut chercher la clef de son succès. Ce qu'elle a de plus que les autres ? La voix de Debbie Harry et la classe des chanteuses à l'ancienne (dont Debbie Harry serait un peu la Déesse). On lui écrirait de bonnes chansons et on lui ferait plein de clips encore plus irrévérencieux, elle serait LA chanteuse pop de l'année 2002. Mieux que Roisin Murphy et Nina Person ?? Aussi bien que Roisin Murphy et Nina Person !! Pour l'instant, ne vous affolez pas, il y a encore du boulot.

 

Le clip de l'année, achetez la version DVD, enfin !    Pulp : Bad Cover Version

        Le meilleur clip du monde par le meilleur groupe du monde. Pas la meilleure chanson de We Love Life, mais l'une des plus drôles, ça tombe bien, le clip est à se rouler par terre de rire (passage favori : Cher). Achetez l'album pour Wickerman, I Love Life, Roadkill et Sunrise. Et pour les autres chansons aussi. Dont The Birds In Your Garden, prochain single, futur numéro un, dans mon monde idéal à moi que j'ai.

 

Marilyn Manson : Tainted Love

        Le has-been méchant pas beau revient avec la reprise de Sweet Dreams d'Eurythmics. Ah non, on me fait signe que c'est une autre chanson. Un tube techno-pop du début des années 80. Quelle originalité folle ! Et il le reprend comment ? Bah en le ralentissant, en mettant de grosses guitares, en chantant avec une voix pleine d'une haine qui lui vient de ses tripes, bref en massacrant tout le charme de l'original (de Soft Cell, je le rappelle). C'est toujours la même chose. Et c'est franchement laid. Marilyn Manson est devenu le Elton John du métal. Pauvre Brian Warner, coincé entre Slipknot (plus cons et plus méchants) et Eminem (plus drôle et plus malin), les temps sont durs pour les provocateurs des années 90.

 

Shakira, shake, shake, señora, shake it all the time !        Shakira : Whenever, Wherever

        Il faut bien se rendre à l'évidence, le clip a remplacé la musique dans le succès des ventes de disques. Ca semble paradoxal, et vous allez me dire que c'est le cas depuis Michael Jackson et son Thriller et encore plus depuis Madonna et son Like A Virgin (que tout le monde a acheté à cause des clips). Mais là ça prend des proportions affolantes. Shakira a cartonné dans les charts du monde entier grâce à... son derrière monté sur suspension hydro-pneumatique. On ne voit que lui. Tout le temps. C'est pas Shakira, c'est Shake-ira. C'est la surenchère par rapport au clip de Britney dont je vais vous parler à la fin. Du cul, du cul, du cul ! Du cul qui bouge, du cul animé de sa propre vie, du cul libéré des chaînes du corps pour s'élever plus facilement vers les sphères angéliques et peut-être, au final, pourquoi pas ? retourner en Dieu et atteindre la Félicité. Un peu plus tard, Shakira nous refait le coup de la Madonna à quatre pattes dans Express Yourself. Sauf que là, c'est carrément dans la gadoue. Bah si c'est comme ça, la censure va peut-être permettre de ressortir le clip de Body Language de Queen avec les scènes de catch féminin dans la boue ? Enfin, on rigole, on rigole, mais on en arrive à de telles extrémités pour vendre sa marchandise. A ce rythme, dans deux ans on verra Britney se prendre des cumshots et Pink s'enfiler des godes plus gros que l'ego de Lou Reed. Bah moi ça m'excite pas des masses, vous savez. La chanson ? Ah oui, la chanson. Le refrain est correct, je veux dire, pour ce qui est censé être un tube interplanétaire, et puis elle chante avec son nez ("you are nîîîîre", on dirait Liam Gallagher). Mais on s'en fout de la musique, puisqu'on vous le dit ! Et ce n'est pas la peine de me répéter que Shakira roule sa bosse depuis un bout de temps en tant que "diva latina". Le résultat est là, et ce n'est, comme en toutes choses humaines, qu'une histoire de cul.

 

allez, si vous achetez son disque, elle sera là pour longtemps    Sophie Ellis-Bextor : Take Me Home     nouvelle Debbie Harry ? L'espoir fait vivre mais le chemin est si long...

        Encore Miss "Pommettes en or", juste pour comparer avec Shakira. Là. Vous voyez la différence ? L'une a la classe, l'autre carrément pas. Certes l'une est quasiment à poil dans la boue, mais l'autre nous refait la Madonna de Vogue. En brune. Alors forcément, c'est magnifique. Enfin, peut-être pas à ce point-là, en tout cas, ça donnerait presque envie d'acheter son album. Juste pour vous prouver que moi aussi je peux acheter des disques à cause des clips.

 

Linkin Park

        Je ne sais pas ce qu'ils chantent mais c'est du sous Limp Bizkit, qui sont déjà du sous Korn, qui sont du sous Rage Against The Machine. Ca fait peur, non ? Et si on écoutait Supergrass à la place ? Quoi ils sont morts Supergrass ? Non, arrêtez, je sens une grande montée de déprime, là.

 

Kylie Minogue, le sexe fait vendre    Kylie Minogue : In Your Eyes     Kylie Minogue, le sexe fait vendre quoi ? Du sexe !

        Il fut un temps où la simple mention du nom de Kylie suffisait à me redonner le sourire. Mais cette époque est révolue. Depuis qu'elle a découvert que tout le monde n'en avait qu'après ses fesses et son petit corps bien conservé, Kylie n'a plus songé à se faire écrire de bonnes chansons. Exit Nick Cave et les Manics, bonjour le néo-disco pile poil pour les dancefloors. Et croyez-moi, niveau dancefloor, ce n'est pas Better The Devil You Know. C'est correct, dans le genre, admettons, c'est même efficace, c'est normal que ça cartonne. En plus Kylie sort le grand jeu à un point que l'on dépasse le cadre de la pornographie bon teint pour percuter quelque chose d'encore plus obscène. On voit trop, l'imagination n'a plus de rôle à jouer. Elle se roule par terre, minaude, provoque, excite les mâles à mort (on dirait un jeu de mots) mais elle est une femme libérée avant tout. Kylie mérite mieux, mais après tout, elle a besoin d'argent, alors...

 

Anastacia : One Day In Your Life

        Le même clip que Shakira, en plus laid et avec une chanson encore plus nulle. Horrible. Anastacia est l'Antéchrist, ça se confirme. J'achète le Ellis-Bextor en triple exemplaire. Au cas où. En attendant le DVD.

 

Oasis : The Hindu Times

        George Harrison a peine enterré, les frangins stupidos décident de le faire se retourner dans sa tombe. Voire de lui faire danser le French CanCan, tant ce single du "grand retour" du groupe le plus has-been de notre époque (enfin, ce n'est pas Supertramp, non plus, mais bon) est d'une nullité crasse. On vous rappelle à tout hasard que c'est bien le même groupe qui chantait Cast No Shadow et Some Might Say. Dans une autre vie. Et que George Harrison est le monsieur qui a écrit Taxman, Something, While My Guitar Gently Weeps, et qui a produit les Monty Python au cinéma. Je crois qu'il n'y a rien à ajouter.

 

Enrique Iglesias : Escape

        Jolie performance de Enrique qui vient de battre son papa au titre de personnalité la plus insupportable de la famille Iglesias. L'événement de l'année sans aucun doute.

 

Bratisla Boys : Stach

        "Toute la gaieté des pays de l'Est réunie dans un single." Derrière ce concept débile qui nous renvoie aux "fameuses" performances du boys band de Charly et Lulu ("le feu ça brûle et l'eau ça mouille") et autres Lagafferies ("Il est bô le lavabo, il est laid le bidet"), se cache Michael Youn et son équipe du Morning Live (désormais partie ailleurs pour de nouvelles aventures). Difficile de ne pas éprouver de la sympathie pour ces génies de la performance en direct. Décomplexé et sans aucune limite, Michael Youn aurait été mon héros quand j'avais 14 ans. Aujourd'hui je juge tout cela avec bienveillance et vous encourage à faire de même. La chanson est drôle, le clip aussi, on ne va pas aller jusqu'à acheter ça, faut pas abuser, mais on en dira du bien, parce que cela le vaut bien.

 

Slipknot : My Plague

        Le nouveau groupe "le plus con du monde" (je crois qu'ils s'auto-proclament ainsi) laisse sans voix. C'est nul ! Mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point ! On dirait un vieux Faith No More. Cela se veut ultra violent, ultra méchant, on dirait un Ministry de 1988. Avec la voix néo-métal en bonus. Tiens, ils sont sur la BO de Resident Evil le film (Resident Debil, donc). Ca leur va bien. Ils seront sans doute sur la BO de Matrix 2. A la place de Rage Against The Machine. Leurs paroles, pleines de haine stupide et de déprime complaisante (style : "j'ai 16 ans, je suis puceau, personne m'aime, personne me comprend, je crains, je vous hais tous, gna gna gna"), feraient passer du Megadeth pour du Bob Dylan. Attendez, rien que les titres des morceaux : I Am Hated, People=Shit, New Abortion, Disasterpiece... Je n'invente rien ! On parle d'eux parce qu'ils ont des concepts à la con (des déguisements clownesques, des concerts plein de sang et de sperme, des propos mongolos bourrins...). En vérité et à l'écoute de leur album Iowa, on sent bien que Slipknot n'est qu'un vague groupe de ploucs ricains sans talent qui a trouvé un moyen de faire parler de lui facilement. Il suffit d'entraîner les ados de 12-16 ans dans leurs pulsions morbides et hop ! Je suis l'idole d'une génération de gosses lobotomisés, qui n'ont toujours pas compris qu'à la fin l'amour que l'on prend est égal à l'amour que l'on fait. Alors, voilà, Slipknot, non seulement c'est de la musique de merde, mais en plus c'est un mode de vie de merde. Crotte alors !

 

Gemma Hayes : Hanging Around

        Avec ses faux airs de Kate Winslet après un régime drastique, Gemma Hayes tente de s'engouffrer au milieu des retours de Sheryl Crow et d'Alanis Morissette. Etrangement, ça sonne plus comme du Richard Ashcroft que comme du... euh... comment elle s'appelait déjà celle qui chantait "I'm a Bitch" ?? C'est dommage, ça pourrait presque être bien. Avec du talent. Des idées. De la sincérité. Enfin... Virez-moi cette production FM !!! En parlant de Kate Winslet, saviez-vous qu'elle avait sorti un joli single "What If ?" Même si elle déteste la chanson, elle a fait mieux que toutes les Céline Fabian du monde.

 

Bradly Drawn Boy : Silent Sigh

        Aie, ça ressemble à du Moby. D'ailleurs le clip aussi. En voilà un qui promettait, mais qui s'est un peu perdu en route. Pourtant la chanson est sympathique. Mais cela ne suffira pas. Aller 8/20.

 

la French Touch

        Que ce soit Alex Gopher, Modjo, Etienne de Crecy, DJ Medhi (qui a au moins le mérite d'avoir un bon clip) & co. Ils font tous leur morceau sur la même base rythmique et avec les mêmes effets éculés. Aussi dansant qu'une intégrale de Prokofiev (et encore) et aussi enthousiasmant qu'un discours d'Alain Madelin.

 

les Sugababes, essai transformé ?    Sugababes : Freak Like Me

        En faisant plus ou moins de bruits, les Sugababes et les Destiny's Childs sont deux groupes de filles qui font avancer le problème. Certes, ce sont leurs producteurs qu'il faut féliciter, mais en récupérant ce qui se fait de plus pointus en matière de musiques électroniques et en le mélangeant avec de la pop (pour les Sugababes) et du r'n'b MTV (pour les Destiny's Child), elles avancent, elles avancent. Mention particulière "pan dans ta gueule" à la reprise du Freak Like Me de TLC (!?!) par les Sugababes, qui sonne tout simplement comme la copulation contre-nature entre les Spice Girls et Nine Inch Nails, un rêve de musicophile devient réalité. Oui, c'est une reprise, mais souvenez-vous que c'est en reprenant du Queen que Trent Reznor avait "inventé" une bonne part du son NIN. Bluffant, et il n'y a pas que moi qui le dis ! On frise le single du mois, là.

 

méfiez-vous des apparences, ces trois filles vont changer le monde

 


 

Le grand Canyon, ses paysages, sa Bit-Bit, ses décoletés too too much...

 

Britney Spears : I'm Not A Girl, Not Yet A Woman

        Britney, ah, Britney. Que devient-elle mon ancienne égérie ? Et bien elle se laisse doucement aller. Elle devient un dinosaure. De Wonder Girl, elle est passée au statut de star établie et à la limite de la traversée du désert. Son film, Crossroads, a été un bide mémorable (enfin, c'est pas Glitter de Mariah Carey, quand même, mais bon...). Et son nouvel album ne déclenche aucune passion. Trop vieille pour exciter encore notre attirance pour les petites adolescentes innocentes, démythifiée par son goujat d'ex (non, Britney n'est pas vierge et ça fait un bon bout de temps que ça dure), régulièrement citée pour des problèmes d'alcool (ça encore, c'est assez charmant), Bit-Bit coule lentement mais sûrement dans les sables mouvants de l'oubli de masse. Car il est bien connu que la masse oublie à toute vitesse, sinon Le Pen n'aurait jamais atteint le second tour des présidentielles.

        A part ça, quoi de neuf ? Et bien Britney reste l'étalon-maître de la pop américaine. C'est bien fait, mais sans saveur, sans rien où s'accrocher. Et vu le décor, on tombe de haut. Le clip est bourré de supers mouvements de caméra par hélicoptère, sans doute influencés par la mise en scène de Peter Jackson pour le Seigneur des Anneaux (et en général, Jackson étant un pro du plan aérien). L'intérêt principal du clip ? Comment Britney va-t-elle répondre à toutes les autres bimbos qui se déshabillent toujours plus ? Et bien, elle leur répond, et de quelle manière ! Elle tombe presque le pantalon. Un pantalon si bas qu'on lui voit la raie... la raie de quoi ? la raie de son crâne, bien sûr ! La belle saison sera très portée sur le derrière, encore la faute à J-Lo, ça ! Vous inquiétez pas, grâce à Sophie Ellis-Bextor, bientôt on aura droit à la saison du joli minois. Enfin... j'espère... Quant à la saison de la musique, vous aviez qu'à acheter le single de Pulp la semaine de sa sortie, bande de nases. Pour la peine, je m'en vais. Là.

 

National Geographic présente : le pantalon qui tombe en milieu naturel.

 


 

Le top singles de la période :

 

Pulp : Bad Cover Version.

(parce que c'est le meilleur groupe du monde. Le clip est un monument d'humour par ailleurs et la chanson est belle)

Sugababes : Freak Like Me.

(pour la claque, le son NIN/Aphex Twin mixé avec un girls band r'n'b, clip façon Blade bien brutal aussi, j'ai vu l'avenir de la musique pop !)

Bjork : Cocoon.

(délicate chanson, qui vit bien mieux en single que dans l'ensemble de l'album, clip touchant, bizarre, beau)

Eminem : Without Me.

(retour en force et en pleine forme de l'affreux Eminem, clip tout simplement hilarant et chanson diaboliquement efficace)

Sophie Ellis-Bextor : Murder On The Dancefloor.

(la naissance d'une future grande de la pop, ainsi que la confirmation d'une personnalité à part)

et bien sûr : Bratisla Boys : Stach.

 

 

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