Edwood Vous Parle de   

 

Les Aventures Extraordinaires II

(elles reviennent, elles en veulent, vous ne pourrez par leur résister)

 

 

        Un train ce soir, un train s'enfuit dans le noir, chantait Polnareff (ou quelque chose dans ce style). C'est une belle introduction, traditionnelle, mais efficace. Mais maintenant je ne sais plus trop quoi dire, ça commence bien. Je suis là, devant mon écran et j'aurais tellement mieux à faire que d'essayer de faire de l'humour avec des choses qui ne sont pas drôles et qui ne le seront jamais (air super connu). Mais je ne sais pas, je me sens happé par la force des Aventures Extraordinaires, elles me murmurent à l'oreille que leur potentiel est inexploité. Mais le problème c'est que je n'ai toujours pas compris moi-même ce qu'étaient ces Aventures Extraordinaires là. Un vague concept qui me pousse à revenir en ces lieux de perdition, là où Edwood Vous Parle est le seul Verbe. Et donc je laisse filer le temps (en attendant 15h) et je laisse filer mes doigts (en me piquant sur le rouet).

 

        La musique d'Abyss est très belle même si un peu pompeuse par endroit. Tout le monde aime les Pixies, s'en devient gênant. Est-ce moi qui ai provoqué l'effrayante déferlante Eels ? J'aime John Lynch et David Carpenter, à moins que ce ne soit l'inverse (enfin, je veux dire, il faut intervertir les prénoms ou les noms, pas les deux en même temps, sinon ça marche pas). Je me sens bien peu drôle aujourd'hui, si tant est que je fusse drôle hier, et qu'il m'ait été un jour permis d'être drôle l'espace d'une fraction de seconde. Les Aventures Extraordinaire m'écrasent de tout leur poids (758 kilos toutes humides), et c'est lourd. Non, c'est Lourd.

        Je me dis que je devrais me remettre à faire du Lourdland. Car il n'y a que ça de vrai. Tout le monde sur le web fait des critiques (enfin... "critiques") de DVD. Et on s'en fout. On a pas le temps de les lire. Et puis elles sont nulles. Par contre, une page verte fluo avec une petite animation laide et du texte bizarre. Ca, hum, miam miam, hum hum, tût tût. C'est du top ! Et personne ne s'en lasse. Puisque personne n'y va. Et personne n'a la tentation d'y aller. Et avec un peu de chance, ces gens là vont éteindre leur ordinateur au lieu d'aller sur Lourdland. Et ce sera beau. Sauf qu'ils vont éteindre leur ordinateur pour zoner devant la télévision. Et c'est triste. Oui, c'est beau, mais c'est triste.

 

        20 ans que Brassens est mort. Tout le monde en parle, tout le monde l'aime. Même ceux qui s'en sont tamponnés pendant des années. Aujourd'hui tout le monde veut se référer de Brassens. Quitte à le reprendre (hérésie), à lui tresser des couronnes mortuaires bien pimpantes (on en rigole encore) et à faire des pieds et des mains pour récolter un peu de tunes sur le dos du plus grand auteur/compositeur français. On fait masse derrière le Gorille, et Fernande ne semble plus choquer personne. Alors ? Alors attendez, je vous ai préparé deux petites citations qui seront suffisantes et nécessaires pour résumer ces célébrations.

 

"Dieu ! que de processions, de monômes, de groupes, Que de rassemblements, de cortèges divers, Que de ligu's, que de cliqu's, que de meut's, que de troupes ! Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert. Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on Est plus de quatre on est une bande de cons. Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Parmi les cris des loups on n'entend pas le mien."

"Ici-gît une feuille morte, Ici finit mon testament... On a marqué dessus ma porte : "Fermé pour caus' d'enterrement. " J'ai quitté la vi' sans rancune, J'aurai plus jamais mal aux dents : Me v'là dans la fosse commune, La fosse commune du temps. Me v'là dans la fosse commune, La fosse commune du temps."

 

        Mais malgré tout on ne peut pas oublier Brassens. Eternellement contemporain, éternel Villon de notre enfance (et du reste de notre vie, en fait). Donc ? Et bien donc, on fait en sortes de posséder tous les disques du monsieur. On les passe, on les repasse, on peut même apprendre les paroles par cœur (de Misogynie à Part en passant par Saturne, tout peut servir en toute occasion, et oui). Et puis voilà. Voilà ? Voilà. Une Aventure Extraordinaire, non ?

        Et bien non, sans doute pas. Il n'y a rien d'Extraordinaire à aimer Brassens, même si chacun l'aime à sa façon, donc finalement on s'en sort bien. Et j'écoute Le Grand Chêne et c'est beau. Mais c'est triste.

 

        Parfois on se demande, tiens, mais où va le monde ce matin. Bah j'en sais rien, parce que bon, sans vouloir enfoncer des portes ouvertes, on est l'après-midi. Et le monde ça fait un bout de temps qu'il est parti. L'Aventure Extraordinaire m'appelle, je l'entends d'ici, elle me dit de traverser la rue, pour aller de l'autre côté, certes, pour aller à la Poste aussi, oui, et faire quelques emplettes bien utiles, tant que j'y suis. Mais ce n'est pas tout ! Ne comprenez-vous donc pas ? Si vous sortez maintenant et que vous traversez la rue (si tant est que vous puissiez le faire et je le souhaite de tout cœur pour vous). Donc si vous sortez maintenant. Dans cette rue que vous connaissez par cœur, ou pas (copyright ou-pas.net, toujours le site le plus poilant du web). Si vous regardez autour de vous. Je sais que vous verrez quelque chose que vous n'avez jamais vu. Quoi ? Je n'en sais rien. Et pourtant ce quelque chose va vous évoquer... vous évoquer... des Aventures Extraordinaires.

        Trêve de plaisanteries, je vais faire une pause pour effectivement descendre dans le monde des humains qui marchent, qui roulent et qui grouglouttent. Je reviens dans quelques instants. Je vous laisse avec un petit interlude musical de votre choix.

 

"insérez ici l'interlude musical de votre choix"

(de préférence du Pulp ou du Danny Elfman mais pas du Bon Jovi ou du Cranberries)

 

        Ca va ? Je n'ai pas été trop long ? Vous ne vous êtes pas ennuyés ? J'ai fait vite en plus, faut dire que j'ai pas attendu à la caisse. C'est pour cela qu'il faut toujours y aller à l'ouverture. J'espère que en avez profité pour écouter du Pulp. Vous avez acheté We Love Life, hein ? Rassurez-moi, s'il vous plaît ! Achetez We Love Life ! Achetez en plein, vous pourrez l'offrir autour de vous pour les fêtes. (c'était un message de Ed l'épicier, votre partenaire minceur du compte en banque).

        Où en étais-je ? Ah oui, j'attendais la muse inspiratrice des Edwood Vous Parle (elle s'appelle Britney, mais vous pouvez l'appeler Bit-Bit, du moment que vous ne l'appelez pas trop tard pour la soupe). Mais ça va être dur, vu qu'elle n'a pas le code d'entrée de la résidence. Pour essayer tant bien que mal de fournir quelques Aventures Extraordinaires à mes lecteurs et lectrices, j'ai relu des passages des anciens Edwood Vous Parle (ouh le vilain maso ! En écoutant Venus In Furs de surcroît ? Non, en écoutant Metal Machine Music, bien sûr, maso c'est un art de vivre, maso c'est ma préférence à moi). Et je me rends compte combien le Edwood d'antan est loin du Edwood de maintenant. C'est beau, c'est émouvant. J'étais triste il y a longtemps, avec des hauts et des bas. Et puis les Aventures Extraordinaires ont commencé. Et tout a changé. Edwood n'est plus triste. Parfois il y a une vague bleutée qui vient mourir délicatement sur la plage de son âme. Et je me rends alors compte combien mon style peut-être artificiellement pompeux quand je ne fais pas attention.

 

        J'ai du travail, mais je fais une pause. Aujourd'hui je me repose (rime riche, aussi qualifiée de rime Panzani). Je ne me suis pas perdu dans le supermarché et le silence ne révèle plus ma solitude. J'avais envie de vous parler, comme au... hum... bon vieux temps. Mais ce bon vieux temps n'est plus. Et un autre temps, qui sera bon et vieux d'ici peu, lui a cédé sa place. S'il est déjà demain, aujourd'hui est déjà hier. Pendant que vous me lisez les Aventures Extraordinaires se poursuivent, et vous ratez des épisodes.

        Mais qu'est-ce donc que les Aventures Extraordinaires, fichtre saint gris ! Ce n'est pas à moi de vous le dire. Et vous n'avez pas à le découvrir par vous-mêmes. Vu qu'il n'y a rien à découvrir. Les Aventures Extraordinaires sont un prétexte, deux mots faciles et qui sonnent bien, qui éveillent l'attention sans prétention (rime Panzani). On attendait quelque chose on n'a rien eu, mais c'est faux, car vous pouvez cliquer ici pour continuer la lutte.

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