Edwood Vous Parle de

 

La Routine

special guest stars The Carpenters et Lou Reed

 

 


 

Voyons j'allais dire quelque chose mais cela m'est sorti de l'esprit.
Je me disais bien aussi que c'était étonnant que d'un coup, d'un seul, je trouve ce que je voulais dire, et surtout que je réussisse à le dire sans faire de détours et sans me perdre dans un dédale de contournements périlleux qui permettent tout à la fois d'égarer le fil de sa pensée, d'ennuyer le lecteur et de ne pas dire ce qu'il faut dire tout en le disant, sans le dire, ou pas, ou pas.


 

Voilà, voilà comment ne pas faire avancer la conversation. Surtout quand on se parle, comme ça, simplement et en toute simplicité sans se compliquer. Pourtant à la base on se dit que cela peut être constructif, voire intéressant, sans se soucier d'une quelconque mise en forme de ce contenu qui se suffit amplement à lui-même et à son propre système interne. Mais non, ça serait trop simple, alors, on cherche, on cherche, sans trop savoir où, ni comment, ni quoi, pourquoi ? pourquoi ? Et ainsi les lettres défilent sans se poser autant de questions, ce qui fait que cette simplicité bienvenue demeure, là, et oui.


 

Mais ce faisant le temps défile et comme le dit si bien Edwood, l'important c'est de perdre son temps en ayant bien conscience de le perdre et en éprouvant une satisfaction satisfaite. Ainsi, nous avons trouvé un moyen efficace et sympathique de passer son existence, ce qui est important, convenons-en. Parce que bon, après, une fois que c'est fait, tout de suite, ça va mieux. Bon, où en étais-je ? Je ne sais plus vraiment, mais c'était très intéressant. En tout cas cela donnait de l'ampleur à la discussion et c'était bien chouette. Non, parce que si c'est pas moi qui le fait qui sait qui va le faire ?


 

Je trouve aussi parfaitement lamentable la manière dont on se moque d'un groupe aussi charmant que les Carpenters. Non, c'est vrai, il n'y a pas que We've Only Just Begun, mais il y a une flopée de chansons belles à mourir. Et ça on a trop eu vite de l'oublier sous prétexte que ce groupe se retrouve en mid price dans les bacs à solde de Carrefour et que tout le monde possède le Greatest Hits dans son étagère qui prend la poussière. Mais non, enfin, y a de la musique gravée sur le CD en mid price.


 

On pourra me répondre que cela n'a rien à voir avec rien. Ce qui est vrai, mais là n'est pas la question. La question se tient sans doute ailleurs, là où nous ne pouvons pas accéder à son hardcore. On a beau essayé on ne demeure que des clichés. Et tout a déjà été fait, dit et accomplit. Et quand il ne reste plus rien à dire, on le dit quand même, ça c'est très important, ah oui, très important, croyez-moi. Et ainsi se poursuit l'histoire, car le spectacle continue comme on dit, quand justement, on ne sait plus quoi dire. L'important, ma foi, c'est qu'il y a quand même toujours quelque chose à dire, essentiellement quand ce n'est rien. Très important et sans importance en même temps, tout cela vaut la peine d'être dit.


 

Et je n'aurais de cesse de répéter mot après mot, ligne après ligne, minute après minute, tout ce qui fait l'essence de ces propos. En poursuivant sans trêve l'élaboration d'un discours primordial mais sans s'attarder sur le fond qui ne cesse de s'enfuir sans vouloir se retourner, alors, oui, il ne fait aucun doute que je vais bien arriver quelque part avant que ma prose ne tombe d'épuisement sur le bord d'une autoroute de l'information et que ne flambe mon modem, dépassé par le néant qui s'épanche sans cesse au fil du vide de ce que je raconte là, tiens, c'est bizarre, je me rappelle, mais non, ça sonne occupé, quelqu'un doit m'appeler en même temps, ah merci Les Nuls... Et c'est ainsi que je vais continuer.


 

why do bird suddenly appear
everytime you are near ?
Hein, ça c'est une bonne question, en voilà une question qu'elle est bonne. Il fallait la poser, c'est fait.
What is the light
shining all around you ?
Ah oui mais on va dire, une bonne question à la fois, sinon on va être dépassé là, et je ne vais pas avoir le temps de répondre comme il faut. Ce qui serait dommage. Car nous tenons là un sujet passionnant. Bien sûr on pourrait faire un lien audacieux entre la lumière et les petits oiseaux, mais ne serait-ce point trop audacieux ? Hein ? Si, bien sûr, il faut traiter chaque sujet indépendamment l'un de l'autre et après, nous verrons bien.
En fait non.
Je ne sais pas trop.
Mais de toute façon : ce n'est pas fini !

Ah bah si finalement c'est fini...

 


 

Oh bah zut j'ai oublié un S aux birdZ, alors après on l'impression que je cause anglais comme une vache islandaise (et encore)


 

Oui mais je suis quand même très intéressé par le point où nous arrivons à cet instant. Car ma foi, on peut se demander où l'aviron nous mène mène mène (forcément en rond, il me semble, mais je peux me tromper). Même si je persiste à dire que les Carpenters sont vraiment un groupe qui mérite notre estime, cela n'a pas grand importance. Non, je me sentais déjà bien plus concerné par le sort des oiseaux (I like birds comme dit mon ami E) et même de la lumière là, qui shine, tout autour de you. Fascinant s'il en est. Même un peu trop d'une certaine façon, trop fascinant, épuisant si on va par là, mais nous n'y allons pas (pour produire un gag consternant et récurent). Ah mais que ne ferait-on pas pour remplir de la page blanche ? Comme si nous devions nous inquiéter du sort de ces territoires immaculés. Mais non, ils sont beaux ainsi, pourquoi vouloir tout souiller de lettres et autres sigles, ponctuations et barbarismes, grammaire et orthographe chancelants ? Hein ? Mais non, il est déjà trop tard, et une fois lancé, que peut-on faire si ce n'est continuer, par-delà l'épuisement et la consternation. Alors on continue.

 


 

Continuons donc car nous sommes bien partis, il ne fait pas l'ombre d'un doute que voilà de quoi lire pour les gens qui n'aiment pas lire et qui de toute façon n'iront pas lire cela parce que je le rappelle ce n'est pas fait pour être lu ! Enfin ! Quoi ! Il faut vous le dire en quelle langue ? Hein ? Hein ? Alors on va être optimiste et on va faire comme si vous aviez compris. Donc je vais pouvoir tranquillement continuer à écrire, là, voilà, ah mais c'est bien, non ? Mais oui, donc je voulais poursuivre mes propos hautement palpitants, même s'il se fait tard et que ça devient épuisant d'une certaine façon, mais c'est une question d'habitude, vous ne pouvez pas comprendre, je peux tenir des zheures zentières et faire des sites webs zentiers ainsi. C'est incroyable, non, vraiment, on ne peut pas croire que l'on puisse autant écrire alors qu'en fait, hein, quelque part et même partout il n'y a rien à dire. Résumé du monologue : rien à dire et il le fait. C'est beau, ça arrive parfois, comme les éclipses de soleil. Et tout le monde se dit : beaucoup de bruit pour rien. Mais n'est-ce point aveuglant ? Non ? Mais si ! La voilà la light qui brille autour de you. La lumière du rien qui s'expressionne avec un luxe infini qui ne semble jamais pouvoir trouver son terme même quand on se dit que la fatigue aura raison du clavier (oui ! du clavier !) et bien non, quand il n'y en a plus il y en a encore ! et cela peut durer encore plus longtemps que cela. Même si je n'ai envie de battre aucun record et que je n'irais certainement pas faire cela tous les soirs. Profitez-en chanceux mortels, ce soir on rase gratis, c'est dimanche, et on travail, quand même, gratis et en surabondance, c'est incroyable et pourtant, voilà des preuves, je vous ai apporté des mots, parce que les fleurs, boah, m'enfin, ça se fane. Alors, oui, poursuivons.


 

Oui, c'est vrai Metal Music Machine de Lou Reed est un disque merveilleux.


 

Rhoooo bah voilà un signe qui ne trompe pas. On évoque monsieur Reed et il est déjà lundi.
Mais Metal Music Machine nous entraînera jusqu'au bout bout bout de la nuit nuit nuit. Après faut pas pas pas s'étonner hey hey que j'écrive trop trop trop. Alors, bon, forcément, des milliers de mélodies, là, ça donne à réfléchir. Là, tiens. Pour la peine. Mais what's happen next ? Oh, aaaah. Non finalement on va remettre Street Hassle... you know what they call it ? Bad luck !... zim zim zim, you're just a shooting star... non je n'ai pas chanté, parce qu'on ne peut pas chanter du Lou Reed, déjà que lui il ne le chante pas à la base... j'veux dire, on peut se faire un rap a cappella, comme pour ses récents concerts là. Mais non, en fait, on va juste écrire, d'la poésie en branches, standing on the corner, suitcase in my hand...


 

Je rouille je ne vais plus assez vite dans l'art de Vous Parler. Il faut du contenu, oui, peut-être est-ce que j'en mets trop ? Mais non, il faut cela, et en bonnes doses de surcroît. Regardez comme le soleil se couche sur les plaines sibériennes. Oh mais voilà t'y pas qu'une musique surgit des ténèbres. Ne serait-ce pas ? non ? les Carpenters ? Encore ! Oh mais on ne s'en lasse pas, d'une certaine façon. Et puis déjà le silence. Comme le temps passe alors, déjà 5 minutes de lundi disparut dans le néant d'une prose surabondante et customisée (hein ? non, non, c'est pas grave). Y a-t-il encore une place pour l'humanité entre Metal Music Machine et We've Only Just Begun ? Non, sans doute pas, l'humanité a disparu dans la confusion des genres. Oh mais non, mais non, on se dit que oui, là, quelque part, au fond du couloir, il reste un espoir, quand il fait noir, il me manque une rime en oir, du style tamanoir, ou tout simplement, attends je reprends.
Quelque part, au fond du couloir, il reste un espoir, quand il fait noir dans le manoir.
C'est mieux.

 

Edward D. Wood Jr. (oui, je sais, je sais, c'est la routine...)