Edwood Vous Parle

 

 

Moteur

 

 

 

Et repartir.

Comme un vieux moteur encore jeune.

Il fait sommeil à 6h30 du matin. Nuit, ombres et glaciation probable. L’automne colle aux vitres. Le calendrier annonce que le temps a passé. On oublie le calendrier, on ne le consulte plus, sauf vaguement, pour les jours de la semaine, quelques dates, des repères. Les buts sont nombreux, les ambitions rénovées, l’infini est un horizon attrayant, les vues de l’esprit s’accumulent. Le temps s’est donné du temps.

On cale. On redémarre. Ca tourne rond, jamais court.

Plaisirs de l’envisageable. Epopée du « en devenir ». En construction. Danger travaux. Tout à plat, rien ne s’étale. A part des plans partout, par paquets entiers. Ca donne du grain à moudre, des insomnies, et du carburant pour les jours qui commencent trop tôt.

L’heure du repos se dépasse. Pas le temps de refroidir, on ne coupe pas l’alimentation. 24/24 7/7. Rendement. Faut que ça débite. L’arrivée ? Connais pas. Lyrique ? Pourquoi faire ? Vaguement précis, clairement indécis. Pratique : la construction méthodique de l’indéfini.

Accompli ? Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. De la place, faire de la place, toujours de la place, pour les nouveautés du jour. Viens en moi, le devenir, et mets-toi à l'aise. Pose tes pieds sur le canapé, sers-toi un verre.

Prochain arrêt ? Le départ. L’inconnu. L’inconnue. C’est ici qu’on descend et qu’on monte. En marche. Au stop. On le grille. Peu importe. L’accident est au coin du verbe. Ca crisse dans les virages. Pourtant, tout tourne rond, jamais court.

Grosse envie d’autrui, festin festif. En-cas sur le coin du tableau de bord, arrêt gastronomique. On partage. Je paye l’addition. Avances sur recettes ? Gloire à l’auto-stoppeur, élégie à l’auto-stoppeuse. Petit bout de carte routière à grignoter en commun.

Obscurité au dehors, plein feux à l'intérieur.

 

 

 

Edward D. Wood Jr. (« But you've been awake all night, so why should you crash out at dawn »)