Edwood vous parle de

 

 

la Net-Economie

 

 

        Enfin... Edwood aimerait bien vous en parler, pour faire style : "ouais, moi j'ai un avis sur les sujets importants et branchés". Mais j'avoue n'avoir absolument rien à foutre de la nouvelle économie ou de ce que tous les abrutis online peuvent faire de leur modem. Qu'ils soient abrutis ou non, d'ailleurs, ne versons pas dans un manichéisme bon marché. L'entreprenaute n'est pas un crétin, selon ses critères personnels qui sont discutables assumèrent, mais les vôtres aussi sont discutables. Mais je n'ai ni le temps, ni le courage d'entrer dans un débat d'opinions douloureux (forcément... douloureux...). Pour tout vous dire, chacun a le droit de faire ce qu'il veut et de dire ce qu'il veut, tant que cela ne me dérange pas.

        Bon, OK, le problème c'est que je suis beaucoup plus facilement dérangé que ce que je laisse paraître sur le web (si ! si ! encore plus facilement dérangé que ça !). Mais je me bats chaque jour pour que vous puissiez exprimer vos idées, surtout si ce ne sont pas les miennes. Et dès le lendemain, je vous rentre dans la gueule. Forcément (je me "Durasise" de plus en plus, si c'est pas malheureux). Et internet permet à tout le monde de s'exprimer dans la liberté la plus pure et la plus franche (ou presque) et ce n'est pas bien beau à voir, mais j'en ai déjà parlé. La net-économie a pris naissance dans cette jungle en folie, le territoire idéal, forcément idéal (forcément, forcément, enfin, quoi...) pour faire de l'économie libérale, ultra-libérale, libertaire, flexible, ventilée, plug&play, etc... Et ce n'est pas un mal. Mais ce n'est pas un bien aussi. C'est... euh... centriste (forcément, non, faut que j'arrête avec les forcéments, j'abuse, là).

 

        Une start-up, c'est mignon, à la base. C'est un peu comme les bébés ours, c'est tellement choupinets quand c'est petit. Et quand ça grandit, beuh... ça montre les crocs et ça fait son malin. Mais l'ours, comme la start-up, est une ptite chose fragile. Il suffit d'un chasseur aviné (pléonasme) pour que la start-up explose, il suffit d'un caillou glissant au fond du torrent pour que la start-up, qui se croyait maligne à pêcher le saumon avec ses grosses papattes, se cassent la gueule et se brise le col du stock option (prononcez "optione" comme les gradés romains débiles dans Astérix). Par contre, OK, c'est vrai qu'il y a plus de start-up que d'ours, au moins en France, quoi. Mais c'est un détail. Sinon la comparaison fonctionne fichtrement bien, non ? Perso, je sais pas trop, j'ai pas vraiment suivi les dernières lignes, là.

        Une start-up, c'est comme une chanson, enfin, non, ça n'a rien à voir avec une chanson, en fait, quelque part. Voilà, ça m'apprendra à parler de sujets que je ne connais pas. M'en fous, tout le monde en parle, donc j'en parle. La net-économie c'est très bien, je suis pour. Et contre. En même temps, parce que je suis constant avec ma ligne directrice (qui est d'être totalement inconstant, voire inconsistant, mais pas un incontinent, non, non, quand même, ça poserait problème en plus, vu qu'il n'y a pas de WC sur le web, par contre y a plein de caméras dans les WC, même s'il n'y a pas de WC, allez comprendre, mais je m'égare...). Où en étais-je ? Ah oui ! L'entreprenaute est mon pote, car il vaut toujours mieux être pote avec des gens plein de tunes, c'est bien connu. Mais je me méfie quand même, car les entreprenautes sont plein de tunes virtuelles, forcément, virtuelles. Et le virtuel, ma foi, ça vaut pas tripette, quoi qu'on en dise. Le virtuel c'est du rien, c'est de la musique sans support, ce sont des gens sans âme, c'est du Edwood vous parle, c'est de l'argent en fanfreluches (et encore !). Alors finalement, l'entreprenaute je le laisse s'amuser tout seul comme un grand avec ses amis les ours et ses copines les fourchettes à roulettes.

 

        La net-économie c'est pourtant pas mal, pour qui aime les plantigrades débonnaires. Mais moi j'aime pas les animaux à poils (sauf si c'est Traci Lords, forcément, forcément, forcément, forcément). Pourtant je voudrais bien faire un vaste plaidoyer léger et sympathique en faveur des start-up et des entreprenautes. Tous les petits rigolos se foutent de leurs trognes et c'est pas juste ! Jaloux que nous sommes ! Je n'ai pas de start-up et je suis fauché comme un lynx des Vosges, je n'aime pas internet et j'aime les ours empaillés, je n'ai rien compris du tout au monde qui change et je suis encore sur un fournisseur d'accès payant. Je ne réponds pas à mes mails et je refuse de faire de la pub sur mon site pour les revendeurs de saucisses sèches et les clones de Yahoo. J'ai mauvais esprit pour ne pas dire un esprit mauvais. Ne croyez pas ceux qui disent que j'ai bon fond, je n'ai pas de fond, alors j'ai encore moins de bon, au fond, là où il y a une caméra sous la cuvette.

 

        La net-économie pose des problèmes importants (pour ne pas dire d'importants problèmes), notamment au niveau de l'accélération de la mondialisation et le fait que les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Bouh la la la que c'est triste. Je deviens donc de plus en plus pauvre, forcément, et d'ailleurs ça se vérifie. Dois-je pour autant crier à l'injustice ? Avec mon modem et mon clavier, je pourrais fonder une start-up. Je n'ai besoin de rien de plus. A la limite je vends mes lignes de textes aux alentours de 12$ et je fais mon introduction en bourse sans vaseline au bout d'un mois. Ma start-up c'est moi, je ne suis pas un ours, loin de là, mais je ne suis pas un écureuil non plus (tout s'explique !). J'entre dans le monde de la net-économie, tout le monde se met à m'aimer (sauf les rebelles et les rigolos de mes couilles, je les méprise eux, surtout depuis que que ma start-up fait 15000000$ de plus-values), je suis heureux parce que j'ai plein d'argent pour m'acheter des abonnements à des sites pornos et des vynils des Beach Boys. La vie est belle, la net-économie rules ! Ma start-up hyper sophistiquée et dynamique fait le bonheur des capital pas si risqueurs que ça (et que je sais même pas comment ça s'écrit mais on s'en fout, la vie est belle dans le zoo !). Je suis même invité sur les plateaux de télé et j'ai une chronique hebdomadaire dans Rive Droite Rive Gauche pour expliquer de manière claire et pas compliquée comment il faut faire de nos jours pour rien branler et pouvoir s'acheter des putes thaïlandaises et des vynils originaux de Neil Young. J'écris un livre qui parle de moi, forcément, et j'en vends plein. Je fais don des bénéfices de cet ouvrage à ma société offshore qui fabrique des cd-roms pirates qui permettent de jouer aux jeux X-Box avant même la sortie de la console. Je rachète un pays à la con (le Belize par exemple) et je m'auto-proclame Empereur du Monde Libre. Je déclare une guerre virtuelle à plein de gens, une guerre sur Battle.net, de préférence sur Diablo 2, dont j'ai déjà tous les trainers pour faire de l'instant kill. Forcément avec une amazone niveau 99 et des objets uniques vraiment uniques, je prends facilement possession de la Terre et de tous ses habitants. Vous m'appartenez tous et toutes et na na nèreu !

 

        La net-économie c'est donc de la balle. Si vous êtes contre, c'est que n'aimez ni les ours, ni Diablo 2, ni même les disques des Beach Boys, vous êtes donc d'affreux chasseurs direct from the Médoc et vous ne méritez pas la considération de Edwood 1er Empereur de l'Univers Libre (Univers, oui, forcément, tout augmente). Mais on me fait signe depuis la régie que j'ai dépassé mon temps de parole et que je dois encore sortir les poubelles et passer un coup de ballet dans le couloir. Ce qui prouve qu'internet ne résout pas tout et que l'entreprenaute doit aussi penser à sortir le chien. Moi, ça va, j'aime pas les chiens, beuh... non... j'aime pas les chiens.... Ce qui prouve donc bien et avec une force démonstrative tétanisante, que je ne suis pas doué pour la net-économie et que quoi que j'en dise je n'ai rien compris du tout. Ah crotte alors ! Je boude, forcément.

 

Edward D. Wood Jr. qui ne comprend même pas ce qu'il écrit, ah bah je vais fonder une start-up pour les ours et les lémuriens, alors, tiens...

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